Quel est le profil type d'un CEO d’une entreprise du Bel 20 ? (INFOGRAPHIE)
Dans le monde des indices boursiers, les patrons se ressemblent. Question de taille, de style et de génération.
Publié le 25-02-2020 à 23h20 - Mis à jour le 26-02-2020 à 11h01
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Dans le monde des indices boursiers, les patrons se ressemblent. Question de taille, de style et de génération.
C’est sans doute le style et la taille des sociétés inscrites dans les indices boursiers comme le Cac 40 (France), le Dax 30 (Allemagne) ou le FTSE 100 (Royaume Uni) qui le veut : leurs patrons sont… de la vieille école. Il s’agit principalement d’hommes dans la cinquantaine. Les CEO du Bel 20 n’échappent nullement à cette règle qui pourrait faire peser une image un peu rétrograde sur ce panel d’entreprises cotées. Ce qui n’est pas l’avis de l’auteur de ce profil type, le cabinet de recrutement Robert Half (plus de 300 bureaux dans le monde, dont onze en Belgique). Analyse avec Philip Hendrickx, Director Executive Search chez Robert Half.
1. La nationalité belge et la cinquantaine dominent
La majorité des patrons des entreprises du Bel 20 sont belges. Mais de justesse : 55 %. Un poids comparable à ce qui se voit au Royaume-Uni (60 % de Britanniques), mais pas à la déferlante française qui inonde le Cac 40 (85 % de Français). Dans le détail, onze des 20 CEO sont belges, les autres étant français (trois), néerlandais (deux), brésilien, italien, franco-marocaine et australo-américain. En matière d’âge, l’arrivée du nouveau CEO de Proximus (Guillaume Boutin, 45 ans) a légèrement diminué la moyenne qui passe à 56 ans. Les résultats n’en restent pas moins similaires à ceux de France (58), d’Allemagne (56) ou du Royaume-Uni (55) pour lesquels Robert Half fait le même exercice. "En tant que CEO d’une entreprise du Bel 20, vous êtes à la tête de très grandes équipes qui sont également très variées, au sein d’organisations très complexes, confrontées à des défis majeurs. Cela requiert une maturité et une expérience poussée", commente Philip Hendrickx. Et cette expérience, rien de plus normal qu’elle puisse se dénicher à l’étranger. "C’est lié au contexte de la société et à la complexité du business. Parfois un CEO étranger pourra apporter sa connaissance d’une entreprise du même secteur d’un autre pays."
2. Où sont les femmes ? Assurément, pas dans les indices boursiers
"Malgré de nombreuses initiatives visant à équilibrer la représentation des hommes et des femmes au sein des conseils d’administration, le nombre de femmes CEO a reculé dans le Bel 20, passant, fin 2019, de deux à un", confirme Philip Hendrickx. Dominique Leroy ayant quitté Proximus, ne reste plus qu’Ilham Kadri, CEO de Solvay. Le Cac 40 n’en compte plus. Le FTSE 100 seulement 6. "Ce manque de femmes est directement lié à l’âge moyen de 56 ans. Il s’agit d’une autre génération où il y avait moins de femmes sur les bancs universitaires désireuses d’opter pour une carrière. C’est donc logique. Une sorte ‘d’héritage’, ajoute l’expert. Mais de nombreuses entreprises travaillent sur la diversité et l’inclusion. J’ai le sentiment que cela sera complètement différent dans dix ans."

3. Succès des promotions internes
En moyenne, les CEO du Bel 20 ont neuf ans d’expérience dans leur rôle actuel. Mais, dans l’entreprise, la majorité a plus d’ancienneté. En matière d’embauche de CEO, ce sont en effet les promotions internes qui valent (pour 14 d’entre eux). S’il s’agit d’un recrutement externe, ce qui joue est une expérience de CEO d’une autre entreprise cotée en Bourse (pour quatre d’entre eux). "Les grandes entreprises se concentrent sur le recrutement de talents qu’elles préparent en interne pour des postes de direction alors que les entreprises moyennes et familiales recherchent plus souvent un CEO en externe", détaille Philip Hendrickx. Et c’est encore plus frappant pour le marché boursier où pas moins de sept entreprises belges cotées sur dix recrutent en interne. "Ce système fonctionne grâce à une infrastructure RH solide qui planche sur la planification de la relève dans les niveaux supérieurs et s’assure que la couche de managers située juste en dessous du CEO est prête à subvenir aux besoins d’un poste de direction."
4. Formations supplémentaires
D’après les investigations de Robert Half, la plupart des CEO du Bel 20 ont une formation classique (finances, sciences économiques ou commerciales, ingénierie civile). Toutefois, pour accéder au mix de compétences et d’expériences exigé, onze d’entre eux se sont fendus de formations supplémentaires (MBA…). Celles-ci sont d’autant plus prisées aux yeux des conseils d’administration si elles s’accompagnent de compétences plus relationnelles telles que la communication, l’adaptabilité et la résilience. "Les qualifications traditionnelles, l’expérience dans les secteurs concernés et l’expertise continueront à être des facteurs importants, mais l’adaptabilité au changement et la volonté d’évoluer avec le marché feront la différence entre les entreprises qui réussissent et celles qui ne réussissent pas", conclut Philip Hendrickx.