"On veut lancer 10 start-up en Belgique, et 10 autres aux Etats-Unis, chaque année"
Lancé en 2014, le start-up studio bruxellois Make it a désormais validé toutes les cases de son modèle.
Publié le 24-09-2021 à 08h10 - Mis à jour le 30-09-2021 à 19h49
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Une renaissance ? Un nouveau départ ? "Non, répondent, à l'unisson, Sanawar Syed et Bryan Bogdanic, respectivement CEO et CMO (chief marketing officer) de Make it. Aujourd'hui, nous sommes parvenus à valider toutes les cases du modèle auquel on travaille depuis les débuts de Make it. Le moment est venu d'accélérer et de grandir."
L’histoire de Make it mérite un petit retour en arrière. Elle commence à New York. À l’époque, Alexis Bedoret, ingénieur civil de l’ULB, travaille pour Fig1, une start-up spécialisée dans les applications mobiles. C’est là qu’il fait la rencontre de deux jeunes stagiaires belges : Sanawar Syed et Nicolas Bernier, tous deux diplômés en informatique de l’ULB. Le trio de Make it est sur les rails.
Passion pour l'IoT
Outre-Atlantique, les trois jeunes ingénieurs se sont pris de passion pour les objets connectés et l'IoT. L'Internet of Things - dont la spécificité est de mêler software et hardware - deviendra, lors de leur retour en Belgique, le terrain de jeu favori de Make it. Basé d'abord à Namur, avant de migrer vers Bruxelles, le studio lance assez rapidement quatre projets de start-up technologiques : FullUp (jauge connectée pour citernes), Aerosint (solutions d'impression 3D), Helpilepsy (devenue Neuroventis, plateforme de suivi des troubles neurologiques) et Tipaw (plateforme de services pour animaux de compagnie). Quatre start-up qui sont toujours en vie.
Make it, dont l'effectif grimpera jusqu'à 22 personnes, joue sur deux tableaux. D'une part, le développement de projets Make it. D'autre part, le soutien technique à des porteurs de projets extérieurs (tel que le vélo électrique partagé Billy Bike). Ce modèle a, comme avantage, de pouvoir générer des revenus que le studio peut allouer à ses propres projets. "Pendant quatre ans, hormis deux prêts convertibles, tout s'est fait en bootstrapping (sans devoir lever des fonds auprès d'investisseurs, NdlR)", expliquent Sanawar Syed et Bryan Bogdanic. Mais ça n'empêchera pas les fondateurs de dévier quelque peu de leur trajectoire en s'associant, en 2018, à SN Factory (atelier hardware) et SN Cube (coworking), deux structures fondées par le serial entrepreneur Fabian Thylmann. "La sauce n'a pas pris, mais on a beaucoup appris de cette expérience. Aucun regret !"
De l’expertise et des fonds au service des start-up
Début 2020, Make it met le cap sur BeCentral, au centre de Bruxelles. Le studio en profite pour externaliser la partie hardware et se recentrer sur ce qu'il fait le mieux, à savoir le développement de plateformes logicielles. "Notre objectif est de faciliter la vie d'un porteur de projet en lui apportant une expertise technique (développement web, digital marketing, etc.) et du financement", expliquent Sanawar Syed et Bryan Bogdanic. Pour ce faire, Make it a scindé la partie opérationnelle du studio (Make it) de la partie financière (Make it Capital). Le studio s'est associé au réseau BeAngels, voici un an, en créant le fonds Make it Capital 1 (doté de 200 000 euros et destiné, dans une phase pilote, à financer 10 projets de start-up tech). "On veut que les fondateurs soient pleinement concentrés sur leur projet sans devoir se préoccuper, dans une phase encore très précoce, des aspects technique et financier. L'objectif est de les mettre dans les bonnes conditions pour réaliser une levée pré-seed (100 à 250 000 euros)". En échange, le studio prend 8 % du capital des jeunes pousses.
Aujourd'hui, Make it et ses douze experts sont entrés en phase d'accélération. "On veut lancer 10 start-up en Belgique, et 10 autres aux Etats-Unis (où se trouve Alexis Bedoret depuis 2019, NdlR), par an". Six projets sont d'ores et déjà sur les rails, dont la plateforme Seemble (un shoppable magazine). Il reste à être un peu patient avant de voir éclore les jeunes pousses.
En bref
Société : Make it a été fondée en 2014 par Alexis Bedoret, Sanawar Syed et Nicolas Bernier. Bryan Bogdanic a rejoint le trio en septembre 2016 en tant qu'associé.
Investisseurs : Fonds propres et BeAngels.
Site : https://makeit-studio.com/
Particularité : Make it a réalisé son premier "exit" cet été en cédant Aerosint, start-up spécialisée dans l'impression 3D "multipoudres" et "multi-matériaux", à la société américaine Desktop Metal.