Electrabel envisage un recours contre le blocage de son projet de stockage des déchets nucléaires
Ce vendredi, La Libre annonçait que l’administration wallonne allait refuser d’accorder un permis d’urbanisme à Engie Electrabel en vue de construire un nouveau bâtiment d’entreposage temporaire des déchets nucléaires sur le site de la centrale de Tihange.
Publié le 18-10-2019 à 18h17 - Mis à jour le 25-10-2019 à 15h42
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Ce sera à Willy Borsus (MR) de traiter ce recours s’il est finalement introduit.
Ce vendredi, La Libre annonçait que l’administration wallonne allait refuser d’accorder un permis d’urbanisme à Engie Electrabel en vue de construire un nouveau bâtiment d’entreposage temporaire des déchets nucléaires sur le site de la centrale de Tihange.
La demande de permis prévoyait la construction d’un bâtiment de 90 mètres de long sur 36 mètres de large. Il est censé pouvoir accueillir jusqu’à 117 conteneurs d’une hauteur maximale de 6 mètres, pour 2,5 mètres de large.
Ce projet ne fait pas l’unanimité depuis qu’il a été dévoilé par Engie Electrabel. Sur les neuf communes consultées, quatre ont remis un avis consultatif défavorable : Verlaine, Engis, Nandrin et Amay.
Le député fédéral Samuel Cogolati (Ecolo), opposé à la construction de ce bâtiment, s’est félicité de cette décision de l’administration wallonne. “Cela montre que la mobilisation des citoyens et des communes voisines a été entendue par la Région wallonne et qu’elle a payé”, a déclaré le député hutois.
Les écologistes regrettent, notamment, que la superficie du bâtiment soit nettement supérieure à ce qui serait nécessaire pour accueillir les déchets nucléaires produits jusqu’en 2025, année de fermeture des centrales. “Je constate qu’Electrabel prévoit déjà, dans sa demande de permis, de ne pas respecter la loi de sortie du nucléaire, en doublant la capacité de son entrepôt de stockage à sec”, avait déclaré Samuel Cogolati, à la Chambre, en juillet dernier. La durée de 80 ans d’entreposage est également mise en cause par les écologistes.
Contacté, Engie Electrabel confirme avoir reçu l’avis négatif de l’administration wallonne, ce vendredi. L’exploitant nucléaire va analyser son contenu, “en vue de déposer un recours auprès du ministre compétent”, à savoir Willy Borsus (MR), qui a aussi la tutelle sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire.
Engie Electrabel insiste sur le fait que ce bâtiment d’entreposage à sec est nécessaire pour stocker les déchets nucléaires durant le démantèlement des centrales.
Solution temporaire
Rappelons que ce bâtiment d’entreposage est une solution temporaire. En effet, plus de quarante ans après la mise en service des premières centrales nucléaires en Belgique, on ne connaît toujours pas la solution définitive de stockage qui sera mise en œuvre. L’Ondraf, l’organisme qui gère les déchets, travaille depuis des années sur un projet d’enfouissement géologique à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Mais les différents gouvernements fédéraux ont refusé de valider cette solution.
À la piscine d’abord
Après avoir passé quatre ans et demi dans le cœur du réacteur, le combustible des centrales est placé, pour une période de 3 à 5 ans, dans une piscine de désactivation, située dans chacun des réacteurs.
Après cette période de désactivation en piscine, le combustible usé est transféré vers un bâtiment d’entreposage temporaire. Or ce bâtiment arrive à saturation, tant à Doel qu’à Tihange. Le permis refusé porte sur la construction d’un bâtiment supplémentaire d’entreposage.
Laurent Lambrecht