Frappée en janvier par un incendie, Realco renaît de ses cendres et s’attaque au déconfinement
- Publié le 21-04-2020 à 17h30
- Mis à jour le 25-03-2021 à 09h06
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Après avoir dû faire face à l'incendie d'une bonne partie de ses installations, en janvier, la PME de Louvain-la-Neuve, affronte le Covid-19. Avec un atout précieux : ses produits d'hygiène à base d'enzymes.
Dans le registre “série noire”, la biotech wallonne Realco a battu tous les records en ce début d’année ! Il y eut d’abord, le 10 janvier, le tragique incendie qui réduisit en cendres la chaîne de production et l’entrepôt de stockage de l’entreprise brabançonne, installée dans le parc scientifique de Louvain-la-Neuve. Deux mois plus tard, la PME et ses 55 employés faisaient connaissance, au même titre cette fois que l’ensemble des entreprises belges, avec le Covid-19 et ses dramatiques conséquences en termes sanitaires et économiques.
Il faut croire que les enzymes, qui sont au cœur de l’activité de Realco, ont des vertus en matière de résilience face à l’adversité. Si ce double choc a forcément ébranlé la société et son personnel, il a eu aussi pour effet de galvaniser les troupes de Realco et OneLife, sa “spinout” OneLife. Dans la foulée de l’incendie, tout avait été rapidement mis en place pour assurer, avec le soutien de partenaires locaux et même de concurrents, la continuité de la production et de la distribution des produits développés par Realco (à savoir, des solutions et des procédés d’hygiène à base d’enzymes pour l’industrie et les particuliers). “Il y a eu une solidarité incroyable ! Avec zéro chômage économique et la perte d’aucun client” , rappellent, avec une évidente fierté, George Blackman et Sébastien Goenen, les CEO de Realco et OneLife dans un entretien accordé ce mardi à La Libre . “Notre volonté est de reconstruire, au plus vite et au même endroit, des installations optimisées pour la production et le stockage de tous nos produits. Nous visons une fin des travaux pour le début de 2021” .
Un double défi à relever
D’ici là, il va falloir gérer la crise du Covid-19… “L’impact, même s’il est encore trop tôt pour le chiffrer, se fait déjà sentir”, enchaîne George Blackman. Depuis le début du confinement, 95 % du personnel sont passés au télétravail ou bien sont actifs sur les sites de stockage et de production occupés provisoirement par la PME wallonne. “La demande est toujours là, ce qui nous permet de maintenir une production. Les ventes en ligne ont été boostées. La réouverture des magasins de bricolage est aussi une bonne nouvelle” , assure le jeune patron de Realco.
Dans la foulée d’une très bonne année 2019 (avec un chiffre d’affaires en hausse de 11 %, à 11,7 millions d’euros, et un doublement du bénéfice net à 395 000 euros par rapport à 2018), tant Realco que OneLife ont connu un début d’année positif malgré quelques semaines sans production et des retards dans les livraisons. Pour la suite de 2020, la prudence est forcément de mise. “Nous avons en tout cas les ressources financières et humaines pour traverser et surmonter la crise actuelle” , soutient M. Blackman.
Realco dispose aussi d’une arme non négligeable pour accompagner ses clients dans la phase de déconfinement qui se profile : ses produits. Avec le déconfinement, beaucoup d’entreprises et institutions vont devoir relever un double défi. D’une part, on sait que le coronavirus peut persister de quelques heures à plusieurs jours sur les surfaces (plastique, inox,…) où se trouvent des personnes contaminées si on ne les traite pas de manière appropriée. D’autre part, lorsqu’il sera question de reprendre les activités à un rythme normal, tant en milieu hospitalier que dans d’autres secteurs critiques tels que l’agroalimentaire ou encore la restauration collective et commerciale (qui figurent parmi les principaux clients de Realco et OneLife), les infrastructures mises à l’arrêt durant le confinement devront subir une décontamination.
Prolifération bactérienne
“Malgré la croyance selon laquelle un désinfectant nettoie, il est crucial d’effectuer un lavage en profondeur avant toute désinfection, sous peine de laisser des foyers de contamination hors d’atteinte, insistent MM. Blackman et Goenen . Dans ce cadre, nos détergents enzymatiques offrent une solution optimale et validée” . Au-delà de la présence éventuelle du coronavirus, les deux patrons attirent l’attention sur le fait que, durant la période de non-utilisation des outils et des espaces industriels ou médicaux, la prolifération bactérienne peut être importante.
S’ils prêchent évidemment pour leur chapelle, George Blackman et Sébastien Goenen avertissent qu’il ne faudrait pas ajouter une crise sanitaire à une autre. “Il faut se préparer à cette phase d’élimination des bactéries, tout en sachant que ça prend un certain temps” .