Pierre Mottet, nouveau président de l'UWE: "L'entrepreneur doit être socialiste, libéral et écologiste"
Un mandat de trois ans à la tête de l’Union wallonne des entreprises (UWE). En succession de Jacques Crahay. C’est ce qui attend Pierre Mottet.
Publié le 16-09-2021 à 18h30 - Mis à jour le 16-09-2021 à 18h39
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Un mandat de trois ans à la tête de l’Union wallonne des entreprises (UWE). En succession de Jacques Crahay. C’est ce qui attend Pierre Mottet. L’occasion de découvrir l’homme, sa vision, ses ambitions.
Croissance et durabilité. Ce sont des mots qui avaient lancé un début de polémique, lorsque votre prédécesseur Jacques Crahay avait été intronisé président de l’Union wallonne des entreprises. Que reste-t-il du débat sur la durabilité qui s’en est suivi ?
Ma lecture des événements est que Jacques a voulu attirer l’attention sur le fait que l’environnement et la responsabilité sociétale d’une entreprise étaient de vrais enjeux, et qu’on ne pouvait pas les ignorer. Mais vous savez je pense que le monde de Friedman (NDLR : économiste adepte de l’ultralibéralisme, critique virulent de l’interventionnisme étatique et des politiques économiques keynésiennes) est moribond, voire mort depuis longtemps. La conscience environnementale des entreprises est bien et bel présente, à des degrés divers, dans leur processus de fonctionnement. Il faut tourner la page, tout comme je pense qu’il serait bon de tourner la page du monde de la lutte des classes. Je ne dis pas qu’il n’y a plus d’inégalités - il y a en encore beaucoup – mais les résoudre sous le prisme de la lutte des classes me semble dépassé.
Vous voulez donc dire qu’il y a eu un déclic du côté des entreprises sur la problématique environnementale, sur la nécessité d’une croissance durable ?
Je n’aime pas le mot déclic, parce qu’il présuppose qu’il y a un avant et un après, et c’est réducteur. Or, il y un continuum d’entreprises, peu ou parfois très impliquées dans la prise en compte de ces enjeux. Mais cette prise de conscience est là. Le débat lancé par Jacques Crahay a eu un effet accélérateur dans cette conscientisation d’une nécessaire alliance de croissance et de durabilité. Et de très nombreuses autres entreprises sont conscientes qu’elles ont des impératifs pour générer du bien-être qui servira à investir dans les infrastructures, dans les infrastructures publiques, dans les hôpitaux, l’enseignement… L’économie privée doit créer des surplus au service de la collectivité. Il n’existe pas de service public qui fonctionne bien sans un secteur privé performant.
Si on devait passer votre discours inaugural au crible, quels seraient les trois mots qui ressortiraient ?
(rires). C’est marrant mais je me suis posé la question avant. Je dirais “Wallonie en tête”, “durablement” et “ensemble”. Et par là, je veux aussi dire que l’entrepreneur doit être libéral, social et écologiste. Je ne dis pas cela pour faire plaisir au gouvernement. C’est juste une réalité, qui colle assez bien à ce qu’on appelle la théorie du donut, ou de l’anneau. Cette dernière postule qu’on vit dans un monde avec des contraintes physiques (ressources, CO2, etc.) et des besoins vitaux, les attentes de la population. Entre ces deux cercles qui forment un anneau, il y a un couloir dans lequel les entreprises doivent trouver un équilibre pour oeuvrer à la progression du bien-être sociétal. Vous savez, la culture d’entreprise a évolué. Je ne dis pas qu’elles sont toutes parfaites, mais je ne croise plus d’entrepreneurs qui me disent : “j’en ai rien à faire de l’environnement, et je vais un max de profits pour mes actionnaires”. Ou alors ils rasent les murs (rires).
On sait qu’un des enjeux de la législature, c’est la réforme fiscale, qui a pour but, notamment, de réduire la pression fiscale sur le travail. Parmi les pistes évoquées pour la financer, des taxes environnementales, de faire évoluer la taxation sur la consommation. Cela vous parle ?
