Ça déménage au MakiLab de Louvain-la-Neuve
AUX PAYS DES FABLABS | Après les “brasseries familiales” et “les “patrons rock’n’roll”, nous vous emmenons, p our cette nouvelle série de l'été en 6 volets, dans l’univers, encore méconnu, des “fablabs”. Après Mons, Marche-en-Famenne, Evere, Liège et Etterbeek, dernière étape de cette série au sein du Maki, à Louvain.
- Publié le 07-08-2019 à 09h39
- Mis à jour le 09-08-2019 à 16h01
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AUX PAYS DES FABLABS | Après les “brasseries familiales” et “les “patrons rock’n’roll”, nous vous emmenons, pour cette nouvelle série de l'été en 6 volets, dans l’univers, encore méconnu, des “fablabs”. Après Mons, Marche-en-Famenne, Evere, Liège et Etterbeek, dernière étape de cette série au sein du Maki, à Louvain.
Rendez-vous à un jet de pierre de l’École polytechnique de l’UCLouvain. Il faut s’enfoncer dans une petite rue qui porte un grand nom de l’ingénierie belge, l’électricien Zénobe Gramme, pour y trouver l’entrée du "Maki". Régis Lomba, le FabManager, nous accompagne à l’intérieur jusqu’à un petit local, plein comme un œuf.
"Comme vous pouvez le constater, les prochains locataires entreposent déjà leurs affaires", fait remarquer notre guide du jour en pointant du doigt des armoires électriques entassées sur une table métallique.
Le MakiLab occupait un espace deux fois plus grand jusqu’à ce que de fortes pluies poussent les responsables à mettre au sec leurs 25 000 euros de machines dans ce lieu exigu mais temporaire. Car le laboratoire déménagera bientôt dans un autre bâtiment du campus, encore en travaux.
"On espère que le chantier sera terminé pour la fin octobre, entrevoit Régis. C’est un peu plus loin dans un des grands halls de fabrication mécanique dont l’un a été divisé pour recevoir le Maki au rez-de-chaussée. Tandis qu’à l’étage, l’espace sera réservé aux classes, groupes de discussion et suivis des travaux. Il y aura aussi une espèce de mini-auditoire pour roder les présentations."
Le MakiLab n’était qu’un passe-temps entre amis de polytech jusqu’à l’été 2014. Il a vu le jour après une campagne de crowdfunding pour acheter sa première machine, une découpeuse laser.
Facilitateur de résultats
"On était trois potes ingénieurs. On est allé frapper à la porte d’un professeur qu’on savait en train de plancher sur un hub créatif. Dans son cahier des charges, il y avait un fablab, se remémore Régis Lomba. Il nous a trouvé un local, nous, nous avons trouvé un accord avec les autorités académiques : en échange de l’occupation, les étudiants avaient un accès gratuit."
Depuis, le Maki compte 300 membres récurrents, abstraction faite des étudiants, et occupe 8 permanents bénévoles. Ces derniers encadrent les activités universitaires, animent des stages de robotique pour enfants ou encore accompagnent des start-up.
Le fablab a aussi intégré entre-temps l’Openhub, le centre d’innovation néolouvaniste financé par le Feder et spécialisé dans les services de proptotypage.
"Dans toutes les méthodologies, on prône les dynamiques itératives. Si on ne prototype pas, on n’itère pas. Donc aujourd’hui, on doit mettre l’accent sur du test concret qui facilite l’obtention de résultats", expose Quentin d’Aspremont, le coordinateur de l’Openhub.
Pilier de l’écosystème
Le MakiLab permet ainsi à des projets d’avancer. Il offre accès à des technologies de pointe telles que le fraisage numérique ou l’impression 3D, mais surtout il abaisse les barrières techniques et permet d’accompagner les porteurs de projet dans la confection de leurs prototypes.
"On voit des entrepreneurs venir de leur propre chef et itérer eux-mêmes grâce à un encadrement léger mais surtout l’utilisation des machines qui permet de voir, par essai erreur, ce qui est positif pour le projet", insiste le coordinateur de l’Openhub.
Et ici, on ne se limite pas à sculpter du bois ou à faire fondre des filaments de plastique, le Maki a son pendant numérique pour mettre la main dans le cambouis des apps, chatbots et autres expériences en réalité virtuelle.
"L’idée est de travailler avec le MakiLab pour créer des outils de prototypage à la fois réels et virtuels, indique Victorien Sonneville, gestionnaire du xR Lab, le labo de réalité virtuelle augmentée et mixte. Quand on a des choses gigantesques qui coûteraient des fortunes à tester, on sait utiliser des moteurs graphiques pour pouvoir faire un premier test qui ne coûtera qu’un développement logiciel."