Les vacances des CEO : "Je n’ai pas besoin d’être coupée du monde pour me sentir en vacances"
Dans cette seconde série d’été, La Libre Éco vous propose de découvrir certains secrets des CEO belges.
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Publié le 25-07-2021 à 18h47 - Mis à jour le 26-07-2021 à 11h06
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La crise du Covid a modifié pas mal de choses dans nos vies. Notamment notre manière de voyager et de prendre des vacances. Mais qu’en est-il des patronnes et patrons des entreprises de notre pays ? Que représentent les vacances pour eux ? Se déconnectent-ils totalement en congé, en prennent-ils souvent ? Où partent nos CEO ? Qu’aiment-ils faire ? Sont-ils plus accros aux sports, à la découverte, à des moments de détente en famille ou avec des amis ?
Entre España et opéra , le cœur d’Annick Van Overstraeten, CEO du Pain quotidien, balance. Plus que des termes pouvant rimer, ils se font l’écho de deux périodes de sa vie de vacancière : l’une, découverte avec ses parents, puis avec son propre ménage ; l’autre, savourée, dans tous les sens du terme, avec son mari. "Je suis assez éclectique en matière de vacances", explique celle qui est allée faire une razzia de livres dans une grande librairie de la capitale en vue des quelques jours de repos qu’elle compte prendre cet été en Espagne, à l’abri de sa seconde résidence.
"J’aime les grands voyages au loin", dit-elle, pointant tour à tour l’Afrique du Sud et les États-Unis, "les city-trips en Europe (Londres, Berlin, Amsterdam, Madrid, Rome…)", ajoute-t-elle, pour lesquels sa pratique de l’espagnol et de l’anglais, en plus du français et du néerlandais, ouvre de très nombreuses portes. "Mais j’aime également me reposer avec un bon bouquin au bord d’une plage. Il ne me faut qu’un peu de soleil et de calme. C’est pour moi l’occasion de retrouver de vieux amis, belges ou espagnols." Car ce n’est pas seulement depuis l’acquisition d’une maison à Sitges, au sud-ouest de Barcelone, il y a une quinzaine d’années, que la nouvelle directrice de l’enseigne belge de boulangerie pratique cette région de Catalogne, mais depuis l’adolescence. "J’y allais très souvent avec mes parents, se souvient Annick Van Overstraeten. Y acquérir une seconde résidence participait de ce choix familial. Nous avons opté pour Sitges, son village authentique, sa petite église iconique, le paseo (la promenade), les plages, les bons restaurants…" Qu’elle retrouve lors des vacances d’été mais également durant quelques longs week-ends de l’année.

Un pique-nique à l’anglaise
Parmi les plaisirs des vacances, il y a bien sûr ceux de la table. Il faut dire qu’une grande partie de sa vie professionnelle s’est déroulée dans la nourriture : Leonidas, dès 1999, suivi par Quick ; Lunch Garden en 2010 ; et, depuis un an, le Pain quotidien (enseigne active dans 16 pays via environ 75 restaurants en propre et entre 150 et 160 en franchise). "Comme beaucoup de Belges, j’apprécie la bonne nourriture, les plats locaux de n’importe quel pays…", confirme Annick Van Overstraeten.
Mais son coup de cœur est et reste un… pique-nique. Celui qui se tient chaque année dans les jardins au pied du manoir anglais de Glyndebourne, dédié en été au festival d’opéra éponyme. "Glyndebourne n’est pas le seul endroit où se tient un festival d’opéra, dit-elle, citant notamment celui de Vérone (Italie), dont elle a suivi quelques éditions, mais c’est le plus magique pour moi : salle d’opéra grandiose, jardins et alentours magnifiques, opéra d’un niveau extraordinaire, pique-nique dans les champs pendant l’entracte (the long interval), longues robes et smokings."
Un moment où elle coupe, bien entendu, son portable. Ce qui n’arrive… pas très souvent. "Je n’ai pas besoin d’être coupée du monde pour me sentir en vacances et pour me ressourcer", sourit-elle. Elle n’a d’ailleurs jamais eu l’envie de s’isoler en pleine mer sur un voilier. "D’autant que je n’aime pas les bateaux, assène-t-elle. Et, j’avoue, j’aurais du mal sans Internet. Je suis toujours connectée : chaque jour, je trie et lis mes mails, je suis l’évolution des ventes de chacun des pays… Et je reste joignable. Cela a toujours été comme cela : les responsabilités ne s’arrêtent pas quand on part en week-end ou en vacances."
L’Horeca plus prenant, plus fatigant
D’autant que, comme nombre d’enseignes de restauration, le Pain quotidien fonctionne toute l’année, sept jours sur sept. "C’est un métier fatigant", conclut-elle, parlant non d’elle mais des collaborateurs du groupe. "Cette fatigue, cette tension, on la ressent fin juin et fin décembre dans les équipes. Tout le monde a besoin de vacances, mais c’est encore plus vrai dans l’Horeca. Faire un break est vraiment indispensable."
Ce qui ne veut pas dire que la CEO du Pain quotidien travaille pendant ses vacances. "Je reviens avec des idées, des projets, mais pas de plan stratégique qui se fait en équipe."