La difficulté est de trouver un équilibre, de prendre du recul. La réduction de la fiscalité sur le travail peut être bénéfique pour l’emploi, sachant que la participation active de chaque citoyen à la contribution collective du bien-être doit être un objectif en soi. Il n’y a rien de pire que laisser quelqu’un sur le bord du chemin, et de l’y laisser si longtemps qu’il est incapable de remonter sur la route. Ce que je veux dire, c’est qu’en réduisant les charges, l’objectif d’accroître le taux d’emploi, instaurer une dynamique d’emploi plus prospère, pour mieux investir dans le futur dans le bien-être collectif, me semble très bien. Si, par ailleurs, on me dit que certains types de consommation ou de comportement impactent particulièrement l’environnement, alors oui, il me semble qu’avoir une vision de répartition plus équilibrée de ce que les gens paient pour ce qu’ils consomment me semble appropriée. Ce n’est pas la seule voie. J’imagine qu’on va aussi reparler de taxation des transactions financières…
Concrètement, quelle formes devrait revêtir cette taxation environnementale ?
Que veut-on ? Une économie plus propre, plus prospère, plus active, avec moins d’impact sur l’environnement. Je ne suis pas un spécialiste de la fiscalité environnementale, mais je reviens de France. Le trajet en train était dix fois plus cher que l’avion. Il y a quelque chose qui ne va pas… C’est pourquoi j’ai de la sympathie pour ce type de fiscalité.
L’un des grands objectifs de la Vivaldi est d’atteindre un taux d’emploi de 80 %. Ce ne serait pas du luxe pour la Wallonie ou Bruxelles, où la dynamique entrepreneuriale est moins forte qu’en Flandre. Quelle est votre conviction la plus profonde pour y arriver ?
Il y a évidemment dans votre question une dimension culturelle qui doit faire l’objet d’un travail de fond, structurel. Mais je constate quand même que cette culture d’entreprise a évolué. Quand Yves Jongen a quitté l’UCLouvain pour créer la société IBA, certains lui ont dit “qu’est-ce que tu vas faire dans la prostitution?”. Aujourd’hui, les universités ne pensent plus comme cela. Elles font partie du mouvement, d’une création plus dynamique d’entreprises que par le passé. Ceci étant dit, je crois que l’argent de la relance (on parle quand même de plus de 10 milliards) doit servir au développement de domaines de focalisation. Par là, je veux dire que l’identification de pôles de compétitivité a permis de faire émerger des secteurs forts. Il y en a sans doute d’autres en Wallonie que l’on pourrait placer sur la carte du monde. Pour ce faire, il faut dépasser cette logique de pôle, de mise en commun entre entreprises et universités. C’est tout un éco-système qui doit être mis en place en réfléchissant aux besoins, aux financements, à la formation, la logistique… Cela doit être discuté au niveau politique, avec les partenaires sociaux… Cela peut sembler utopiste, mais si je ne le suis pas en début de mandat, ce n’est pas en fin de mandat que je le serai ! Mais je crois que ces éco-systèmes complets n’ont jamais été vraiment pensés et que cela mériterait réflexion."
" Comment récupérer les gens au bord de la route, c'est un enjeu essentiel"

Les jeunes générations semblent avoir d'autres attentes ou d'autres rêves sur le plan professionnel?
C'est vrai que les challenges ou les points d'attention sont différents. Il y a dans la jeune génération la recherche d’un équilibre général entre vie de famille, travail et épanouissement personnel. Il y a aussi une attention particulière sur la recherche de sens dans l'entreprise, la volonté de pouvoir jouer un rôle et apporter une contribution sociétale positive. On le sent très fort. Chez IBA, nous avons des gens qui viennent chez nous car ils veulent contribuer à la lutte contre le cancer. Cette recherche d’équilibre est donc différente mais avec une implication qui n'est pas moindre que la génération précédente. Ce qui est important, et c'est là un vrai un challenge, c'est de récupérer les gens qui sont restés au bord de la route. Comment on les ramène et l'on évite de génération en génération de créer un système où les gens restent au bord de la route ? Il y a là un enjeu essentiel.
