"Dis-moi le nom de ta banque, je te dirai qui tu es"
Votre activité sur les réseaux sociaux vaut de l’or pour les acteurs bancaires. Près de 7,5 millions de Belges utilisent les réseaux sociaux. Soprism s’intéresse à ces données, principalement sur Facebook et Instagram. La start-up louviéroise fondée il y a quatre ans fait du profiling pour comprendre le comportement des consommateurs pour, ensuite, aider les clients à mieux les cibler. Les clients ? Des grandes marques et notamment des acteurs bancaires. Une nouvelle étude menée par l’équipe de Soprism a permis de démontrer et d’expliquer les habitudes de consommation des utilisateurs des réseaux sociaux pour lier ces comportements à ceux des agences bancaires. Objectif : comprendre les interactions possibles et, in fine, mieux cibler les consommateurs. Quid de la vie privée des personnes sondées ?
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Publié le 03-02-2020 à 00h00 - Mis à jour le 28-02-2020 à 10h42
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Près de 7,5 millions de Belges utilisent les réseaux sociaux. Soprism s’intéresse à ces données, principalement sur Facebook et Instagram. La start-up louviéroise fondée il y a quatre ans fait du profiling pour comprendre le comportement des consommateurs pour, ensuite, aider les clients à mieux les cibler. Les clients ? Des grandes marques et notamment des acteurs bancaires.
Une nouvelle étude menée par l’équipe de Soprism a permis de démontrer et d’expliquer les habitudes de consommation des utilisateurs des réseaux sociaux pour lier ces comportements à ceux des agences bancaires. Objectif : comprendre les interactions possibles et, in fine, mieux cibler les consommateurs. Une opération win-win qui permet, d’une part, aux clients de recevoir des informations plus conformes à leurs attentes et, d’autre part, d’éclairer les acteurs bancaires et de leur permettre de cibler leurs clientèles de façon plus pertinente.
Quid de la vie privée des personnes sondées ? "Les données que nous traitons ne concernent pas des clients mais des audiences de personnes qui s’intéressent, sur les réseaux sociaux, aux banques ciblées par notre étude. Autrement dit, les corrélations faites sont des interprétations sur base des comportements sur les réseaux sociaux en cliquant sur les contenus des banques et sur les autres contenus. Mais tout est anonymisé, nous ne savons donc pas dire si un individu X est client ou non d’une banque. La vie privée est totalement respectée", précise Jonathann Mingoia, un des fondateurs de Soprism.
Des habitudes qui diffèrent selon l’âge et les Régions
Cette enquête est assez inédite à la fois dans la méthodologie et le temps consacré aux recherches. "Chaque mois, un profiling a été réalisé pour comprendre les thématiques chères aux personnes en fonction de chaque acteur bancaire. Nous avons analysé ces données sur une période de sept mois au total, ce qui n’avait jamais été réalisé auparavant."
Parmi les éléments à retenir, il y a tout d’abord des différences qui se dégagent en fonction de l’âge, du genre et du lieu. Ainsi, Soprism dénote une plus grande audience masculine chez Belfius et ING alors que les femmes sont plus présentes chez Axa. Une situation qui peut évoluer au fil du temps puisque, tout le long de l’étude, l’audience féminine s’est accrue chez KBC et Deutsche Bank.
Concernant la pyramide des âges, Hello Bank! se classe incontestablement comme "LA" banque des 18-34 ans même si cette tranche d’âge s’est renforcée auprès d’autres acteurs, notamment chez BNP Paribas Fortis. L’étude révèle également des tendances qui diffèrent selon les audiences à Bruxelles, en Flandre ou en Wallonie. "Les données démontrent par exemple une plus grande concentration de Wallons chez Belfius. Hello Bank ! est également bien présente dans le sud du pays même si une grande proportion des ‘hello bankers’ est à Bruxelles. ING a également une place importante dans la capitale. Quand on bascule en Flandre, Deutsche Bank et KBC arrivent largement en tête d’audience".
SOPRISM a également mis en évidence des groupes d’individus avec les mêmes caractéristiques socio-démographiques qui sont liés à certaines banques. Ainsi, les femmes de la tranche 25-34 ans, en couple et vivant en Wallonie sont davantage liées à Hello Bank!.
Mais la start-up a également mis en lumière le fait que, en fonction du positionnement spécifique de chaque banque, leur audience sera liée à des thématiques particulières.
Plutôt immo que finances ? Voici votre banque
Certaines banques investissent dans des campagnes de sponsoring liées à des activités mais arrivent-elles pour autant à bien cibler leurs clients ? À en croire l’étude de Soprism, ce n’est pas toujours le cas. "Pour vous donner un exemple concret, BNP Paribas Fortis est très présente dans le sponsoring autour de la sphère du tennis. Sauf que la proportion d’individus intéressés par ce sport est davantage présente chez Hello Bank ! Cette banque rassemble d’ailleurs les fans de gaming, de festivals, de sport et de musique tandis que les individus intéressés par la finance et l’immobilier se retrouvent chez Deutsche Bank. Pour tout ce qui est business et monde automobile, ça se passe plutôt chez ING. Nous passons beaucoup de temps sur les réseaux sociaux qui deviennent des médias à part entière. Plutôt que d’être matraqué par des publicités qui viennent littéralement spammer votre existence virtuelle, nos recherches permettent aux clients d’avoir une offre plus en lien avec leurs attentes et les banques communiquent de façon plus optimale avec leurs clients. Personne n’y perd, tout le monde y gagne", conclut Jonathann Mingoia qui démontre, via le travail réalisé par SOPRISM que le temps, surtout celui passé sur les réseaux sociaux, c’est véritablement de l’argent.