En rachetant leur concurrent en Allemagne, les Belges de Sortlist confortent leur leadership européen
- Publié le 22-04-2020 à 16h02
- Mis à jour le 22-04-2020 à 16h04
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Sortlist, la plateforme belge de mise en relation d'entreprises avec des agences de marketing et de communication, annonce l'acquisition de son concurrent allemand, Agenturmatching.
Et de deux pour Sortlist! La scale-up brabançonne, qui a développé une plateforme de mise en relation des entreprises avec des agences de marketing ou de communication, vient de boucler la deuxième acquisition de sa courte existence (Sortlist a été fondée en 2014). Deux ans après avoir racheté son principal concurrent en Espagne, la jeune pousse de Wavre fait aujourd'hui sa grande entrée sur le marché allemand en rachetant Agenturmatching, une start-up de Munich qui a créé une plateforme assez semblable à celle de Sortlist. Avec cette nouvelle acquisition, Sortlist conforte encore un peu plus son statut de leader du marché en Europe.
"Nous avions ouvert le marché allemand l'an dernier, indique Nicolas Finet, l'un des quatre fondateurs de Sortlist. Dans le même temps, nous avons eu des discussions avec les fondateurs de Agenturmatching. On a réussi à boucler le "deal" quelques jours avant l'annonce du confinement". Le rachat, dont le montant est tenu confidentiel, s'est fait essentiellement sur fonds propres. "En les incorporant à Sortlist, on gagne facilement deux ans. Là, en quelques mois de négociations, on se positionne directement en leader du marché allemand, qui est le premier marché en Europe (hors Royaume-Uni, NdlR)". Agenturmatching, société créée en 2015, emploie huit personnes. Rentable, elle compte plus de 300 clients, dont des poids lourds de la pub (Serviceplan Group, FischerAppelt AG, Think AG, ...). La base de données commune de Sortlist comptera dèsormais plus de 1.000 agences (membres payants) et quelque 80.000 prestataires référencés à travers le monde. Les équipes combinées compteront près de 80 collaborateurs.
"Devenir numéro 1 absolu en Europe"
Avec cette acquisition allemande, Sortlist confirme son ambition de s'imposer rapidement comme le "numéro 1" européen. "On veut grossir le plus vite possible", reconnaît Nicolas Finet. Voici quelques mois, Sortlist avait d'ailleurs été élue ‘fastest growing company’, dans la catégorie software, par Deloitte (avec une croissance de son chiffre d'affaires de 2.289,23% au cours de la période 2015-2018!). Aujourd'hui, outre son QG wavrien, la scale-up possède des bureaux à Bruxelles, Paris, Madrid, Rotterdam et, désormais, à Munich. "En plus de notre ambition pour l’Allemagne de devenir notre plus grand marché et y quintupler notre revenu au cours des 18 mois à venir, nous cherchons à devenir numéro 1 absolu en Europe”.
Ces propos laissent évidemment penser que Sortlist ne s'arrêtera en si bon chemin... "Nous gardons les yeux grand ouverts vers différents pays et pas uniquement en Europe. Nous sommes sollicités pour ouvrir de nouveaux marchés. On examine toutes les opportunités", explique Nicolas Finet, sans vouloir en dire davantage. La croissance se fera toutefois, avant tout, en renforçant l'activité sur les marchés clés que sont la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne et l'Allemagne. "Pour cette année 2020, nous voulons au minimum doubler le chiffre d'affaires de 2019 (NdlR: non communiqué, ce dernier aurait été de l'ordre de 2,5 à 3 millions d'euros l'an dernier, contre 1,3 million en 2018)".
Le modèle Sortlist encore plus pertinent en période de crise?
Le modèle économique de Sortlist, comme celui de Agenturmatching, est basé sur un algorithme de “matching” qui propose différentes agences de marketing ou communication aux entreprises demandeuses et leur offre la possibilité de se contacter immédiatement. La pandémie du coronavirus et son impact brutal sur l'économie, en particulier en Europe, ont-ils déjà eu un effet sur l'activité de la scale-up belge? "Il y a eu un effet chaos très court suite à l'annonce du confinement, répond Nicolas Finet. Après une semaine, on voyait déjà que les demandes des entreprises remontaient. En fait, on se rend compte que notre modèle s'avère encore plus efficace et pertinent en période de crise".
L'explication, pour comprendre ce rebond a priori surprenant, est la suivante: si beaucoup d'entreprises ont décidé d'annuler ou de reporter des projets marketing, d'autres, au contraire, ont voulu se saisir de la crise pour investir dans leur transformation digitale afin de conserver un avantage concurrentiel. "Il semble déjà acquis que, vu la crise actuelle, les agences spécialisées dans les services digitaux reçoivent bien plus de demandes que les autres", expose Thibaut Vanderhofstadt, CEO et cofondateur de Sortlist. Or, la mission de Sortlist est précisément de mettre en relation les entreprises avec des prestataires spécialisés dans le digital (SEO, e-commerce, Facebook Ads, etc.). C'est ce qui fait dire à MM. Finet et Vanderhofstadt que, au-delà de la qualité du produit et de l'efficacité des équipes, "la proposition de valeur de Sortlist tient la route et s'avère d'autant plus pertinente en période de crise".