Il faut créer davantage de ponts et passerelles entre les différents acteurs du développement économique au sens large : entreprises, centres de recherche, universités...?
Ce qu’il faut, ce sont des passerelles mais c'est aussi et avant tout une vision stratégique. L’idée n’est pas simplement de faire des choses ensemble mais de savoir où on peut aller. Ma vision est celle-ci : la Wallonie en tête, durablement, ensemble. Il faut que l'on travaille à une vision commune. Si chacun tire la couverture à soi tous les matins parce que cela permet d'avoir des voix de plus à la prochaine élection, ce n'est pas idéal pour arriver quelque part ensemble.
C'est un triple appel au monde politique, syndical et universitaire à travailler dans la même direction?
Absolument.
Un de vos premiers rendez-vous ce sera d'aller voir Vincent Blondel, recteur de l'UClouvain ?
C'est plus facile car il est à un jet de pierre. Encore que l’on sait qu'il n'est pas toujours facile de parler à ses voisins. L'idée est de construire une vision globale. Je ne dit pas que rien n'a été fait auparavant mais on se doit se poser cette question : quelle Wallonie voulons-nous à l’horizon 2030 et quels arbitrages faut-il faire au niveau politique, économique, universitaire et syndical pour y arriver. Et comment garder le cap en passant au travers des élections qui donneront chacune leur petite inflexion à droite et à gauche. Il faut garder cet objectif en tête et que les actions ne s'arrêtent pas chaque fois à un an des élections car plus personne n'ose rien faire. Il faut un schéma stratégique qui transcende ces rendez-vous électoraux.
Il y a structurellement un déficit d'investissement public en Belgique, et particulièrement au sud du pays? Pour la Wallonie, les caisses sont vides. Quel choix et arbitrages faut-il faire? Comment va-t-on résoudre cette équation a priori insoluble?
C'est certain que nous avons une situation budgétaire franchement intenable. J'ai de la sympathie pour la démarche keynésienne qui consiste à dire que c’est dans la crise qu’un gouvernement doit pouvoir investir. Mais c’est d'autant plus vrai qu'il a fait des réserves financières avant. On a vu l'Allemagne déployer des capacités d'action parce qu'ils avaient fait des réserves disponibles. Il faut arriver à sortir de cette crise actuellement que l'on paie sociétalement.
Thomas Derminne se bat par rapport à l'Europe pour faire la part des choses entre les dépenses d'investissement et les dépenses de fonctionnement. Il a tout à fait raison. La démarche keynésienne, elle a du sens quand on fait de l'investissement. Le problème aujourd'hui, c'est que l'on ne sait pas faire le tri entre ces dépenses d'investissement et de fonctionnement dans la comptabilité actuelle de l'Etat. De ce point de vue là, je pense que l'UWE espère que l'exercice de budget "base zéro" qui a été initié par Elio Di Rupo et le gouvernement wallon va se réaliser vigoureusement et sans complaisance. Il faut consacrer les dépenses qui permettront de placer la Wallonie en tête à l'avenir, de rembourser les emprunts et de créer la richesse de demain.
Il faut toiletter les dépenses publiques?
Je n'aime pas le mot toiletter. Il faut les réaffecter et faire des choix courageux. De nouveau, si on avait un projet commun ensemble, ce serait plus facile de s’inscrire dans les mêmes choix. On dit souvent qu'en Wallonie, on saupoudre : on ne met pas les masses critiques là où il faut. On doit savoir où mettre au mieux notre argent public sachant que nous n’en avons pas beaucoup. Chaque ménage le sait, quand on n'a pas beaucoup d'argent, on fait des choix. Est-ce que je pars à la Costa Del Sol et je mange du riz pendant le reste de l'année ou j'envoie les enfants à l’école avec les bons cartables mais j'irai dans les Ardennes en vacances.
Trop de saupoudrage sous-régional, trop d'outils d’investissement publics... Il faut donc rationaliser l'ensemble de ces acteurs?
