Cette marque militante de chocolat imite les emballages concurrents pour sensibiliser au travail des enfants
La marque militante Tony’s Chocolonely lance une nouvelle campagne. Elle s'appuie sur des principes d'approvisionnement vertueux et plus justes, destinés à résoudre la cause première de l’esclavage moderne et du travail illégal des enfants : la pauvreté.
Publié le 30-01-2021 à 18h54 - Mis à jour le 30-01-2021 à 18h56
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Crazy about chocolate, serious about people. Telle est la devise de Tony’s Chocolonely, marque militante née en 2005, à l’initiative de Teun van de Keuken, producteur et journaliste d’investigation de Keuringsdienst van Waarde (un peu l’équivalent d’On n’est pas des pigeons). Ce dernier s’était rendu compte qu’une bonne partie du chocolat provenait de récoltes de cacao issues du travail forcé, y compris des enfants. Il avait, dès lors, décidé de lancer sa propre production de chocolat 100 % "sans esclavage".
L’ADN éthique de cette marque, numéro trois aux Pays-Bas et distribuée chez nous par Delhaize, est aussi la pierre angulaire de toute sa communication. En témoigne sa nouvelle campagne. Constatant que les entreprises ne sont toujours pas obligées de tracer les violations des droits humains dans leurs chaînes d’approvisionnement, Tony’s appelle tous les fans de chocolat à faire partie de la Sweet Solution en lançant une édition limitée de quatre tablettes de chocolat, dont les emballages font furieusement penser à ceux de grandes marques mondiales - Twix, Toblerone, Ferrero Rocher et Kitkat pour ne pas les citer.
Cette gamme Sweet Solution est produite selon les principes d’approvisionnement de Tony’s : en utilisant des fèves de cacao 100 % traçables, en payant un prix plus élevé, en donnant du pouvoir aux coopératives de cultivateurs, en s’engageant dans des partenariats à long terme avec elles et en accordant une importance particulière à la qualité. La marque explique que ces principes ont été pensés pour créer une chaîne d’approvisionnement plus juste et pour résoudre la cause première de l’esclavage moderne et du travail illégal des enfants : la pauvreté.
En faire la norme
Si Tony’s se défend de pointer du doigt les géants de l’agroalimentaire avec sa campagne, l’entreprise entend toutefois inciter l’industrie du chocolat à prendre ses responsabilités et à collaborer pour faire du 100 % sans esclavage, la norme : "Nous sommes tous un maillon du problème, et nous pouvons tous faire partie de la Sweet Solution", déclare Paul Schoenmakers, Head of Impact chez Tony’s.
À noter que tous les profits issus des ventes de la gamme Sweet Solution seront reversés à 100Weeks, une ONG qui soutient les femmes en Afrique à sortir du cercle vicieux de l’extrême pauvreté, grâce à des formations financières et des allocations en espèces. En parallèle, la campagne nous propose de signer une pétition pour rendre les entreprises légalement responsables de l’existence d’esclavage moderne et de travail illégal des enfants dans leurs chaînes d’approvisionnement.