La start-up Legacio défie les notaires sur le terrain des successions
Legacio s'autoproclame comme étant le premier bureau successoral belge proposant un service 100% à distance. Cette nouvelle start-up assure prendre en chagre toutes les démarches nécessaires à la transmission d’un héritage.
Publié le 01-12-2020 à 16h04
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Les notaires n'ont pas la réputation d'être les plus avancés en matière de transformation numérique de leur métier. Ce constat n'a pas échappé aux trois fondateurs de Legacio, start-up qui a vu le jour en début d'année à Bruxelles. Ce constat se double d'un autre, lequel semble encore profondément ancré dans les esprits de très nombreuses personnes: lors du décès d'un membre de sa famille, il faut obligatoirement se rendre chez un notaire pour rédiger une déclaration de succession, laquelle est ensuite remise au fisc pour le calcul des droits de succession. C’est sur ce double constat que trois jeunes entrepreneurs, dont deux ingénieurs de l'école Solvay, François Kiesecoms et Killian Gelyen, et un juriste "passionné" (sic) par le droit des successions, Boris de Vleeschouwer, ont décidé de défier les notaires belges sur l'un de leurs terrains de prédilection (certaines successions peuvent rapporter gros!). "Les notaires ont un monopole de fait qui n'est pas justifié en matière de succession", avance M.Kiesecoms, CEO de la start-up.
"Après avoir perdu un proche, la plupart des familles se retrouvent démunies face au processus successoral à enclencher et pensent, à tort, qu’avoir recours à un notaire est un passage obligé, explique Boris de Vleeschouwer, ancien avocat au barreau de Bruxelles et responsable juridique chez Legacio. Au final, elles doivent souvent payer des frais importants sans vraiment savoir pourquoi, alors que, dans 85% des cas, les procédures à suivre sont relativement simples et ne nécessitent aucun acte notarié".
Une réaction dans les 24 heures
Le mode opératoire développé par Legacio se veut simple, rapide, transparent et... bon marché. Il suffit de passer un premier coup de téléphone pour savoir, avant tout, si une déclaration de succession s'impose et répondre aux questions des héritiers. "Une proposition de devis et une estimation des droits de succession est remise dans les 24 heures, détaille François Kiesecoms. Si la famille est d'accord avec la proposition, elle signe un mandat de façon électronique et le traitement du dossier, par nos juristes spécialisés, peut démarrer". Il faudra compter entre deux et trois mois pour que la déclaration de succession soit finalisée. "En automatisant les tâches à faible valeur ajoutée, comme la récolte de documents officiels ou l’accès aux banques et aux autorités compétentes, nous pouvons répondre à toutes les questions que les personnes endeuillées se posent en nous concentrant sur l'essentiel : l'expertise successorale et la relation client", prolonge Killian Geleyn, responsable du marketing chez Legacio.
Outre une réactivité garantie de maximum 24 heures et une rapidité d’exécution, les trois fondateurs de Legacio font valoir un autre atout par rapport aux notaires ou aux bureaux successoraux classiques (c'est-à-dire qui travaillent sur des rendez-vous physiques): les tarifs sont forfaitaires, là où les notaires se rémunèrent, en tout ou en partie, via un pourcentage perçu sur l’héritage traité. Pour les successions les plus modestes, la différence représenterait déjà 50% d’économie par rapport aux frais encourus chez un notaire. Un avantage qui ne fait que croître lorsque la valeur de la succession devient plus importante. "Pour une succession simple, assure le CEO de Legacio, il faut compter environ 1.200 euros, là où un notaire demandera entre 2.500 et 3.000 euros".
Une première levée de fonds avec des entrepreneurs expérimentés
Actuellement, Legacio n'accepte que les situations patrimoniales simples. Soit, typiquement, le cas d'un conjoint survivant, avec des enfants, qui hérite d'un immeuble et d’une somme d’argent. On ne parle donc pas de situations conflictuelles, avec un testament complexe, des biens à l'étranger, etc. "Pour les situations de ce type, nous préférons recommander à nos clients d'aller voir un notaire", dit François Kiesecoms. L'activité de Legacio a réellement démarré au lendemain du premier confinement. "Depuis le mois de juin, nous traitons une dizaine de déclarations de succession par mois. On aide aussi, quotidiennement, toute une série de personnes en répondant simplement à leurs questions par téléphone".
Afin de constituer un "advisory board" composé d'entrepreneurs expérimentés capables de challenger la petite équipe de Legacio, la start-up vient de procéder à une première levée de fonds modeste de 125.000 euros. Parmi les investisseurs, on retrouve notamment Nicolas Debray (CEO de la société Hakacia et investisseur dans plusieurs start-up), Michel Smeets (fondateur de la plateforme de condoléances Enaos) et Mike Vandenhooft (cofondateur de la plateforme Newpharma
"Nous comptons, d’abord, nous établir en Belgique francophone pour investir, d’ici quelques mois, en Flandre, indique encore François Kiesecoms. Notre ambition est d'atteindre, pour la fin 2021, une centaine de dossiers traités par mois. Nous réaliserons alors une deuxième levée de fonds pour nous développer en France ainsi qu’aux Pays-Bas".