Oui. Il est un fait que les entreprises flamandes sont de plus grande taille, plus nombreuses que les entreprises wallonnes. La part de l'économie privée dans le PIB est plus important en Flandre qu'en Wallonie. C'est cela qu'il faut corriger. Il faut arriver à avoir en Wallonie de plus grandes entreprises, plus conquérantes au niveau des exportations. J’espère que les nouvelles technologies qui sont en train d'être développées, comme Aeropsace Lab ou Odoo, vont être plus porteuses d'exportations demain et auront un effet d'entraînement sur d’autres entreprises. C’est indispensable. Sinon, on risque de creuser le trou.
Il y a un manque de courage politique en Wallonie pour faire ces arbitrages?
Je ne dirais pas que sur les grandes options il y a nécessairement un manque de courage politique. Je pense simplement que chacun tire parfois la couverture à lui et cela nuit à l'efficacité d'ensemble. Ce n'est pas qu'une question de courage politique. Les structures sont compliquées et nombreuses. Nous avons toujours plaidé à l'UWE pour la simplification des structures. Des choses se mettent en place. Le message a aussi été entendu. Il faut continuer à rationaliser les différents outils de financement. La question de maintenir les provinces revient régulièrement. Nous sommes à un moment charnière. Le monde change tellement vite autour de nous que l'on a la possibilité de remettre les choses à plat. Avant on disait: "Je fais comme cela". Nous ne sommes plus dans un monde où on peut encore dire: "Nous avons toujours fait comme cela". Le monde est en train de changer de manière tellement radicale à une échelle mondiale que tout le monde doit avoir l'humilité et l'honnêteté de repartir d'une feuille blanche et de se poser la question : est-ce que l'on a une meilleure solution pour demain ? Je crois beaucoup à l'intelligence collective. Si les gens ont les mêmes données avérées sous les yeux, c'est beaucoup plus facile d'arriver à une décision commune que si chacun vit dans son monde et s'échange de temps en temps certaines informations.
Avez-vous un modèle, une entreprise, une Région qui pourraient être une source d’inspiration pour mieux développer la Wallonie?
Il y a beaucoup de sources d'inspiration mais je n'aime pas le manichéisme de penser que l'on peut copier tel ou tel modèle. Ce qui est bien dans le monde moderne, c'est que l'on voit ce qui se passe partout. C'est l'opportunité d'aller chercher ailleurs des idées et on ne le fait pas assez. En Wallonie, on ne se "benchmarke" pas assez en toute transparence avec ce qui peut se faire ailleurs. Mais en sachant qu'il n'y a pas de modèle unique. On sait bien que les pays du nord sont souvent cités en référence dans le domaine de l'éducation par exemple.
Certaines personnes ont-elles été pour vous dans votre carrière une certaine source d’inspiration ? Pour renforcer votre conviction sur certains sujets.
Cela change et évolue au niveau de la carrière, en fonction des contacts que vous avez à un moment ou l'autre. Yves Jongen et moi, nous formons un vieux couple. Cela fait 30 à 35 ans que nous travaillons ensemble. C'est un homme d'une extraordinaire sagesse qui n'est pas du tout un ingénieur Tournesol, c'est quelqu'un qui est très en prise avec les dimensions sociétales et environnementales autant que financières. On a beaucoup échangé. J'ai aussi fait une partie de ma carrière avec Jean Stéphenne comme président du conseil d'administration. Philippe de Woot était également une personnalité importante pour moi. Il a été président du conseil d'IBA pendant 18 ans et il était au cœur de l'engagement sociétal que nous avons. Pour survivre, nous devons apporter une contribution au monde de demain. Cela créé des climats de pensées qui sont parfaitement en ligne avec les générations d'aujourd'hui. On avait la chance d'être un peu câblé comme cela et puis d'avoir eu Philippe de Woot dont les idées accrochent vraiment bien par rapport à ce qui intéresse les jeunes et les moins jeunes. On dit toujours que l'environnement, c'est pour demain. Je rappelle quand même qu'il y a 500 000 décès prématurés en Europe par an suite à la pollution. Je n’aime pas faire le parallèle mais c’est comme quand on évoque le cancer. On dit qu'il y a une personne sur trois qui est affecté par un cancer durant sa vie. Ce n'est pas qu'une question théorique quand on voit dans son entourage personnel et professionnel des gens qui en sont touchés. Il faut voir ce que l’on peut faire pour lutter contre.
