La scale-up belge Sortlist lève 11 millions d'euros pour conquérir l'Angleterre et les Etats-Unis
Sortlist, leader de son secteur en Europe (mise en relation d'entreprises avec des agences marketing et de publicité), a bouclé un nouveau tour de table avec des investisseurs exclusivement belges.
Publié le 15-09-2021 à 06h37 - Mis à jour le 15-09-2021 à 08h09
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Ils étaient quatre quand ils ont démarré l'aventure, il y a sept ans. Quatre jeunes diplômés tentés de "disrupter" un marché, celui du marketing et de la publicité, alors très peu ouvert au numérique et à l'innovation technologique. Aujourd'hui, Sortlist emploie plus d'une centaine de personnes. Et, à la rubrique "jobs" du site Internet de la société (dont le siège principal se trouve à Wavre), 37 postes sont à pourvoir (en Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas,…) ! "L'objectif est de doubler l'effectif d'ici deux ou trois ans", annonce, posément, Nicolas Finet, l'un des quatre fondateurs de Sortlist.
Si la scale-up brabançonne refait parler d’elle aujourd’hui, c’est en raison d’un nouveau tour de table : elle vient de boucler une levée de 11 millions d’euros (alors que l’objectif initial était de lever 7 millions). Il s’agit de la troisième augmentation de capital, pour Sortlist, ce qui est assez peu pour une entreprise qui veut croître de façon très agressive (ses revenus progressent de l’ordre de 40 à 50 % par an).
Jusqu'ici, Sortlist n'avait levé que 2,55 millions d'euros. Ce montant lui a toutefois suffi pour s'imposer comme le leader européen de son domaine (marketing et publicité). La plateforme "intelligente" de Sortlist permet à toute entreprise d'identifier, en quelques clics, l'expertise adaptée à ses besoins et d'être mise en relation avec un prestataire de confiance. Le tout gratuitement (ce sont les agences qui paient Sortlist pour être répertoriées) et en pouvant bénéficier d'un accompagnement en chair et en os de la part des experts de la scale-up. "Nous recevons plus de 2 000 demandes d'entreprises par mois", indique M.Finet.
Une levée 100 % belge
Avec cette "Série B" de 11 millions d'euros, Sortlist ouvre un nouveau chapitre de son expansion. Car si la pépite wallonne compte des clients dans une quarantaine de pays et dispose d'une antenne à Dubaï, elle s'est surtout implantée dans cinq pays européens (via de la croissance organique et deux acquisitions) : Belgique, France, Espagne, Pays-Bas et Allemagne. "Quand vous voulez disrupter une industrie, expose Nicolas Finet, ça passe, à un moment ou l'autre, par les pays anglo-saxons. Cette levée de fonds va nous permettre d'entamer notre parcours vers ces pays, tout en consolidant notre leadership européen".
La première destination sera l'Angleterre, un marché phare en termes de dépenses marketing et publicitaires. Sortlist a déjà tâté le terrain anglais, depuis quelques mois, et la traction est bien là. L'Angleterre, outre la taille du marché et la maturité numérique des entreprises, a aussi l'avantage d'être une porte d'entrée pour les entreprises américaines. "Les Etats-Unis seront notre cible suivante. Nous prévoyons de nous y lancer en 2023".
Les fondateurs de Sortlist, pourtant sollicités par des fonds américains, ont décidé de mener cette expansion hors d'Europe en privilégiant des investisseurs 100 % belges. Ainsi, outre les actionnaires existants (Sambrinvest, François Van Uffelen, Mike Vandenhooft,…), Sortlist a attiré de nouveaux actionnaires : TheClubDeal (dans lequel on trouve notamment Jean-Marc Legrand et Jean-Louis Van Houwe), Rodolphe de Hemptinne (co-fondateur de Third Bridge), Diego du Monceau (président de ING Belgique), SRIW et Sofinex. "Dès lors que nous avions des investisseurs belges avec une grande expérience entrepreneuriale, nous avons opté pour un scénario à la belge", justifie Nicolas Finet. Mais il est probable que, lors d'une éventuelle prochaine levée de fonds, la société ouvrira son capital à des fonds étrangers.
Quoi qu'il en soit, Sortlist voit grand. "Notre ambition est de révolutionner le secteur de la prestation de services pour entreprises et de devenir l'Amazon du B2B, dit M. Finet. Nous le faisons aujourd'hui pour les agences marketing, créatives et web, mais l'intention est d'élargir notre offre à d'autres domaines". Avec un horizon géorgraphique qui, désormais, dépasse les frontières européennes.