IBanFirst lève 21 millions d’euros pour tailler des croupières aux banques
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Publié le 11-06-2020 à 08h06 - Mis à jour le 11-06-2020 à 08h36
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La fintech franco-belge a trouvé l’argent auprès de fonds de capital-risque français.
En ces temps de morosité ambiante, en particulier dans le monde bancaire, c’est une annonce qui détonne. La fintech franco-belge iBanFirst annonce une augmentation de capital de 21 millions d’euros. Et cela “malgré la crise du Covid-19”, souligne le communiqué. Les investisseurs sont le fonds de capital-risque français Elaia et Bpifrance à travers son fonds de capital croissance Large Venture.
Cour de change en temps réel
La fintech iBanFirst a été créée en 2013 et est dirigée par Pierre-Antoine Dusoulier, un Français qui a fait ses armes notamment chez SaxoBank. La fintech détient une licence de prestataire de services de paiements agréé par la Banque nationale de Belgique (BNB). “Notre métier se concentre sur les paiements internationaux et nos clients sont les entreprises. Nous effectuons des paiements en devises plus rapides et moins chers que par le biais d’une banque. Nous sommes les seuls à proposer des cours de change en temps réel”, poursuit Pierre -Antoine Dusoulier.
À l’heure actuelle, la fintech affiche “un peu moins de 5 000 clients”, dont environ 1 000 en Belgique.
La levée des 21 millions doit permettre à la fintech de poursuivre son “ambition de devenir la plateforme de référence pour les services financiers multidevises des entreprises”.
“Croissance spectaculaire”
La fintech a fait récemment deux acquisitions de concurrents, une aux Pays-Bas (NBWM) et une autre en Allemagne (Forexfix) et totalise 180 salariés. “On veut engager plus de 120 personnes cette année”, explique Pierre-Antoine Dusoulier.
La fintech dit enregistrer “une croissance spectaculaire” mais ne communique ni son chiffre d’affaires (dont la croissance est “à trois chiffres”, souligne juste le communiqué) ni son résultat. D’après les comptes déposés à la centrale des bilans de la BNB, elle affiche un chiffre d’affaires de 3,9 millions d’euros et une perte de 4,8 millions pour l’exercice 2018.
“En tant que société en croissance, nous avons fait le choix de ne pas être bénéficiaire. Nous voulons offrir un service supérieur à celui des banques. On veut leur prendre des clients. Cela coûte de l’argent. On sera bénéficiaire dès l’instant où on aura décidé de moins croître. Atteindre l’équilibre financier équivaudrait à une faute par rapport à notre business plan. Ce qui est intéressant c’est de prendre des parts de marché là où les banques n’y arrivent pas. On veut tout être sauf une banque dont le service n’est plus adapté à la demande des clients. On est beaucoup plus transparent que les banques, ce qui est plus dans l’air du temps”, poursuit Pierre-Antoine Dusoulier.
Equipes belges
En Belgique, iBanFirst compte actuellement une trentaine de collaborateurs, répartis sur ses deux implantations. La société a son siège à Bruxelles, mais les équipes de vente et de marketing opèrent à partir d’Anvers.
Depuis 2013, iBanFirst a effectué trois levées de fonds pour un total de 46 millions d’euros. Elle a parmi ses investisseurs le très médiatique business angel français Xavier Niel.