Aircall devient la première "licorne" née au sein du start-up studio bruxellois eFounders
Aircall a créé un logiciel de téléphonie dans le “cloud” pour les entreprises. Quentin Nickmans, administrateur d'Aircall, évoque cette première "licorne" sortie du start-up studio qu'il a cofondé avec Thibaud Elzière.
Publié le 23-06-2021 à 07h44
:focal(1275x858:1285x848)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VJQNWCIPXFBWPAU5ABVHBIQ6CA.jpg)
Voici un an, nous titrions que la start-up parisienne Aircall était en bonne voie de devenir la première “licorne” d’eFounders, le start-up studio fondé à Bruxelles, il y a dix ans, par Thibaud Elzière et Quentin Nickmans. C’est aujourd’hui chose faite : à l’occasion de l’annonce, ce mercredi, d’une levée de fonds de 120 millions de dollars (la sixième levée depuis la création de Aircall en 2014), la valorisation de la pépite française dépasse la barre du milliard de dollars, ce qui en fait la première “licorne” d’eFounders.
“Cette première licorne est une bonne excuse pour boire un bon coup !, s’amuse Quentin Nickmans, cofondateur d’eFounders et administrateur de Aircall. Je suis très fier de ce projet et de la manière dont l’équipe d’Aircall, réunie autour du CEO Olivier Pailhes, l’a porté”. Un projet qui n’a pas décollé du jour au lendemain. Les débuts ont même été compliqués pour la start-up dont l’ambition était de créer un système de communication téléphonique pour les entreprises basé sur un “Software-as-a-Service” (c’est-à-dire une application logicielle hébergée dans le “cloud”).
Il a fallu attendre un passage par l’incubateur californien 500 Startups et un premier apport financier de Balderton, fonds de capital-risque basé à Londres, pour mettre la jeune pousse sur les rails de la croissance.
Depuis 2016, Aircall a enchaîné les levées de fonds pour alimenter une croissance à la fois forte et continue dans un marché – celui de la voix dans le “cloud” – qui se chiffre en dizaine de milliards de dollars. La “série D” de 120 millions de dollars menée par Goldman Sachs Asset Management Growth Equity, à laquelle la plupart des investisseurs historiques d’Aircall ont pris part (eFounders, DTCP, Draper Esprit, Adam Street Partners, NextWorldCap, Gaia), porte à 226 millions de dollars le montant des fonds levés par Aircall depuis sa création.
Des indicateurs en forte croissance
Aircall va profiter de ce nouvel apport de fonds pour réaliser un quadruple objectif : enrichir son écosystème d’applications (aujourd’hui, l’interface d’Aircall avec les applications métier, telles que Salesforce, HubSpot, Zendesk, Slack ou Intercom, permet déjà à chaque entreprise de bénéficier d’un service ultra-personnalisé selon ses besoins) ; poursuivre son internationalisation (avec l’ouverture prochaine de nouveaux bureaux) ; s’associer à de grandes entreprises de télécommunications (comme c’est le cas avec Verizon aux Etats-Unis) ; améliorer le service avec de nouvelles fonctionnalités d’intelligence artificielle et l’ajout de fonctions de productivité supplémentaires pour les centres d’appels (comme la transcription et l’analyse de la parole).
Portée par la pertinence de son business model et l’accélération de la numérisation des entreprises, Aircall a connu, en 2020, une croissance supérieure à 65 %. “Le chiffre d’affaires ne devrait pas être loin des 100 millions de dollars en fin d’année”, prédit Quentin Nickmans. Le portefeuille d’Aircall compte plus de 8 500 entreprises (Europe, Amérique du Nord, Australie, ...). Avec des bureaux à New York, Paris, Sydney et Madrid, Aircall compte plus de 450 employés et prévoit un plan de recrutement de 260 nouveaux employés d’ici la fin de l’année.
Pour eFounders, dont la valeur du portefeuille a récemment dépassé la barre des deux milliards de dollars, l’avenir est à l’optimisme. Au moins deux autres pépites du start-up studio (qui a lancé 30 boîtes ”SaaS” en dix ans!) sont des prétendantes au statut de licorne : Front et Spendesk. “Si, en 2011, on avait dit qu’on créerait des start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars, on nous aurait jugés un peu prétentieux”, conclut, sourire en coin, Quentin Nickmans.