Orange lance son 5G Lab à Anvers : "La 5G permettra de mettre la Flandre sur la carte, de montrer qu'elle prend le lead dans le digital"
Orange lance son premier "5G Lab" en Belgique et entend bien séduire les entreprises ainsi que le monde politique.
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- Publié le 13-10-2021 à 17h43
- Mis à jour le 02-12-2021 à 17h15
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Au 8e étage du centre d'affaires "The Beacon" à Anvers, on a une vue imprenable sur le port. Et, depuis l'inauguration du "5G Lab" d'Orange ce mercredi, on a également une vue sur le pari de l'opérateur, celui de développer le B2B, soit le business avec les entreprises, car le 5G Lab est un endroit où startup comme plus grosses sociétés peuvent venir tester des "use cases", des mises en application du potentiel que représente la 5G.
Un drone de 25kg attire d'ailleurs l'attention, dans l'une des nombreuses pièces. "Nous venons ici pour voir comment développer notre solution, comment utiliser les capacités de la 5G en termes de 'slicing' et comment devenir 'scalable''', explique un membre de la startup Helicus, spécialisée dans le transport médical (échantillons, traitements, prélèvements, etc.). Cette dernière, soutenue par la Sabca, fait partie des entreprises qui ont été sélectionnées il y a quelques mois pour lancer le 5G Lab et est en pleine période de tests. Petit mémo pour les profanes : le slicing est l'une des capacités de la 5G permettant de réserver une partie du réseau et éviter, par exemple pour le secours médical, que celui-ci soit saturé en cas de forte utilisation. La scalabilité est quant à elle la capacité à rendre un business viable, rentable, extensible.

Coup double donc pour l’opérateur avec ce premier lancement de 5G Lab en Belgique et huitième d’Europe, lui qui veut s’afficher comme un précurseur dans le domaine et séduire les entreprises mais également retenir une nouvelle fois l’attention des politiques.
Benjamin Dalle, le ministre flamand des Affaires bruxelloises et des Médias, présent sur place, n'avait visiblement pas besoin d'être convaincu. "Je suis d'une génération qui a connu l'arrivée des SMS, le 'bruit de dauphin' du modem lorsqu'on se connectait, le chargement lent des pages web… On vient de loin, même si l'évolution a été rapide. Ce qui prenait des heures prend désormais des nanosecondes. Je suis persuadé que la 5G va radicalement changer le monde du business", lance-t-il d'entrée de jeu. Clairement, on ne peut pas le ranger du côté des sceptiques. "La 5G permettra de mettre la Flandre sur la carte, de montrer que c'est une 'smart region', qu'elle est attractive et prend le lead dans la transition numérique", renchérit-il, soulignant que cela fait partie des priorités du plan de "résilience" flamand.
Business et influence
L’opérateur propose donc une découverte gratuite pour les entreprises et, si intérêt, il propose de mettre à disposition son expertise. Selon l’ampleur des besoins, cela peut représenter des contrats B2B de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour Orange.
"Mais ce qui est important également, c'est la mise aux enchères du spectre. Ça devrait se faire en avril prochain", nous glisse Michaël Peeters, directeur de l'innovation et du business chez Orange. Une étape nécessaire donc pour obtenir une partie de la fréquence pour l'ensemble du territoire et sortir des applications "stand alone" reliées à aucun réseau.
"Les exemples d'utilisation présentés ici sont importants. Ils représentent la demande de l'industrie. Nous ne faisons que répondre aux besoins des entreprises", affirme-t-il.
"La demande est forte mais il faut que le monde politique nous permette de le faire. Je pense que les mentalités sont en train de mûrir et je suis confiant", ajoute-t-il, persuadé que la numérisation, vantée par les différents plans de relance, a fini par convaincre le plus grand nombre. "En France ? Les problèmes appartiennent au passé. On avance désormais", lâche quant à elle Karine Dussert-Sarthe, une des responsables de la maison-mère française, qui a fait le trajet pour l'occasion. "Petra De Sutter est plutôt à l'écoute", nous glisse-t-on également. Reste à voir comment le sujet va évoluer dans les différentes régions du pays.
"La multiplication des usages représente un potentiel très important, avec des bénéfices indéniables. Mais c'est également autant de risques au niveau cybersécurité. Les entreprises ont et auront beaucoup de travail à faire dans ce domaine", nous glisse-t-on, en parallèle des différentes présentations. À bon entendeur.
