Au bout du tunnel, la lumière…

En moins de 10 jours, la physionomie de notre environnement a terriblement changé : nos villes sont vides, quasi toutes les entreprises ont dû revoir de fond en comble leurs perspectives et pratiques de travail. Les pronostics sont très ouverts s’il s’agit de prédire quand on reviendra "à la normale".

Chronique signée Roald Sieberath, Multi-entrepreneur, coach de start-up et venture partner pour LeanSquare, directeur de AI Black Belt, professeur invité à l’UCL et à l’UNamur.

Certains argumentent qu’on n’y reviendra jamais, qu’il s’agit d’un de ces changements d’ère (et d’air) comme il ne s’en présente qu’une poignée par siècle. Même quand la crise sanitaire sera finie, on découvrira que l’on a mis en place toutes sortes de pratiques bien utiles : téléconférences, management plus participatif et ouvert, communications directes… Le besoin d’avoir rapidement "tout le monde sur la même page" va à mon avis contribuer au recul de l’email, et à favoriser des outils tels que Slack ou Teams, où quelqu’un qui "prend le train en route" peut facilement retracer tout ce qui s’y est dit auparavant, et où l’on peut créer des "canaux" pour des sous-discussions.

La multiplication du travail en remote (à distance) va également amener le besoin de repenser nos pratiques. Tout d’abord une netiquette nouvelle à réinventer : s’accorder sur les prises de paroles, l’usage (ou non) de la caméra, du micro. Très particulier au moment actuel : être conscient que la personne en face, qui télétravaille quasi forcément de chez elle à la maison… a sans doute également des enfants sous le même toit, qui demandent attention. Il est bon de ne pas s’enfiler des réunions marathon de quatre heures "à l’ancienne", d’être plus directifs, et de ménager des petites pauses fréquentes, pour permettre de gérer les effets de bord du confinement.

À côté de nouvelles pratiques, c’est également de nouveaux chantiers qui démarrent, dans un mode proche du hacking ou du lean startup , pour trouver des solutions à la crise du Covid-19, comme, par exemple, Breath4Life , ce projet de respirateur open source, sorti du fablab de l’UCLouvain, autour duquel se construit une large coalition de partenaires. Des talents entrepreneuriaux sont en train de fleurir à grande vitesse !

Dans le contexte actuel, La Libre Eco du week-end va cesser sa publication papier, pour concentrer le travail des journalistes sur la crise. Je ne sais donc pas quand je vais retrouver mes lecteurs "papier". Mais je vous donne rendez-vous en ligne, pour des chroniques qui vont continuer, sans doute dans une forme différente. D’ici là, gardez l’œil et l’esprit ouverts sur les changements positifs : ils affleurent de partout. Et on se retrouve de l’autre côté du tunnel !