Oncomfort, start-up belge spécialisée dans la sédation digitale, veut conquérir le monde de la santé
START-UP DE LA SEMAINE | La "MedTech" de Wavre a conçu un dispositif de sédation digitale. Elle entre dans une phase d’expansion européenne.
Publié le 01-11-2019 à 09h00 - Mis à jour le 29-01-2020 à 11h12
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START-UP DE LA SEMAINE | La "MedTech" de Wavre a conçu un dispositif de sédation digitale. Elle entre dans une phase d’expansion européenne.
Mario Huyghe parle de Oncomfort comme s’il avait créé lui-même la société. Avec passion et ambition. Cela ne fait pourtant qu’un an que ce Roularien de 56 ans, ancien patron de Philips (Belgique/Luxembourg), a rejoint la jeune pousse basée à Wavre. Une MedTech qui trouve son origine du côté de Houston, en 2015.
"Je connaissais Oncomfort avant d’en devenir le CEO, confie celui qui a toujours travaillé dans le secteur de la santé (Datex, GE Healthcare, Arseus,…) . Je suis arrivé dans le dossier, en 2018, lors de la préparation d’une levée de fonds (1,65 million d’euros en octobre, NdlR) . C’est là que Diane Jooris, la fondatrice, m’a sollicité." Issu du monde corporate, Mario Huyghe n’a pas mis longtemps à adhérer à la culture start-up. "Je savais que le produit avait beaucoup de potentiel. Mais il fallait trouver un premier "focus" pour démontrer sa valeur ajoutée. Aujourd’hui, c’est le cas. Le "Sedakit" d’Oncomfort est déjà utilisé dans 90 centres de santé, surtout en Belgique et en France. Sur les douze derniers mois, il a été utilisé lors de 25 000 interventions médicales. Là, nous sommes entrés dans la phase d’expansion et d’internationalisation, avec l’ambition de devenir un standard médical et d’être présent dans chaque hôpital ou clinique au niveau mondial." Rien que ça !
Si M. Huyghe est à ce point ambitieux, c’est parce qu’il est convaincu qu’Oncomfort apporte une solution innovante (utilisation de la réalité virtuelle ou VR), qui répond à un besoin universel (réduire la douleur et l’anxiété en milieu médical) et s’inscrit dans une tendance de plus en plus prégnante (réduire le recours aux anesthésiants et autres produits pharmacologiques). Bienvenue dans le nouveau monde de la sédation digitale !
Pour en revenir à 2015, c’est l’année où Diane Jooris, passionnée d’hypnose clinique, travaillait encore au sein du MD Anderson Cancer Center, à Houston. "Je voulais trouver un système pour pouvoir délivrer des sessions d’hypnose clinique de manière automatisée, très immersive pour le patient, mais aussi multilingue" , expliquait-elle l’an dernier à La Libre . Moins de trois ans plus tard, le projet devenait réalité avec le lancement du "Sedakit" en milieu hospitalier.
De grandes ambitions
Pratiquement, Oncomfort - contraction de "oncologie" et "confort" - est parvenu à transformer l’hypnose clinique en applications médicales de réalité virtuelle. Sept modules, disponibles en douze langues, permettent de proposer aux patients quelque 200 sessions d’hypnothérapies numériques différentes (en fonction de l’âge, de l’environnement, de la combinaison avec une sédation classique, etc.). Avant, pendant ou après une intervention, le visionnage d’une session - à l’aide d’un casque VR - contribue à dissocier le patient de son environnement. "Il ne s’agit pas de le distraire, insiste Mario Huyghe , mais de le placer mentalement comme s’il était dans un rêve. Et tout ça sans le moindre effet secondaire." Outre le confort offert au patient, le dispositif présente d’importants avantages pour le corps médical (simplification de la préparation du patient, raccourcissement de la durée d’hospitalisation, absence de complications liées à l’administration de médicaments, etc.).
Compte tenu des retours très positifs des centres de santé et des patients, Oncomfort est donc entrée dans une phase d’accélération. "L’objectif est d’être distribué dans 12 pays européens d’ici un an. En 2021, on veut être actif aux États-Unis, au Canada et quelques autres pays." De 9 personnes actuellement, la société devrait employer "entre 40 et 50 personnes" d’ici 2021. Entre-temps, une troisième levée de fonds (Série A comprise entre 8 et 10 millions d’euros) devrait avoir lieu pour accompagner l’envol de la pépite MedTech .
Ce qu'il faut (encore) savoir
Société: Oncomfort, fondée en 2015 par Diane Jooris et Gérald de Patoul. Ils ont été rejoints, en 2018, par Mario Huyghe et Julien Tesse.
Investisseurs: W.IN.G by Digital Wallonia , Be Angels, BAN Vlaanderen, KBC et investisseurs privés.
Site: www.oncomfort.com