Tuli, des gourdes en céramique qui financent l’accès à l’eau potable
Lancée par une jeune Bruxelloise, Tuli vient en aide à des écoliers ougandais, tout en diminuant la pollution plastique.
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- Publié le 16-01-2021 à 21h35
- Mis à jour le 18-01-2021 à 14h39
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L’eau est essentielle à la vie humaine. Pourtant, dans le monde, une personne sur quatre n’a pas accès à l’eau potable. En Ouganda, une personne sur deux, soit environ 20 millions de personnes, n’a pas le privilège d’avoir de l’eau potable.
Après avoir passé trois mois en Ouganda à travailler avec une ONG pour assurer l’accès à l’eau potable aux habitants du pays, Nathalie Peeters décide de poursuivre le projet depuis la Belgique et lance Tuli. Une start-up qui commercialise des gourdes en céramique, ce qui permet de ne pas altérer le goût de l’eau. "Durant ma mission, j’ai installé des filtres à eau en céramique dans les écoles et les camps de réfugiés", explique la jeune entrepreneuse de 27 ans. "J’ai été touchée par le manque d’accès à l’eau potable et j’ai compris que ces filtres étaient un bon moyen de résoudre le problème !"
Avec Tuli, chaque gourde vendue finance ainsi l’accès à l’eau potable pour un écolier ougandais. "Tuli signifie d’ailleurs ‘Nous sommes’ en Luganda." D’après l’Unicef, la diarrhée est l’une des trois causes principales de décès chez les enfants en Ouganda, faisant 33 victimes chaque jour. Les causes les plus fréquentes de la maladie sont la consommation d’eau insalubre ou le contact avec des mains contaminées non lavées.
Pour le moment, trois écoles ont pu bénéficier des installations. "Soit 1 257 élèves exactement", se réjouit Nathalie Peeters. Trois autres écoles ont été sélectionnées et seront les prochaines concernées par les filtres en céramique.
Ceux-ci ont d’ailleurs de nombreux avantages, comme le souligne Nathalie Peeters. "Installer des filtres est plus durable pour purifier l’eau", explique la Bruxelloise.
Économique et durable
Chaque filtre permet d’économiser deux tonnes de bois par an qui seraient brûlées pour faire bouillir l’eau, et empêche 2,5 tonnes de dioxyde de carbone de pénétrer dans l’atmosphère chaque année. "C’est donc plus économique et moins polluant."
Sur chaque gourde, disponible en cinq coloris et vendue à 36,90 euros, on retrouve les coordonnées géographiques de l’école qui a bénéficié de l’accès à l’eau potable. Ces gourdes, dont le design est made in Belgium, sont produites en Europe dans des entreprises familiales. "Le bouchon vient d’Allemagne et la bouteille d’Ukraine", explique la fondatrice de Tuli. Ces gourdes sont pour le moment uniquement en vente en ligne mais des discussions sont amorcées pour les vendre en magasin physique.
Depuis le lancement de la start-up, ce sont 153 300 bouteilles en plastique à usage unique qui ont été évitées en un an.
L’année dernière, Nathalie Peeters a lancé une campagne de financement participatif et a dépassé son objectif en atteignant les 227 % de financement, soit plus de 23 000 euros. 681 gourdes avaient été précommandées dans ce cadre (1 011 au total). Les clients sont majoritairement Belges mais 40 % sont Français. "Il y a aussi quelques Suisses, Espagnols et Anglais qui ont rejoint la communauté", précise la Bruxelloise.
Au vu du succès de cette première version, Nathalie Peeters envisage la création d’un nouveau produit qui financerait un nouveau projet d’accès à l’eau dans un pays différent.