"Le Reaktor rend un projet plus crédible et visible"
C’est depuis Paris, où Sunrise dispose d’un bureau, que Laurent Martinot, CEO et cofondateur de la "MedTech" namuroise, nous a parlé de son expérience au Reaktor.
Publié le 17-06-2021 à 11h13 - Mis à jour le 19-06-2021 à 16h03
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Sunrise, start-up qu’il a créée avec son frère Pierre en 2015, faisait partie de l’édition organisée en 2019.
Pourquoi aviez-vous posé votre candidature au Reaktor ?
À l’époque, nous arrivions à la fin d’une longue phase de recherches et de validations cliniques du dispositif Sunrise (capteur connecté qui permet, depuis son domicile, d’identifier et mesurer les troubles du sommeil, NdlR). Il nous paraissait alors important d’ouvrir un peu nos œillères et de nous confronter à des enjeux relevant davantage de la stratégie d’entreprise. C’était le bon moment d’aller se faire challenger.
Que retenez-vous de l’expérience ?
D’abord, le Reaktor n’est pas de tout repos ! Il ne s’agit pas de se présenter une fois par semaine pour assister à une master class, rencontrer son coach et échanger avec les autres start-up. Si on joue le jeu, c’est une période très intense. Lors du Reaktor, nous n’avions pas encore entamé la commercialisation de notre produit. On se posait encore des questions très stratégiques, comme le fait de déterminer la meilleure manière de commercialiser notre capteur. Fallait-il s’adresser directement aux patients ou plutôt passer par les médecins spécialisés dans les troubles du sommeil ? On a aussi beaucoup réfléchi et échangé sur la stratégie marketing et sur la préparation d’une levée de fonds. On a reçu énormément d’inputs qui ont mené, ensuite, à des prises de décision.
Dont une levée de fonds de 1,1 million d’euros…
On a effectivement signé la term sheet juste après le Reaktor (une term sheet fixe les termes de base d’une levée de fonds, NdlR). J’ajouterais un autre point positif. Comme entrepreneur, on se sent parfois un peu seul. Le fait d’en rencontrer d’autres fait vraiment du bien. Le Reaktor apporte de la confiance. Il rend aussi votre projet plus crédible et visible. Des investisseurs, avec qui nous discutons actuellement en prévision d’une série A de 4 à 5 millions d’euros, ont d’ailleurs repéré Sunrise à l’occasion du Reaktor.
Aujourd’hui, où en êtes-vous ?
Nous étions huit dans la société lors du Reaktor. Aujourd’hui, nous sommes quinze. Sunrise est active en Belgique, en France et au Royaume-Uni. On a triplé nos ventes en 2020. Je ne communique pas de chiffres précis, mais on parle de plusieurs milliers de capteurs vendus. À l’automne, nous lancerons une étude, cofinancée par les autorités françaises, sur 848 patients dans 14 centres du sommeil. L’ambition est d’inscrire Sunrise dans le trajet de soins pour les troubles du sommeil, avec un remboursement par la sécurité sociale. Nous sommes aussi bien engagés dans des discussions avec la FDA aux États-Unis.