Le géant Alstom intensifie ses liens avec deux universités belges
La filiale belge du groupe ferroviaire français lancera en septembre deux “chaires” universitaires : l'une à l’UCLouvain et l'autre à l’UMons. Bernard Belvaux, directeur général d'Alstom Benelux, explique la finalité de cette première au sein du groupe.
Publié le 28-01-2021 à 19h22 - Mis à jour le 28-01-2021 à 23h04
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Hasard du calendrier : alors que le groupe industriel français Alstom doit officialiser, ce vendredi, le rachat de son concurrent Bombardier Transport (lire ci-dessous), la filiale belge d’Alstom franchit une étape importante dans sa collaboration avec le milieu académique belge. "Nos relations avec les universités ne sont pas nouvelles, a expliqué Bernard Belvaux, directeur général d’Alstom Benelux, lors d’une interview accordée à La Libre. Ce qui est neuf, c’est la formalisation et la structuration d’une relation durable avec deux universités francophones, à savoir l’UCLouvain et l’UMons”.
Pour la première fois dans l’histoire du groupe (tous pays confondus), Alstom a décidé de financer la création de deux chaires universitaires portant sur deux domaines d’excellence développés par le groupe ferroviaire au départ de son site de Charleroi (à savoir, les logiciels de sécurité pour les trains et les systèmes de récupération d’énergie).
La première, signée avec l’Ecole polytechnique de Louvain, sera centrée sur les “systèmes embarqués critiques”. AWTC Europe, qui fait partie du groupe japonais Aisin (6e équipementier automobile mondial), est également associé à cette chaire. La convention a été conclue pour une période de 6 ans, renouvelable, avec un début de la chaire au 1er septembre 2021. La deuxième chaire, qui débutera au même moment à l’UMons pour une durée de cinq ans, concernera l’électronique appliquée à l’énergie. Seul Alstom y est associé.
Une triple finalité
“Ces deux chaires se concrétiseront par l’engagement de deux jeunes universitaires chargés d’animer les thématiques retenues à travers différentes initiatives (séminaires scientifiques, lieux d’échange entre industriels et étudiants, prix du meilleur travail de fin d’études, …)”, détaille Pierre Meunier, directeur de l’innovation d’Alstom Belgique et responsable du projet.
“Ces chaires poursuivent une triple finalité, prolonge Bernard Belvaux. Il y a la formation, la recherche et développement, et l’attractivité des jeunes diplômés pour l’innovation dans le domaine de la mobilité ferroviaire. Dans chacun de ces volets, les universités et les entreprises ont besoin, de plus en plus, l’une de l’autre. Il n’est plus possible d’innover seul dans son coin. Il faut s’inscrire dans des démarches collaboratives. On le fait d’ailleurs déjà entre industriels”.
Le volet “attractivité” est devenu très critique pour des groupes industriels comme Alstom et Aisin. “Cette année, nous prévoyons d’engager 100 personnes, dont 80 % de profils issus des filières Stem (acronyme anglais de science, technologie, ingénierie et mathématiques, NdlR). On peine à les trouver. Donc, pouvoir collaborer et échanger avec des étudiants universitaires sur les thématiques d’innovation – transports autonomes, trains à hydrogène, récupérations d’énergie, etc. – qui mobilisent les 500 ingénieurs d’Alstom Belgique est très précieux pour susciter leur intérêt”, insiste Bernard Belvaux.
Pour le patron belge, les conventions signées avec l’UCLouvain et l’UMons, sont le reflet de la détermination du groupe Alstom de réaffirmer son ancrage en Wallonie et, à partir de ce vendredi, aussi en Flandre puisque Bombardier Transport dispose d’un site de production à Bruges.
Naissance du numéro deux mondial
Le constructeur ferroviaire français Alstom va finaliser, ce vendredi, le rachat de son concurrent Bombardier Transport, ce qui en fera le numéro deux mondial du secteur derrière le géant chinois CRRC. L’opération, estimée à 5,3 milliards d’euros, donnera naissance à un groupe pesant 15,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Alstom emploiera désormais quelque 75.000 personnes dans 70 pays. Le groupe propose une gamme complète de solutions de mobilité (trains à grande vitesse, métros, tramways et e-bus, solutions d’infrastructure, de mobilité digitale et de signalisation, etc.).
En Belgique, Alstom emploie 1.250 personnes à Charleroi et pilote 20 programmes de R&D pour une mobilité plus intelligente et durable. Les équipes travaillent notamment sur la rénovation des 49 tramways de Charleroi, la livraison de 90 voitures pilotes M7 pour la SNCB ou l’implémentation des loges de signalisation sur le réseau d’Infrabel.