La start-up belge Foodiz réinvente le "business lunch" à l’heure du télétravail
Fondée par Quentin Walravens peu avant l’arrivée du Covid en Belgique, Foodiz a dû adapter son offre. Elle a notamment créé le concept du business lunch virtuel. La start-up est déjà en train de préparer son expansion à l’international.
Publié le 29-11-2020 à 16h01 - Mis à jour le 29-11-2020 à 21h51
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Rien de tel, pour créer une culture d’entreprise ou négocier avec un client, que de partager un repas sur le temps de midi. Que ce soit à la cantine d’une entreprise ou dans un petit resto proche du lieu de travail, c’est non seulement agréable mais aussi constructif et utile. Pour ça, il faut toutefois que les collègues ou les clients soient présents physiquement… Or, depuis la fin mars, on ne se bouscule plus vraiment dans les entreprises. Les cantines et les restos ont été contraints de fermer. Le télétravail est monté en flèche et les “business lunch” sont passés à la trappe pour un certain temps.
À l’heure du Covid et du télétravail, Quentin Walravens, jeune entrepreneur bruxellois à qui l’on doit notamment le lancement de la plateforme The Fork en Belgique (un site de réservation dans des restaurants), semble avoir trouvé la recette pour réinventer le lunch d’entreprise. Avec Foodiz, la nouvelle start-up qu’il a créée peu avant le premier confinement, M. Walravens est parti du concept de la “dark kitchen” pour offrir, aux entreprises et à leurs collaborateurs, des expériences culinaires innovantes. “Imaginez que vous voulez organiser une réunion de travail avec dix collègues sur un temps de midi, nous explique-t-il lors d’une de ses rares pauses. Votre entreprise prend un abonnement à Foodiz. On crée alors une plateforme personnalisée où sont présentées les différentes offres de lunch. Via un “foodlink”, chaque participant à la réunion passe sa commande avant 11 heures et, une heure plus tard, chacun reçoit son lunch là où il télétravaille. Il suffit alors de se connecter à Zoom ou Teams et le lunch digital peut démarrer !”.
Pour réussir cette prouesse technologique et logistique, la petite équipe de Foodiz a donc recours à une “dark kitchen”. Il s’agit d’un atelier, localisé sur le site de Tour&Taxis, à Bruxelles, où quatre cuisiniers préparent quotidiennement une série de lunchs qui vont venir alimenter différents restaurants virtuels. Les plats sont donc préparés dans un seul et même lieu, à partir d’une ligne commune d’ingrédients transformés différemment. “Actuellement, la plateforme propose sept restaurants virtuels, ce qui permet de satisfaire un peu tous les goûts : salades, bentos (plat japonais), sandwichs, wraps, bowls, potages et “surprise du chef”. Nous avons la capacité de livrer, partout en Belgique, jusqu’à 3 000 commandes sur une journée”, assure le fondateur et CEO de Foodiz. Le prix moyen d’une commande est de 12,50 euros (les frais de livraison sont à charge de l’entreprise abonnée à la plateforme Foodiz.be).
Une levée de 3 millions d’euros en préparation pour s'étendre à l'étranger
La foodtech bruxelloise ne se limite pas à la seule formule du business lunch virtuel entre collègues. Elle décline, depuis quelques semaines, d’autres offres “B2B”. Ainsi, en partenariat avec la start-up Okun, Foodiz propose des activités de teambuilding digitales. La foodtech s’est aussi lancée dans la digitalisation d’événements avec la société Verhulst Event. “Nous allons aussi proposer de digitaliser les traditionnels dîners de fin d’année organisés dans les entreprises”.
Parallèlement à ces nouveaux services, Foodiz continue à livrer des lunchs dans les entreprises qui, malgré la pandémie, demeurent ouvertes. “Sur les 52 entreprises déjà clientes de Foodiz, on livre encore, chaque jour, entre 50 et 60 commandes auprès de dix entreprises. C’est le cas chez Proximus, Bpost, PwC, Citydev… Si on n’avait pas eu cette crise, on aurait une croissance de 60 % par mois et on livrerait, aujourd’hui, 16 000 lunchs en entreprises !”, assure Quentin Walravens.
Sur le plan financier, la jeune pousse née au sein de la Startup Factory a déjà levé 200 000 euros avec des “business angels”. Foodiz prépare une nouvelle levée de fonds. “Elle devrait s’élever à 3 millions d’euros, précise Quentin Walravens. Notre objectif est d’étendre l’offre dans le Hainaut et à l’international, avec des villes telles que Rotterdam, Amsterdam, Berlin et Luxembourg”.