Roamler: un crowdsourcing 20 millions d’euros

Jeroen ten Haave, le patron de la plateforme emploi Roamler, est un homme heureux : son business se porte bien et il s’exporte. Mais pour arriver à aller plus vite et plus loin, ce Néerlandais a tenté, avec succès de lever des fonds. Et pas des cacahuètes : on parle ici de 20 millions d’euros, apportés par les fonds d’investissement EndeitCapital, du fonds belge SmartFin et Achmea Innovation Fund. Ces derniers viennent rejoindre dans le capital, Eneco et PostNL. Qu’est-ce qui attire de gros investisseurs dans une plateforme destinée à fournir de l’emploi à ses clients ? "Nous affichons une croissance annuelle de 40 %", nous explique Jeroen ten Haave. "Et nous sommes profitables aux Pays-Bas et en Belgique. Ailleurs, là où nous sommes en phase de démarrage ou d’accélération, nous investissons encore, bien sûr. D’où ce tour de table. Et je dois dire que je suis vraiment très content de voir que notre entreprise attire des investisseurs du niveau de Smartfin et d’Achmea, aux côtés de nos actionnaires actuels" .

Sous-traitance

Mais, que fait Roamler, qui la rende si attrayante aux yeux des investisseurs et de ses clients ? "Nous offrons un service de "crowdsourcing", c’est-à-dire que nous fédérons des indépendants qui prestent des services qui entrent dans leurs compétences, à nos clients, quand ils le veulent. C’est une plateforme B2B". Le crowdsourcing étant littéralement de la sous-traitance faisant appel à une large équipe. "C’est exactement cela : notre communauté compte 70 000 membres actuellement". Ce qui permet aux clients de puiser des ressources de manière très souple. La plateforme répond donc à cette flexibilité du travail si souvent revendiquée par les entreprises. Quels sont ses créneaux spécifiques ? "Au départ, notre spécialité, c’est la mise en contact de groupes de distribution pour des missions ponctuelles en magasins. On parle ici de créations de promotions, de collecte d’information et de visites mystères, par exemple". Actuellement, vu le succès de sa plateforme, Roamler a étendu son offre à des installations techniques en entreprises, à des services de dépannage et de maintenance. "Nous fournissons par exemple des gens spécialisés dans l’installation de réseau wi-fi en entreprises". Typiquement, des missions uniques pour lesquelles les entreprises clientes ne disposent pas d’équipe maison. Roamler dispose elle-même de capacités de contrôle de la qualité des services fournis. Elle a aussi lancé il y a deux ans, une filiale destinée à fournir du personnel à la demande dans le secteur des soins de santé.

120 personnes

Roamler n’est pas une start-up à proprement parler, mais une scale-up qui est déjà active depuis 10 ans. Elle est présente, avec une équipe fixe de 120 personnes, un peu partout en Europe. "En effet", assure encore Jeroen ten Haave, "outre les Pays-Bas et la Belgique, nous sommes aussi présents en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal en Italie, en Scandinavie et en Pologne". On comprend mieux les besoins en capitaux d’une croissance aussi large, géographiquement. "Une partie du capital sera aussi affectée à la gestion des données que nous récoltons, avec l’aide d’informaticiens spécialisés, pour aller vers une organisation dirigée par les données".

Le dynamisme de l’équipe est dopé par son implication dans le capital. "Je reste, avec le management, le principal actionnaire de l’entreprise", ponctue Jeroen ten Haave. Et les indépendants qui recourent à la plateforme ? "Nous analysons les profils et le travail des indépendants, pour tenter de leur fournir des tâches qui leur correspondent au mieux, là où ils peuvent faire ce qu’ils font le mieux".

Techniquement, la plateforme est associée à un système de facturation automatique qui génère des factures et des paiements très rapides, ce qui permet aussi aux indépendants de s’abstraire de certaines tâches administratives chronophages.