Se faire livrer des fleurs belges et de saison, la mission de la start-up Marie Poppies
À l’occasion de la Fête des mères, Marie Poppies passe à la livraison. Et lance une levée de fonds pour mieux… pousser.
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- Publié le 29-04-2021 à 12h49
- Mis à jour le 02-05-2021 à 13h57
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Tout autant que pour les fruits et légumes, le circuit court dans le domaine des fleurs coupées prend tout son sens. On sait qu’une grande partie de l’offre belge vient des Pays-Bas, pas seulement les tulipes. Mais quantités viennent aussi du Kenya (principal producteur de roses) et de Colombie. Une problématique qui heurtait Marie Lebeau (35 ans). D’autant que de son expérience dans l’agroalimentaire, elle mesurait aussi combien la culture sous serre pouvait être destructrice. "Pour la planète, puisque les serres sont chauffées et les fleurs transportées en avion frigorifique", explique-t-elle, "mais aussi pour les fleuristes et pour ceux qui reçoivent des fleurs ou s’en offrent car elles sont aspergées de pesticides. C’est désastreux. Plus encore pour un produit qui véhicule une image naturelle."
D’un rôle de grossiste…
Ce constat, Marie Lebeau s’est rendu compte, étude de marché à l’appui, qu’elle n’était pas la seule à le faire. "Mais aussi que tous ceux qui étaient prêts à opter pour des fleurs durables et belges n’avaient pas le temps de courir les petits producteurs." Elle a donc décidé de courir à leur place et de créer une plateforme (Molenbeek-Saint-Jean - Bruxelles) où des producteurs amèneraient chaque semaine leurs fleurs belges et écoresponsables que des fleuristes viendraient chercher. "Un dépôt-collecte," confirme-t-elle, "mais animé de manière virtuelle." La start-up Marie Poppies était née, rejointe, en mars 2020, par Valentine Weinand (30 ans) qui en deviendra cogérante.
Le réseau, entre autres porté par sa participation à l’édition 2020 de l’appel à projets be circular, compte aujourd’hui 13 producteurs et 45 fleuristes, dont la moitié sont réguliers.
… à la livraison directe aux particuliers
Pour la Fête des mères 2021, le dimanche 9 mai, la start-up a décidé de faire un pas en avant : livrer ses bouquets durables directement aux particuliers. Un tour de roue à dire vrai puisqu’ils le seront à vélo, via la coopérative Urbike. Les commandes se font via leur page Facebook. Trois formules sont proposées, frais de livraison compris : un grand bouquet (50 €), un petit (40 euros) et une botte (32 euros). Sans savoir de quelles fleurs ils seront composés. "Ce sera une véritable surprise", répond Marie Lebeau, notant néanmoins qu’à cette époque, il pourrait y avoir tulipes, narcisses et renoncules, peut-être même euphorbes et lilas. "La composition résultera aussi de la créativité des fleuristes qui réaliseront les bouquets." Cinq d’entre eux participent à l’opération. "Notre offre est de plus en plus étoffée, mais avec les contraintes de nos critères - local, de saison et écoresponsable -, elle reste limitée", sourit la jeune entrepreneuse. "Pour la Saint-Valentin, par exemple, nous n’avons pas de roses, mais des hellébores."
Les fleurs "vertes" gagnent du terrain
Ce service de livraison perdurera, bien sûr, au-delà de la Fête des mères : il est d’ailleurs associé à une formule par abonnement. Et il s’ouvrira à d’autres fleuristes, à Bruxelles et dans d’autres villes du pays. Car si, pour l’heure, Marie Poppies est surtout bruxelloise, elle envisage de s’étendre sur l’intégralité du territoire. "L’idée de rendre la fleur belge encore plus accessible et de communiquer est bien là", ajoute Marie Lebeau. "Plus il y aura de fleuristes, plus on pourra étendre notre zone de développement, et plus leur offre sera belge et durable. Très peu sont à 100 % belges et durables. Certains vont sans doute garder une offre conventionnelle, venant de la criée. Mais on voit que d’autres sont en transition : ils commandent de plus en plus de fleurs chez nous."
Pour soutenir ce développement, la start-up a lancé le 22 avril dernier sa première levée de fonds via la plateforme engagée Lita. Objectif : 250 000 euros. "On va faire rentrer des actionnaires dans la société qui seront représentés au conseil d’administration par Lita", détaille sa fondatrice. Du moins pour les particuliers qui y participeront (minimum 100 euros). Les plus gros investisseurs et autres business angels demanderont, sans doute, une présence plus active. Des discussions sont en cours "avec certains ayant une sensibilité à l’écologie." Elle n’en dira pas plus.