Orange Belgium entre en négociations exclusives pour le rachat de Voo et éjecte Telenet

Les derniers détails doivent encore être fixés mais l'accord est sur le point d'être trouvé entre Nethys et Orange pour la vente de Voo.

Voo, racheté par Orange ? Telenet éjecté des négociations avec Nethys (CEO Renaud Witmeur), filiale d'Enodia
©FLEMAL JEAN-LUC

Orange Belgium est désormais le seul candidat retenu dans le cadre du rachat du câblo-opérateur wallon Voo. L’opérateur coiffe donc Telenet sur le poteau. La dernière logne droite des négociations est entamée, nous dit-on. La signature est sur le point d’être apposée sur le contrat de vente.

“Telenet n’a pas été retenue par Nethys SA pour entrer en négociations exclusives pour l’acquisition d’une participation majoritaire dans le câblo-opérateur wallon Voo SA. L’intérêt de Telenet pour l’acquisition de Voo comprenait un projet télécoms industriel d’avenir pour la Wallonie et Bruxelles. L’entreprise regrette cette décision car une acquisition par Telenet aurait pu apporter une valeur ajoutée tant pour le paysage concurrentiel global en Belgique, que pour les Régions wallonne et bruxelloise, ainsi que pour Voo en tant qu’entreprise. Telenet va évaluer la décision prise et examiner les options qui s’offrent à elle”, a déclaré pour sa part l’entreprise dirigée par John Porter, éjectée des négociations.

Coup dur pour Telenet donc, qui ambitionnait s’attaquer au marché wallon et avait tenté plusieurs fois le coup, alors que son terrain de jeu se cantonnait jusqu’à présent majoritairement à la Flandre et à Bruxelles.

Une page qui se tourne

La vente de l’opérateur se faisait attendre et peu d’informations s’échappaient des réunions ou autres conseils d’administrations au sein de Nethys, propriétaire de Voo et filiale d’Enodia.

À bonnes sources, on apprenait que les deux opérateurs étaient sur le point d’en terminer avec les négociations préliminaires et que Telenet fournissait un effort de lobbying important. Xavier Pichon, CEO d’Orange Belgium, avait quant à lui catégoriquement refusé de commenter les négociations en cours alors que nous l’avions rencontré il y a quelques jours. La tension était palpable.

Le choix du repreneur potentiel était en tout cas basé sur plusieurs critères, dont le prix proposé mais également la stratégie, les investissements ainsi que la conservation voire la création d’emplois, avait précisé Nethys cet été. “La qualité du futur partenaire, le plan de développement et les moyens financiers qui seront investis sont la meilleure et la plus solide des garanties pour assurer l’avenir de l’entreprise et de son personnel”, avait insisté l’entreprise.

Après le fiasco du rachat par le fonds américain Providence en 2019 sous l’égide de Stéphane Moreau, l’ex-CEO de Voo et ex-bourgmestre socialiste d’Ans (province de Liège), voilà une page qui se tourne.

En ce qui concerne les répercussions pour les clients, si Voo a toujours voulu rassurer, difficile de savoir ce qu’un rapprochement avec Orange pourrait signifier.

Reste par contre à Orange et Voo de s’entendre sur le montant et le nombre de parts qui seront rachetées. Le câblodistributeur était valorisé jusqu’à présent à environ 1,4 milliard d’euros et deux options se trouvaient sur la table : une vente de 50 % des parts plus une action (condition minimale pour être actionnaire majoritaire), ou une vente de 75 % des parts. Nethys assure qu’elle conservera “une part minoritaire du capital qui lui permettra notamment de s’assurer du respect des engagements du repreneur”, avait précisé la filiale d’Enodia. Selon l’Echo, la valorisation estimée de Voo par Orange serait de 1,8 milliard d’euros et le deal concernerait 75% des parts moins une action, afin que Nethys détienne une minorité de blocage. Si l'on nous a confirmé le montant pour la valorisation, l'information à propos des parts vendues n’a pas pu être confirmée pour le moment.

Certaines communes liégeoises, qui ont des participations dans Voo, attendent d’ailleurs cette vente avec une relative impatience, en particulier celles qui ont été touchées par les inondations de l’été dernier. Telenet avait par ailleurs offert du mobilier à certaines d’entre elles, par solidarité… et peut-être avec une idée derrière la tête.

Renforcer sa présence

Pour Orange Belgium, le rachat de Voo lui permettrait en tout cas de consolider sa position, alors que Proximus multiplie ses investissements et sa diversification sur l’ensemble du territoire. Enfin, rappelons que la maison-mère, Orange France, a récemment tenté de sortir sa filiale Orange Belgium de la Bourse de Bruxelles et a racheté une bonne part des actions en circulation. Si l’opération ne s’est pas concrétisée, l’opérateur français détient tout de même désormais 76,97 % des parts.

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