Ce vendredi, le Codeco devrait prendre des décisions sur les mesures de soutien, dont la plupart se terminent le 30 septembre. Selon vous, que faudrait-il encore faire en matière de soutien et d'aides aux entreprises et surtout ce redéploiement comment s'articulera-t-il au mieux avec toute la relance qui devra être mise en place ? Que faudra-t-il faire pour que l'Etat joue le rôle le plus efficace possible?
Vous posez la question de l'articulation et c'est la bonne question et c'est là que je vais vraiment botter en touche. Nous avons une situation où l'économie a été touchée de manière très différenciée selon les secteurs. Cette crise a été une opportunité pour certains entreprises, une catastrophe pour d'autres dont une bonne partie ne sont pas relevées. On a vu l'efficacité et la puissance du système social belge comparer à l'impact de cette même crise dans un pays d'Amérique du sud par exemple. Je suis passé par là et j’ai vu des kilomètres de files de gens devant les banques pour voir comment il était possible de renégocier leurs prêts personnels. La question est de savoir comment on fait de manière fine la transition entre les secteurs qui n'ont pas été touchés et ceux qui l’ont été gravement et pour lesquels il ne faut pas retirer la prise trop tôt. Dans la foulée, il y a un plan de redéploiement qui est en place. On doit se demander où il faut mettre de l’argent et dans quels secteurs.
Sur les inondations, il y a des situations effroyables auxquelles il faut remédier tout de suite. Il faut saluer que sur un sujet pareil, la Flandre est venue spontanément aider et c'est très bien. Mais il faut le faire d'une manière qui ne déforce pas la relance. C'est indispensable pour créer demain une économie plus prospère qui va rembourser les dettes contractées aujourd'hui.
Les inondations de cet été ont très durement touché la Wallonie avec un bilan humain très lourd. Elles ont également fortement affecté le tissu économique wallon. Le monde politique a-t-il été à la hauteur pour aider les entreprises touchées?
Il a été très vite sur la balle. Je pense par exemple aux outils financiers. Deux ou trois jours plus tard, ils avaient leur programme d'intervention pour les PME notamment. En période de vacances, tout le pôle Sowalfin/Sogepa/SRIW a été mobilisé. Il y a eu une capacité de réaction rapide. La question est de savoir comment on fait le lien entre ces outils de financement et le terrain. Il va y avoir des questions liées à la reconstruction : il y a des entreprises qui ont été complètement balayées par les flots et la question va se poser de la reconstruction sur place ou pas. Il va être utile de voir ce que le gouvernement wallon va faire et s’il y aura des interventions de la même manière qu’il y en a pour la reconstruction des maisons. La relance de l’activité dans la Région doit créer une plus-value qui permettra de rembourser les emprunts.
Mais les drames personnels ont toujours pris pour moi le pas sur l'économie. Perdre des vies, c'est encore autre chose que de perdre une usine. Il y a eu des discussions sur les causes et les responsabilités, je pense que celles-là continueront à se poursuivre lors des commissions d'interpellation.
Il y a des choses que l'on attend aussi, c'est de tirer les leçons de cette crise climatique et c’est ce que le gouvernement doit faire. On ne va fermer la vallée de la Vesdre pour toujours. La question est de savoir ce qu'il faut faire au niveau des infrastructures pour que ces endroits soient "climate proof".
Question plus personnelle? Avez-vous des loisirs ? Des sources de ressourcement ?
Je reviens de quelque jours dans les Landes où j’ai pratiqué le surf. Je pratique le Kite surf aussi. Je pensais que c'était quelque chose pour des sportifs bodybuildés. C'est le kite surf qui fait tout le boulot pour vous, c'est une question d'équilibre. La difficulté pour apprendre, c’est le vent. S'il n'est pas régulier, vous pouvez prendre dix leçons et vous n'en aurez que trois. Au Lac de garde ou au Maroc, le vent est beaucoup plus régulier.