Flowchase, l'application qui va vous aider à devenir "fluent speaker"
Développée par deux jeunes entrepreneurs, l'application Flowchase a pour objectif d'améliorer la prononciation lors de l’apprentissage de l'anglais. La start-up vient de boucler une première levée de fonds.
Publié le 13-03-2020 à 14h25
Ils sont deux : Zoé Broisson, 27 ans, et Robin Guérit, 25 ans. La première est passionnée par les langues, le deuxième par les outils numériques. Leur rencontre a eu lieu en 2018 au sein du "PiLAB", un laboratoire de l’UCLouvain dirigé par le professeur Benoît Macq et dédié aux technologies de l’image. Une dizaine de spin-off en sont déjà sorties. C’est là que les deux jeunes chercheurs ont développé le projet Flowchase (ex-Speasy). Depuis un peu plus d'un an, la spin-off est devenue start-up.
S’il a été pensé et développé à Louvain-la-Neuve, le projet Flowchase prend ses racines en Australie ! "À 17 ans, je suis partie pour y vivre un an, raconte Zoé Broisson. Finalement, j’y suis restée six ans. J’ai notamment eu l’occasion, lors d’études en langues près de Sydney, d’animer des tables de conversation en anglais pour des étudiants et des chercheurs internationaux". Cette expérience la conduit à faire un constat : si ces personnes maîtrisent plutôt bien la grammaire, le vocabulaire et l’écriture en anglais, la plupart éprouvent de grosses difficultés à se faire comprendre des native speakers. En d’autres termes, ils sont mauvais à l’oral, ce qui les freine dans leur parcours académique et professionnel.
Pour Zoé Broisson et son partenaire, cette difficulté à s’exprimer fluently and easily en anglais tient avant tout à une mauvaise connaissance et maîtrise de la prononciation des mots. "Ce qui est vraiment important, c’est de maîtriser son intonation, son rythme et toutes les petites choses qui rendent notre anglais facile à comprendre", résument-ils. La prononciation est, de fait, le parent pauvre des cours d’anglais dans l’enseignement secondaire et supérieur. "Cela s’explique surtout par la difficulté pratique, analyse Zoé Broisson. Quand vous faites face à une classe de 20 ou 25 élèves, il est très compliqué de travailler sur la prononciation car c’est une compétence qui nécessite un travail et un retour individuels".
C’est donc au "PiLAB", dans le cadre d’un projet First Spin-Off soutenu par la Région wallonne, que Zoé Broisson et Robin Guérit vont passer du constat à la solution. Au départ d’une technologie vocale développée à l’UCLouvain, ils vont construire, pas à pas, une application mobile pour accompagner et améliorer la prononciation des "apprenants" en anglais. "C’est une technologie hybride où on retrouve des algorithmes de traitement de mots et de machine learning (une des formes de l’intelligence artificielle, NdlR). Elle va à la fois détecter les erreurs de prononciation et aider l’apprenant à se corriger de façon personnalisée".

Devenir une référence en Europe
L’application mobile Flowchase, qui s’adresse en priorité aux professeurs d’anglais (même si le client final est l’apprenant), ne se suffit pas à elle-même, insistent les deux fondateurs de la start-up néolouvaniste. Pour être réellement efficace, elle doit s’utiliser en complément d’un manuel interactif qui va permettre aux professeurs de mettre en pratique les apprentissages (on parle de blended learning). Flowchase propose différents types de modules, comme des mini-tutoriels, des jeux d’écoute, des exercices de répétition avec un feed-back instantané, des activités de classe, etc. "L’approche pédagogique de Flowchase repose sur l’application mobile et les manuels", insistent Zoé Broisson et Robin Guérit.
Une première version de Flowchase a été lancée fin septembre. Une mise à jour interviendra au début de 2021. Commercialisé en mode software-as-a-service, Flowchase a déjà convaincu deux premiers clients : l’UCLouvain et l’UNamur. D’autres contrats, dont un avec un centre de langues privé, sont en négociation. C’est pour soutenir ce démarrage commercial que Flowchase vient de boucler une première levée de fonds pour un montant de 340 000 euros. Quatre investisseurs y participent : le fonds W.IN.G. by Digital Wallonia, des membres du réseau Be Angels, Acapela (société montoise spécialisée dans les solutions vocales) et Philippe Van Ophem (entrepreneur et investisseur très impliqué dans les technologies de l’éducation). "Nous avons eu la chance d’avoir pu fédérer des investisseurs complémentaires et riches d’expertises multiples", se félicitent Zoé Broisson et Robin Guérit. Lesquels ne cachent pas leur ambition de devenir une référence européenne.
Ce qu'il faut (encore) savoir
Flowchase a été créée en septembre 2020.
Investisseurs: W.IN.G. by Digital Wallonia, réseau Be Angels, Acapela et Philippe Van Ophem.
Site: https://www.flowchase.app
Particularité: le CEO de la start-up est une femme (Zoé Broisson). Cela reste encore trop rare dans l’écosystème numérique belge... Autant le relever !