George Blackman, CEO de Realco: "Avec nos procédés, on peut prolonger la date de péremption des produits alimentaires jusqu'à 100%"
Une étude, menée durant deux ans par des scientifiques pour le compte de la PME wallonne, montre que les solutions d'entretien à base d’enzymes prolongent la date de péremption des produits alimentaires.
- Publié le 22-09-2020 à 14h30
- Mis à jour le 25-03-2021 à 09h06
:focal(1275x856.5:1285x846.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/JUFA6E2WJVAL5BRAONJ52DA75U.jpg)
Des produits efficaces, respectueux de l’environnement et de la santé : voilà comment Realco, PME de Louvain-la-Neuve active dans la “chimie verte” (qualifiée aussi de “biotechnologie environnementale”), résume les vertus des produits d’hygiène à base d’enzymes qu’elle développe, fabrique et commercialise depuis le début des années 1990. Realco est devenue le leader mondial dans le domaine de l’hygiène et de la décontamination enzymatique.
Aujourd’hui, étude scientifique à l’appui, le jeune patron de la société, George Blackman, entend faire savoir que les solutions de Realco permettent également de prolonger, “jusqu’à 100 %”, la date de péremption des produits alimentaires !
Quel lien, direz-vous, entre des produits d’entretien et de décontamination avec la date de péremption des aliments ? C’est, précisément, ce à quoi répond étude scientifique menée par Realco avec l’Université de Liège et Genalyse Partner (spécialisée dans l’identification des micro-organismes), avec le concours d’industriels et un financement de la Région wallonne, dont les conclusions ont été rendues publiques ce mardi. (1)
Éradiquer les biofilms, nids à bactéries
Le projet “Biofilm Expert” visait à analyser l’impact de différents protocoles de nettoyage, dont l’implémentation d’un nettoyage enzymatique régulier, sur la qualité et donc la durée de vie d’aliments dans les secteurs des plats préparés, de la cuisine collective, de la production de fromages, des ateliers de découpe et de la boucherie. “Notre hypothèse de base était que la qualité microbiologique des installations est en relation avec la qualité du produit fini. Si les infrastructures de production sont contaminées par des bactéries altérantes, ces dernières peuvent contaminer la nourriture, qui deviendra plus rapidement avariée”, explique Laurent Delhalle, Senior Scientist au département Food Science de l’ULiège. Pour réduire au maximum les risques de contamination microbiologique, les scientifiques chargés du projet ont comparé les résultats obtenus suite à un nettoyage à base de chimie traditionnelle avec ceux obtenus suite à des traitements enzymatiques à différentes fréquences.
MM. Blackman et Delhalle assurent que, sur la base de centaines d’échantillonnages, il a été possible de prouver que l’éradication des biofilms sur les surfaces et les outils utilisés tout au long du processus de fabrication augmente la qualité des produits alimentaires finis et, donc, leur durée de conservation. Les produits d’entretien à base d’enzymes ont la particularité de s’attaquer aux biofilms, qui sont de véritables nids à bactéries. En dégradant la membrane des biofilms, les enzymes rendent les bactéries accessibles à une désinfection en profondeur ; l’infrastructure est alors plus propre et le risque de contamination des aliments est, lui, amoindri. “Dans le cas concret d’hamburgers frais, dont la chaîne de production fut traitée de manière régulière et préventive avec les solutions enzymatiques de Realco, nous sommes même passés de 11 à 24 jours”, indique George Blackman. Il cite aussi le cas des crevettes “Label Rouge” fraîches, dont la date de péremption passe de 6 à 9 jours.
La chasse au gaspi !
Pour le chef d’entreprise, cette étude est évidemment un excellent “argument marketing” pour séduire de nouveaux clients (et convaincre les clients actuels de continuer à utiliser les solutions de Realco). Mais c’est aussi une manière de contribuer à la lutte contre le gaspillage alimentaire. La “Date Limite de Consommation” (DLC) a en effet de lourdes conséquences, explique le CEO. “Chaque année, on gaspille environ 33 % des produits alimentaires, ce qui représente 1,3 milliard de tonnes ! Sur les plans éthique et écologique, aussi bien que socio-économique, c’est un gaspillage inacceptable. Avec notre étude scientifique, on prouve qu’il est possible de faire beaucoup mieux grâce à la chimie verte”.
On notera, enfin, que la société Realco est parvenue à bien surmonter la crise sanitaire. À la fin août, son chiffre d’affaires était en hausse de 18 % par rapport à la méme période de 2019. George Blackman prévoit une croissance “entre 18 et 20 %” sur l’ensemble de 2020.
La famille Blackman contrôle 53% du capital de Realco. La SRIW détient 27%. Le solde est coté sur Euronext Brussels (Marché Libre).
(1) L’étude, en anglais, est disponible sur le site www.frontiersin.org