La SRIW redéfinit sa stratégie d'investissement et rêve d'une "licorne" wallonne
En quarante ans d’existence, les conférences de presse de la SRIW (Société régionale d’investissement de Wallonie), qualifiée souvent de “bras financier” de la Région wallonne (au même que la SFPI pour l’Etat fédéral), se comptent sur les doigts d’une main !
Publié le 15-10-2019 à 19h09 - Mis à jour le 17-10-2019 à 18h49
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En quarante ans d’existence, les conférences de presse de la SRIW (Société régionale d’investissement de Wallonie), qualifiée souvent de “bras financier” de la Région wallonne (au même que la SFPI pour l’Etat fédéral), se comptent sur les doigts d’une main !
La stratégie a toujours été celle du “Pour vivre heureux (et faire prospérer les intérêts industriels de la Wallonie), vivons cachés”. Certes, il arrive que le président du Comité de direction de la SRIW prenne la parole en public. Olivier Vanderijst, en poste depuis dix ans, a même pris l’habitude de dresser et communiquer, assez régulièrement, un état des lieux des investissements opérés par la SRIW.
Mardi, celle qui fête, ce mois-ci, son quarantième anniversaire a franchi un pas supplémentaire en dévoilant une “stratégie ambitieuse redéfinie” (sic) en présence des quatre membres du Comité de direction (M. Vanderijst, Sébastien Durieux, Eric Poncin et Olivier Bouchat), du président du Conseil d’administration (Marc Tinant) et du nouveau ministre wallon de l’Economie et du Numérique, Willy Borsus (MR). Un ministre manifestement ravi du travail réalisé par la SRIW dans le contexte d’“une économie wallonne en pleine mutation entre secteurs traditionnels et secteurs émergents”.
Energie, digital et économie circulaire
Cette mutation se retrouve au centre de la nouvelle stratégie sur laquelle la SRIW travaille depuis plusieurs mois. “Cette redéfinition de la stratégie repose, avant tout, sur nos points forts”, expose Olivier Vanderijst. Il énumère ces points forts : l’ancrage régional des entreprises financées, des investissements de long terme, une expertise sectorielle, un réseau de partenaires et d’entreprises, un support à la transformation des entreprises, des approches spécialisées et “la volonté de challenger davantage nos entreprises” en matière d’innovation, de croissance, voire même de disruption.
La véritable “redéfinition” réside dans la décision d’appliquer, dorénavant, un diagnostic systématique aux investissements de la SRIW au regard de trois critères ou approches transversales : la transition énergétique, la révolution numérique et l’économie circulaire. “Tout en ayant une approche adaptée selon les secteurs, nos investissements futurs seront challengés en fonction de ces critères”, explique le président du Comité de direction. Il ajoute que les 411 participations existantes de la SRIW (voir ci-dessous) seront également réévaluées au regard de ces trois dimensions et que, le cas échéant, des plans d’actions seront proposés pour s’aligner avec la nouvelle stratégie.
Des investissements plus ciblés
L’autre nouveauté concerne les domaines dans lesquels la SRIW veut mettre désormais le focus. Car si l’approche reste multisectorielle, l’équipe de management a identifié des “plateformes d’investissement spécialisées”. Au nombre de sept, ces plateformes disposent de critères d’investissement et de modes de soutien particuliers, mais aussi d’ambitions spécifiques. Parmi ces plateformes, on retrouve notamment les sciences du vivant, les infrastructures énergétiques (à ce propos, Olivier Vanderijst confirme l’intérêt de la SRIW pour Elicio, rappelant le rôle pionnier qu’elle a joué dans l’éolien offshore) et les “DeepTech” (capteurs, semi-conducteurs, matériaux avancés, intelligence artificielle,…).
Ces “DeepTech” seront développées au départ de W.IN.G, le fonds du numérique géré par la SRIW. “Notre ambition est de développer une taille critique pour faire émerger en Wallonie des licornes digitales et technologiques”, avance M. Vanderijst. Lequel pronostique que la société de logiciels Odoo pourrait bien devenir, un jour, la première “licorne” – le terme désigne une société non cotée dont la valorisation est supérieure à 1 milliard de dollars – wallonne. Odoo dans laquelle la SRIW détient 6 %…
Plus de 400 entreprises et 42 000 emplois
Profitant de son quarantième anniversaire, qui sera célébré jeudi soir, la SRIW a jeté un œil dans le rétroviseur pour y épingler quelques indicateurs significatifs de son activité. Au 30 juin, le portefeuille de la SRIW comprenait 411 participations dans des entreprises (dont 200 sous la forme d’une présence au capital et 211 sous la forme de prêts). Cela représente 42 000 emplois (dont certains se trouvent dans des filiales à l’étranger). La valeur comptable de ce portefeuille s’élevait, fin juin, à 2,309 milliards d’euros (un montant “gonflé” d’1 milliard, en 2018, suite à l’apport de participations que détenait la Région wallonne dans la FN, Sonaca, Safran Aero Boosters et Ethias). En 40 ans, la SRIW a investi 3,6 milliards d’euros. Le mouvement s’est accéléré depuis 10 ans. “Sur les trente premières années, la SRIW a investi 2,1 milliards, précise Olivier Vanderijst, président du Comité de direction depuis 2009. Sur les dix années suivantes, on a investi 1,5 milliard”. Cette année, la SRIW table sur un investissement supérieur à 200 millions d’euros.
