"Les gens veulent des vélos électriques malgré un prix d’entrée assez élevé qui tourne autour de 2.200 à 2 .400 euros"
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Publié le 27-06-2020 à 07h00 - Mis à jour le 27-06-2020 à 09h02
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Chez Eddy Sport, à Etterbeek, le travail ne manque pas depuis la reprise de l’activité normale. Et la demande n’a jamais été aussi importante. Isabelle et Alain, qui ont repris le magasin il y a 39 ans déjà, sont au four et au moulin. Une nouvelle ère pour ce secteur d’activité ? “Oui, c’est du jamais-vu”, nous explique Isabelle. “Pendant le confinement, on a continué à travailler, mon mari et moi, sur rendez-vous, alors que nos employés étaient au chômage temporaire. Mais, depuis quelques jours, c’est incroyable : le show-room est vide et on manque même de pièces détachées. La plupart des fabricants ne parviennent pas à suivre la demande.”
Le vélo électrique se vend bien, puisqu’il représente désormais la moitié des ventes dans notre pays. “Oui, ce n’est pas nouveau puisque le phénomène d’accélération de la demande a commencé il y a deux ou trois ans déjà. Mais là, c’est vraiment l’engouement. Auparavant, nous avions 5 ou 6 modèles en stock. Désormais, nous en avons une vingtaine. Les gens en veulent, malgré un prix d’entrée assez élevé qui tourne autour de 2 200 à 2 400 euros, pour les moteurs Shimano ou Bosch, les plus demandés.”
Quid des speed pedelec, ces vélos électriques puissants qui montent jusqu’à 45 km/h ? “Nous en vendons peu, et sur commande. Il s’agit d’un autre type de machine qui demande un équipement spécifique, un casque, une assurance, une immatriculation et un permis.”

Des jeunes et… des moins jeunes
Quel est le profil de l’acheteur d’un vélo électrique ? En vérité, selon Isabelle, le prix est un élément sélectif. “On a des ‘jeunes’ de 40 ans, mais le vélo électrique séduit aussi des personnes de 65 à 70 ans. Et ici, en ville, on a aussi des clientes de 30 ans, sans voiture, qui veulent pouvoir faire leurs courses et aller chercher leur enfant sans devoir s’échiner à pédaler pour franchir les dénivelés.” Le plus souvent, selon cette spécialiste, les clients ont pris attitude une fois testé le vélo à assistance électrique d’une connaissance. Ils ont été conquis. C’est vrai, le vélo à assistance électrique permet de bouger, de se bouger, sans arriver à destination hors d’haleine et en transpiration. La machine est plus lourde, toutefois.
La clientèle est donc plutôt locale ? “En fait, normalement, c’est le cas, mais la pénurie d’offre actuelle fait que nous sommes contactés par téléphone par des gens qui ont une idée précise du modèle qui leur convient, ne le trouvent pas près de chez eux et le réservent chez nous. Nous avons donc pour le moment des gens qui viennent ponctuellement de Gand, Anvers ou Namur…”
Autre vedette de cette période durant laquelle nombre de citadins ont découvert les attraits d’une ville désertée par beaucoup de navetteurs en voiture : le vélo cargo. Nicolas De Keghel (Au Guidon Vert) l’assure, ces gros bicycles équipés de modules à la demande du client ne sont plus des gadgets utilisés par des “croyants”. Ses clients, de jeunes parents, citadins, entre 30 et 45 ans, utilisent ce moyen de transport à assistance électrique, facile à conduire, très adapté à la ville. Et ils font des émules. Budget : entre 5 000 et 10 000 euros. La demande est importante actuellement. Nicolas De Keghel voit une croissance annuelle de ses ventes de l’ordre de 15 % par an.