Jean-Paul Philippot (RTBF) futur patron du géant France Médias ? "Macron aime surprendre"
La France est en pleine réforme de l’audiovisuel public. En 2021, le holding "France Médias" verra le jour pour chapeauter France Télévisions, Radio France, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et France Médias Monde.
Publié le 09-10-2019 à 10h16 - Mis à jour le 09-07-2020 à 13h24
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La France est en pleine réforme de l’audiovisuel public. En 2021, le holding "France Médias" verra le jour pour chapeauter France Télévisions, Radio France, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et France Médias Monde.
D'après Le Monde, le président de cette nouvelle société aura notamment la lourde tâche de définir les missions des médias du service public et leurs stratégies, mais aussi trancher les conflits entre les filiales. Il devra également ventiler, entre les différentes entités, les 3,7 milliards de deniers alloués annuellement par l'Etat. Il n'aura par contre aucune fonction éditoriale.
Ce président sera nommé par un conseil d'administration composé de onze membres (dont trois représenteront l'Etat et deux autres seront nommés par l'Etat). Nos confrères du Monde citaient ce lundi les noms des candidats potentiels. Parmi eux : Christopher Baldelli, ancien responsable de RTL, Denis Olivennes, président de CMI France, Sibyle Veil, patronne de Radio France, Delphine Ernotte, dirigeante de France Télévisions, mais aussi Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF.
Une "supposition du Monde"
La Libre a tenté de joindre M. Philippot, qui a finalement répondu par l’intermédiaire de la porte-parole de la RTBF. Il s'agit, à l'en croire, d'une supposition du Monde, le patron du service public belge n'étant "candidat à rien du tout". Même si elle précise que ce n'est "pas du tout à l'ordre du jour", la porte-parole de la RTBF se montre suffisamment bien informée pour nous signaler que, de toute façon, "le processus n'est pas encore ouvert".
Dans tous les cas, le troisième mandat de l'administrateur général arrive à échéance le 17 février prochain. De là à le voir quitter le navire RTBF pour France Médias ? "C'est aller vite en besogne", souligne un patron français influent dans la sphère médiatique. "Mais Jean-Paul Philippot a les compétences et le rayonnement (NdlR : il a été, durant dix ans, président de l'Union européenne de radio-télévision, la plus importante association professionnelle de radiodiffuseurs nationaux) pour prendre la présidence d'un tel holding. Récemment, il a fait forte impression, aux côtés de François Tron (NdlR : actuel directeur général du pôle Contenus de la RTBF et ancien haut responsable à France Télévisions) lors d'une visite du CSA français à la RTBF. Et puis Macron aime surprendre en plaçant des personnalités inattendues à des postes-clés. Le fait qu'il soit Belge n'est donc pas un handicap..."
En interne, à la RTBF, une personnalité fortement médiatisée et généralement bien informée nous indique que "ça sent la fin de règne". "Nous sortons d'un plan de transformation, qui a entraîné le départ d'anciens cadres et l'arrivée de nouveaux. Jean-Paul Philippot vient de modifier toute la structure et tout le management. C'est vraiment la fin d'un cycle. En plus, les résultats financiers sont bons et, en termes d'audiences, on nous annonce une rentrée record. C'est le meilleur moment pour partir..."
Dossier "politiquement inflammable"
Quel que soit le candidat choisi, à en croire Le Monde, ce dossier est d'autant plus "politiquement inflammable" qu'il atterrira un an avant l'élection présidentielle. Le ministre de la Culture, Franck Riester, veille dès à présent à éviter tout soupçon d'instrumentalisation de France Télévisions et Radio France en pleine campagne présidentielle...