"Le moment est venu d’amplifier les actions en faveur de l’IA"
Si on parle aujourd’hui d’écosystème wallon dédié à l’intelligence artificielle (IA), on le doit, en partie, à Frédéric Peeters et Christophe Montoisy.
Publié le 17-10-2021 à 10h17 - Mis à jour le 02-12-2021 à 17h15
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Libre Eco week-end | Le dossier
Si on parle aujourd'hui d'écosystème wallon dédié à l'intelligence artificielle (IA), on le doit, en partie, à Frédéric Peeters et Christophe Montoisy. Ce sont eux qui, au printemps 2018, ont pris l'initiative de créer un collectif wallon regroupant une dizaine d'entreprises actives dans l'IA. M. Peeters est l'administrateur délégué de Thelis, un bureau d'études spécialisé en électronique et informatique. À l'époque, M. Montoisy était directeur business chez Thelis (*). "Lors du Mobile Congress de Barcelone, Frédéric Peeters avait été interpellé par le fait que les intervenants sur la thématique de l'IA étaient, pour l'essentiel, des Américains et des Asiatiques", raconte Christophe Montoisy. "Il s'est dit que si la Wallonie et la Belgique voulaient avoir l'espoir d'être dans la course, la seule manière d'y parvenir était de se rassembler pour créer un écosystème autour de l'IA. On a donc pris contact avec différentes entreprises wallonnes déjà actives en IA, des clusters, l'Agence du numérique… Le Réseau IA est né comme ça."
Quel était votre diagnostic au moment de lancer le Réseau IA ?
La première chose qui m’avait surpris est que beaucoup d’acteurs wallons actifs dans l’IA ne souhaitaient pas vraiment se fédérer, comme s’ils craignaient de révéler des secrets à des concurrents. Mais ce frein a disparu assez vite grâce, en particulier, à l’Agence du numérique qui était ravie de notre initiative et très à l’écoute des entrepreneurs.
En 2018, la Wallonie était à la traîne en matière d’IA ?
Je ne dirais pas ça. La Wallonie était plutôt invisible en raison de la trop grande discrétion des entreprises actives en IA. Ce qui était une faiblesse en termes de développement économique. Le Réseau IA s’est positionné, d’emblée, comme une vitrine du savoir-faire de la Wallonie et comme une agora où on échange et on se met à l’écoute des acteurs.
Quelles ont été les premières actions du Réseau IA ?
Il y avait deux freins principaux qu'il fallait débloquer. D'une part, une série d'entreprises, qui entendaient parler d'IA un peu partout, se demandaient ce qu'elles allaient pouvoir faire concrètement. D'autre part, on avait des sociétés déjà plus avancées, mais qui voulaient mieux appréhender la valeur ajoutée et les performances de l'IA pour résoudre des problématiques spécifiques. Ces deux freins ont été levés par la mise en place des programmes Start IA et Tremplin IA de Digital Wallonia.
Trois ans plus tard, quel bilan dressez-vous de ces actions ?
Le premier enseignement, valable pour le numérique en général (IA, Internet des objets, cybersécurité, etc.), réside dans l'importance de pouvoir tester de nouvelles approches à travers la réalisation de proof-of-concept (PoC). Il faut vraiment faciliter l'accès à ces essais, même s'ils débouchent sur des échecs. C'est le deuxième enseignement : ces "PoC", qu'ils réussissent ou pas, sont des sources d'apprentissage pour tout l'écosystème.
Quelles doivent être les priorités pour les mois à venir ?
On a eu une première période d'observation (2018-2019), marquée par la création du Réseau IA, suivie d'une phase de fertilisation (2019-2020), avec le lancement des actions d'accompagnement (Start IA, Tremplin IA, Cap IA) et la création de Trail. Aujourd'hui, on a un terreau fertile et des premières semences qui commencent à germer. Le moment est venu de "passer à l'échelle", d'amplifier et d'accélérer les actions afin de toucher un plus grand nombre d'entreprises.
(*) Christophe Montoisy a rejoint, début octobre, le pôle de compétitivité wallon MecaTech (génie mécanique) comme directeur Innovation et Créativité.