Pour Olivier Vanderijst, "David Bowie est devenu une source d’inspiration"
LES PATRONS ROCK'N'ROLL | Dans ce deuxième volet de notre série, rencontre avec le président du comité de direction de la SRIW depuis 2009, Olivier Vanderijst. C’est au Millennium Iconoclast Museum of Art, le "Mima", qu’Olivier Vanderijst nous a fixé rendez-vous pour évoquer sa passion pour la musique rock. Un lieu prédestiné. Voué à l’art urbain et à la culture 2.0, le Mima, ouvert en avril 2016 (trois mois après la mort d’un certain David Bowie) dans les locaux des anciennes brasseries Belle-Vue, le lieu colle assez bien à la conception que le patron de la SRIW (Société régionale d’investissement de Wallonie) a de la culture rock.
Publié le 29-07-2019 à 16h07 - Mis à jour le 05-08-2019 à 14h08
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LES PATRONS ROCK'N'ROLL | Dans ce deuxième volet de notre série, rencontre avec le président du comité de direction de la SRIW depuis 2009, Olivier Vanderijst.
C’est au Millennium Iconoclast Museum of Art, le "Mima", qu’Olivier Vanderijst nous a fixé rendez-vous pour évoquer sa passion pour la musique rock. Un lieu prédestiné. Voué à l’art urbain et à la culture 2.0, le Mima, ouvert en avril 2016 (trois mois après la mort d’un certain David Bowie) dans les locaux des anciennes brasseries Belle-Vue, le lieu colle assez bien à la conception que le patron de la SRIW (Société régionale d’investissement de Wallonie) a de la culture rock. "La notion d’artiste rock dépasse la musique. C’est un art de la rue. Il y a des figures emblématiques de la culture rock qui n’ont jamais joué dans un groupe. Le premier, c’est Andy Warhol (qui, au milieu des années 1960, fut le manager du Velvet Underground, groupe mythique de l’avant-garde new-yorkaise, NdlR)." Parmi les artistes rock contemporains, Olivier Vanderijst cite volontiers Banksy (le pseudo d’un street artist britannique que certains associent parfois à un membre du groupe Massive Attack) et Virginie Despentes, autrice de la trilogie Vernon Subutex.
Alors qu’on se rend sur la terrasse qui surplombe le quartier du canal, qui délimite les communes de Molenbeek et Bruxelles, Olivier Vanderijst, Schaerbeekois de 59 ans, raconte ses dernières émotions musicales vécues du côté de Werchter. Fin juin, c’était d’abord "le" retour de la bande à Robert Smith sur la plaine flamande. "The Cure, je les ai vus en concert pour la première fois en 1979 !, rigole-t-il. C’était au Klacik, à Uccle. Même si le groupe n’a plus sorti grand-chose ces dernières années, The Cure fait partie de ces rares groupes new wave qui sont parvenus à rester au sommet. À part eux, il y a Depeche Mode et New Order. Les autres ont disparu." New Order qu’il est allé voir deux jours après le concert de Cure !
Le groupe de Manchester fait, lui aussi, partie des groupes fétiches du président du comité de direction de la SRIW. Derrière New Order, il y a surtout la passion pour Joy Division et son chanteur charismatique Ian Curtis. Unknown Pleasures (1979) figure sur le podium de ses albums préférés, avec le London Calling (1979) des Clash et The Rise and Fall of Ziggy Stardust (1972) de Bowie.
"Une capacité de se réinventer"
David Bowie, l’incontournable. Dans la galaxie très british des artistes (du) rock, c’est celui qu’il chérit sans doute le plus. Paradoxalement, il ne l’aura vu qu’une seule fois en concert. "C’était en 1997, à Werchter, lors de la sortie de Earthling , son 20e album studio. Ce n’était pas sa meilleure période", se souvient-il en fan critique.
L’attachement d’Olivier Vanderijst à Bowie tient, on s’en doute, au talent multi-facette du génial auteur-compositeur-interprète-acteur-peintre londonien. "Bowie, contrairement à beaucoup d’autres, n’a pas été déclassé par la vague punk. Il est toujours parvenu à se saisir, très vite, des nouvelles tendances, avec cette qualité très rare de les sublimer." De façon a priori plus surprenante, il voit aussi en David Bowie une source d’inspiration pour gérer la politique d’investissement du holding financier de la Région wallonne ! "Il était curieux, attentif, ouvert aux nouveautés, aux innovations, à tout ce qui bouge. Il avait la capacité de se réinventer en permanence." Autant de caractéristiques qui, toutes proportions gardées, guident Olivier Vanderijst dans son approche de la transformation numérique de l’économie.
Moments magiques en "live"
S’il reste étroitement attaché aux vétérans du rock (tendance punk/new wave), Olivier Vanderijst ne boude pas pour autant les groupes actuels. "En Belgique, j’apprécie beaucoup Warhaus (projet du chanteur du groupe flamand Balthazar, NdlR)." Mais ce sont surtout les Londoniens (encore !) de The XX qui l’enthousiasment le plus. Il s’en voudrait aussi de ne pas citer Blur. Lorsqu’il quitta le cabinet de Laurette Onkelinx pour la SRIW, en 2009, ses collègues lui ont offert un trip pour assister au concert de Blur à Manchester ! "Damon Albarn est peut-être celui qui, aujourd’hui, se rapproche le plus de la personnalité de Bowie."
S’il "consomme" le rock en voiture et chez lui (en mode CD et, depuis peu, en streaming), Olivier Vanderijst ne conçoit pas sa passion sans les concerts. Il y va régulièrement, rarement seul. "J’apprécie surtout les groupes capables de sortir de la simple reproduction de morceaux enregistrés en studio. Mon souvenir le plus marquant est un concert de Neil Young au Pukkelpop au milieu des années 1990. Il était accompagné par les musiciens de Pearl Jam. Au milieu du concert, il s’est retrouvé seul sur la scène, juste avec sa guitare. C’était un moment magique." Il se souvient aussi de l’ambiance "incroyable" lors d’un concert de Franz Ferdinand, un soir de juillet 2018 où la Belgique n’avait d’yeux que pour le match des Diables rouges face au Brésil.
Quand on vous dit qu’il est passionné de rock…