Le nucléaire est important mais pas indispensable
Le nucléaire fait partie des nombreux scénarios du Giec sur la route de 2050, mais il est possible de s’en passer. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que le Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, se garde bien de trancher la question de la place du nucléaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. (...)
Publié le 25-10-2019 à 00h08 - Mis à jour le 29-01-2020 à 11h56
:focal(1193.5x804:1203.5x794)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/R7Q23YYSWVCTHC57UUHMXLR64I.jpg)
LIBRE ECO WEEK-END | Le nucléaire fait partie des nombreux scénarios du Giec sur la route de 2050, mais il est possible de s’en passer. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que le Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, se garde bien de trancher la question de la place du nucléaire dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Ses experts ont établi de très nombreux scénarios devant mener à une limitation de la hausse de la température à 1,5 degré. Dans le scénario le plus favorable à l’atome, le GIEC estime que le nucléaire fournira 64,72 exajoules d’électricité à la planète. Mais dans le scénario le plus défavorable, le nucléaire ne produira que 3,09 exajoules d’électricité, soit presque… 21 fois moins.
Voilà pour les scénarios extrêmes. En prenant le scénario médian du Giec, on constate que le nucléaire multiplie par deux sa production d’électricité, entre 2020 et 2050. Mais vu la hausse importante de la consommation mondiale d’électricité, l’atome diminue son poids dans le mix électrique, passant de 12,09 % en 2020, à 8,10 % en 2050.
Quand on regarde le poids du nucléaire dans le mix énergétique total (pas uniquement l’électricité), on constate qu’il pourrait passer de 2,10 à 4,49 %, selon le scénario médian du GIEC.
Si la consommation d’électricité devrait plus que doubler d’ici 2050, la consommation totale d’énergie devrait, elle, se tasser. Le poids relatif du nucléaire a donc tendance à progresser, quand on compare sa production à une consommation d’énergie qui stagne.
Les choix de société primordiaux
Mais que dit le Giec dans ses commentaires sur le nucléaire ? "Le nucléaire augmente sa part dans la plupart des scénarios avec un overshoot limité (NdlR : la mise en œuvre de techniques permettant de revenir à une hausse de 1,5 degré après avoir dépassé ce niveau), peut-on lire dans le rapport. Mais dans certains scénarios, le nucléaire baisse aussi bien en volume qu’en proportion" .
"Il y a de très grandes différences en ce qui concerne la place du nucléaire dans les différents scénarios , écrit encore le Giec. Cela s’explique notamment par le fait que son déploiement peut être limité par les préférences sociétales supposées" .