La construction du controversé gazoduc Nord Stream 2, reliant la Russie et l'Allemagne, est terminée
C'est la société Gazprom, exploitant du gazoduc, qui en a fait part sur ses réseaux sociaux.
Publié le 10-09-2021 à 09h32 - Mis à jour le 10-09-2021 à 11h25
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/I5QB4OSW4JA6TL235DLKX6BERM.jpg)
Le géant gazier russe Gazprom a annoncé vendredi que le gazoduc controversé reliant la Russie à l'Allemagne était "entièrement achevé", un chantier stratégique longtemps retardé par des menaces de sanctions américaines et des tensions géopolitiques.
"Lors d'une réunion opérationnelle matinale à Gazprom, (le directeur général du groupe) Alexeï Miller a déclaré que ce matin, à 8h45 heure de Moscou (05H45 GMT), la construction du gazoduc Nord Stream 2 avait été complètement achevée", a indiqué Gazprom dans un message diffusé sur ses différents réseaux sociaux.
Le gazoduc sous-marin en mer Baltique doit doubler les livraisons de gaz russe vers l'Allemagne, principal promoteur du projet. Mais pour ses détracteurs, en Europe comme aux Etats-Unis, il va accroître durablement la dépendance énergétique européenne à l'égard de la Russie, grand rival stratégique de l'Occident.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine n'ont eu cesse de marteler que Nord Stream était un projet purement commercial, sans dimension politique.
Un projet qui fragilise l'Ukraine
Ce tube d'une capacité de 55 milliards de m³ de gaz par an parcourt 1 230 kilomètres sous la mer Baltique sur le même parcours que son jumeau Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012.
Pendant des années, le projet a opposé Washington et Berlin mais aussi les Européens entre eux, ainsi que la Russie et l'Ukraine, allié occidental face à Moscou qui voit sa position fragiliser par la mise en exploitation du tube.
Finalement, un revirement de Washington, après l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, a permis l'élaboration d'un compromis germano-américain pour tenter de clore ce litige.
Pour l'Ukraine, ce tube pourrait à terme priver Kiev d'au moins 1,5 milliard de dollars par an qu'elle touche actuellement pour le transit du gaz russe par son territoire vers l'Europe mais aussi d'un levier face à son adversaire russe.
La chancelière a souligné fin août en Ukraine que son pays allait tout faire pour faire prolonger le contrat de transit russo-ukrainien expirant en 2024. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui avait signifié considérer Nord Stream 2 comme une "arme géopolitique dangereuse".
