AB3, vingt ans "d’échecs et de succès", a trouvé l’arme "ultime" pour financer ses contenus
La chaîne fête ses vingt ans et voit l'évolution du marché publicitaire d'un bon oeil grâce au ciblage plus précis pour les chaînes de télévision.
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- Publié le 29-10-2021 à 17h42
- Mis à jour le 29-10-2021 à 18h14
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"On a appris de nos succès, de nos échecs aussi… Mais on a toujours appris". La voix qui porte, sans détours, le directeur général d'AB3 et ABXplore Philippe Zrihen profite d'une conférence décontractée pour faire le point sur les vingt ans de la chaîne qui, pour rappel, a été rachetée par Mediawan pour 270 millions d'euros en 2017.
Pour les profanes, Mediawan est un groupe audiovisuel français créé en 2015 par Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton, qui le dirige actuellement.
Après avoir fait le tour sur les débuts d’AB3, le manque d’ADN ou d’identité parfois critiqué, les volontés de créations propres sans avoirs les reins assez solides ou les tentatives tapageuses, Philippe Zrihen s’attarde également sur les succès et ce qu’il estime être la qualité, le seul segment rentable, et ce rapidement, selon lui.
"On a eu parfois une sale image, comme avec l'émission 'Ca va se savoir !', qui a été une prouesse de tournage et un succès d'audience. Ça a ouvert une porte à beaucoup de critiques. Mais ça nous a permis d'aller plus loin. On s'est par la suite tourné davantage sur le côté famille, sans succomber au chant des sirènes, aux programmes trash et à l'audience facile", lance-t-il, en ayant fait le choix de diffusion de séries appréciées par beaucoup (Friends, etc.), les blockbusters mais pas forcément les plus récents, le sport avec l'Europa League, etc. "On est la 4e chaîne de Belgique si on compte TF1, troisième si on se limite aux chaînes belges", dit-il fièrement, conscient tout de même que l'écart avec la RTBF et RTL reste important.
La publicité ciblée depuis octobre
Mais au-delà du discours axé sur leurs programmes, les offres Replay ou purement numériques, le dirigeant se réjouit également de l'arrivée de la publicité ciblée sur les chaînes du groupe. "On dit que la télévision linéaire est un vieux dinosaure mangé par le numérique. Mais non, elle a encore pas mal d'années devant elle. Le système économique change très vite […]. La viabilité du linéaire trouve un second souffle, c'est une révolution pour la consommation TV" (et les annonceurs), déclare-t-il. De quoi apporter des fonds pour financer les achats ou la création de contenus.
Valérie Janssens, directrice du développement de RMB, la régie publicitaire partenaire du groupe depuis ses débuts, explique ce qu'est "l'adressable TV", tout en reconnaissant que c'est beaucoup de travail, ne serait-ce que pour l'analyse des données, pour les équipes. "La publicité ne sera plus la même. Ça existe depuis quelques années mais c'est une possibilité qui est arrivée en octobre pour AB3 et ABXplore". Le principe ? Chaque auditeur, de par son décodeur, peut accepter ou non que l'opérateur partage les données avec les chaînes, afin de lui servir une publicité plus ciblée. "Moins invasive et dérangeante, moins pénible", selon le Philippe Zrihen. Et surtout plus efficace, au bonheur des annonceurs qui se tournent pourtant de plus en plus vers le numérique. "On allie les avantages de la télévision et du numérique, c'est le meilleur des deux mondes", se félicite-t-il encore.
Les représentants d’AB3 et RMB se réjouissent également du partenariat avec Proximus et Auvio, d’où une partie de leur catalogue est également accessible. Tout va bien, donc ? Avec un chiffre d’affaires qui tournerait autour de 12,5 millions d’euros, les dirigeants semblent plutôt optimistes.