A Etterbeek, ancienne caserne, nouvelles disciplines
AUX PAYS DES FABLABS | Après les “brasseries familiales” et “les “patrons rock’n’roll”, nous vous emmenons, p our cette nouvelle série de l'été en 6 volets, dans l’univers, encore méconnu, des “fablabs”. Après Mons, Marche-en-Famenne, Evere, et Liège, plongée au cœur du fablab U-square (ULB-VUB), à Etterbeek.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/5347a177-ca2b-4917-954b-a2a26078a3be.png)
Publié le 08-08-2019 à 09h21 - Mis à jour le 09-08-2019 à 16h01
:focal(1025.5x520:1035.5x510)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/4I2PV3ZG3VCKVFVZ3DMQT33UTE.jpg)
AUX PAYS DES FABLABS | Après les “brasseries familiales” et “les “patrons rock’n’roll”, nous vous emmenons, pour cette nouvelle série de l'été en 6 volets, dans l’univers, encore méconnu, des “fablabs”. Après Mons, Marche-en-Famenne, Evere, et Liège, plongée au cœur du fablab U-square (ULB-VUB), à Etterbeek.
Pas évident de trouver son chemin dans l’ancienne caserne Fritz Toussaint, à Ixelles, occupée en son temps par la gendarmerie. Les bâtiments, propriété de la Région bruxelloise, sont pourtant disposés avec ordre sur les quelque 44 000 m2 du site rebaptisé Usquare. Mais il règne ici une ambiance particulière, dépaysante. À l’entrée, on imagine devoir se présenter au poste de garde. Mais la barrière reste ouverte, et il n’y a plus de garde ici. Quelques jeunes entrent, visiblement pour passer la journée sur les lieux, avec leur déjeuner sous le bras. On se salue. C’est sympathique. À vrai dire, on a le sentiment de pénétrer dans un squat… Et c’est un peu le cas d’ailleurs, puisque pour l’essentiel, les lieux ne sont occupés que temporairement par des associations qui animent des activités culturelles, des expositions diverses. Elles sont une quarantaine à tourner ici depuis la fin avril, en attendant que les lieux soient reconvertis en logements, kots et locaux universitaires. Un sympathique vélodrome temporaire en planches a été réalisé dans le cadre d’un projet lié au départ du Tour de France à Bruxelles, et dans l’esprit de la promotion de la mobilité douce. C’est le projet joliment nommé "Velodroom", il est flanqué de tables et de chaises qui appellent aux rencontres. Les enfants et leurs parents y sont les bienvenus.
Pôle interuniversitaire
En approchant des espaces dédiés aux fablabs, après avoir dépassé une exposition de peintures, un artiste occupé à réaliser un énorme cheval en tubes métalliques nous indique la localisation de l’ensemble. Car on parle bien de deux fablabs, qui sont, eux, installés à demeure dans deux bâtiments rénovés, reliés par une imposante galerie de verre recouvrant aussi une cage d’ascenseur dont la machinerie est visible. Les systèmes d’aération sont également mis en évidence, les gros tuyaux métalliques apparents donnant aux lieux un aspect indéniablement techno. On entre de fait dans un autre monde, celui de l’innovation technologique propre aux fablabs. En été, toutefois, seuls quelques étudiants sont présents qui travaillent sur un établi en présence d’un prof. La passerelle est plus que symbolique puisqu’elle permet des échanges entre les occupants des lieux, d’un côté, les projets de l’ULB, de l’autre ceux de la VUB. Dans ce pôle interuniversitaire, on travaille et on communique.
"C’est la philosophie du projet, de mélanger les étudiants, de les faire coexister et de promouvoir la mixité linguistique", nous explique Victor Levy, professeur à la faculté d’architecture. Victor est à la base du développement du premier fablab chez nous, avec le physicien Denis Terwagne et un étudiant en architecture… qui a déjà pris son envol.
"Julien Vaissières a créé sa propre entreprise d’impression 3D à Londres dans un container, explique Victor Levy. Le projet est aussi interdisciplinaire puisque, pour l’ULB, il accueille les étudiants des facultés d’architecture, de sciences, de polytech et de droit. Ils travaillent sur des projets divers, utiles. Les étudiants de la VUB, eux, sont des étudiants ingénieurs plus orientés sur la mécatronique et l’énergie, et sont liés à un labo traitant le renouvelable. Les étudiants sont invités à fréquenter les deux espaces." Une belle dynamique qui a débuté dans le cadre d’ateliers d’enseignement de la faculté d’architecture qui s’est ouverte aux autres, et qui a donné naissance aussi à une Fabricademy axée sur les textiles et à une Fabacademy liée à l’enseignement des principes et usages de la fabrication numérique. Outre l’enseignement pratique qui permet aux étudiants d’essayer les machines et d’imaginer leur potentiel pratique, des groupes travaillent aussi sur des projets humanitaires. "Nous avons travaillé de cette manière sur le développement d’objets usuels - filtres à eau, ceintures flottantes, bateaux pliants, etc., fabriqués par les outils numériques dans le cas des inondations de Kerala en Inde", explique encore Victor Levy.