L'écologie est loin d'être la raison principale qui pousse (lentement) les Belges vers les voitures électriques
Un Belge sur deux compte acheter un véhicule électrique d’ici 2029, plus par obligation que pour des raisons environnementales.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/9ebfc707-2a00-47c9-bd7b-34a252d84686.png)
Publié le 16-12-2021 à 00h02 - Mis à jour le 17-12-2021 à 08h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/HYUL4KPV65GXNHXBYCZVBFFSUI.jpg)
Si les constructeurs appuient à fond la caisse sur leur offre électrifiée dans leur communication, les Belges sont encore loin de partager cet engouement, du moins à court terme : à peine 2,9 % des propriétaires actuels d’une voiture essence ou diesel envisagent l’achat d’un véhicule hybride ou électrique en 2022 et près de 1 sur trois (29 %) n’a aucune intention de passer un jour ou l’autre à l’électrique, principalement chez les plus de 55 ans (34 %).
À plus long terme un Belge sur trois opterait pour l’électrique d’ici 2026. Pour 2029 au plus tard, un Belge sur deux (52,3 %) cette fois déclare vouloir acheter un véhicule électrique. Près d’un Belge sur deux (47,7 %) n’y songe pas, même à plus long terme, selon une enquête de BNP Paribas Fortis auprès de 1 000 personnes.

Cette date de 2029 n’a pas été prise au hasard. C’est à partir de cette année-là que les personnes résidant en Flandre devront obligatoirement acheter une voiture 100 % électrique.
Plutôt l’hybride
D’ici-là, l’hybride – moteur thermique combiné à des batteries électriques – a plutôt les faveurs des Flamands déjà décidés à franchir le pas vers une solution électrifiée : 33,2 % comptent privilégier cette solution, contre 26,4 % pour le 100 % électrique alors que les autres n’en ont encore aucune idée. La différence n’est toutefois pas flagrante. Chez les francophones, par contre, c’est 39,5 % en faveur de l’hybride contre un modeste 9,3 % pour l’électrique.
L’étude n’a toutefois pas intégré, pour manque de représentativité du panel bruxellois, les intentions des habitants de la capitale, où le diesel sera purement et simplement banni des rues à partir de 2030. La région wallonne, quant à elle, n’a pas à ce jour adopté des mesures restrictives.
D’ici-là, un autre élément déclencheur accélérera l’arrivée des véhicules électriques sur nos routes : la déductibilité des voitures de sociétés – 12 % des sondes sont dans le cas – sera réservée à cette seule catégorie. Sur les neufs premiers mois de l’année, quatre voitures électrifiées sur cinq immatriculées l’ont été par des entreprises.
Mesures fiscales
Et les Belges qui passeront à une voiture électrifiée ne le feront pas spécialement par motivation environnementale : l’obligation (33,4 %) pèse deux fois plus que la contribution personnelle à la lutte contre le réchauffement climatique (16,3 %).
Et 55 % des personnes interrogées citent même cette obligation parmi les trois principales raisons d'opter pour ce type de véhicules. Que les défenseurs de l'environnement se rassurent toutefois : apporter sa pierre à la lutte contre le réchauffement climatique globalise 34 % des réponses du top 3, mais à peine plus que les 33 % de réponses citant des "mesures fiscales avantageuses".
Reste aussi la question des freins à l’achat d’un véhicule électrifié. Pas vraiment de surprises : le prix, le manque de bornes de rechange et l’autonomie sont les principales raisons évoquées.
Pour plus de 70 % des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête menée pour le compte de BNP Paribas Fortis, une baisse de prix sera l’élément déclencheur de l’acte d’achat. Reste à voir quelle sera l’ampleur de la diminution des coûts dans les années à venir pour convaincre les Belges réticents à tourner le dos à l’essence et au diesel, bien plus abordables financièrement.
Autonomie
Pour 61,7 % des Belges, davantage de bornes de recharge seraient un facteur déterminant. Et pour 61,4 %, une autonomie plus importante serait décisive dans la prise de décision.
Des modalités de recharge plus intéressantes – bornes sur la voie publique plus nombreuses, vitesse d’alimentation des batteries, bornes à domicile – seront autant de raisons pour convaincre plus de Belges à opter pour une solution électrifiée. Quant à l’autonomie, elle est encore jugée trop faible par 61,4 % des sondés. Dans ce registre, les 72 propriétaires d’un véhicule électrifié sur le panel de 1 000 personnes sont globalement satisfaits de l’autonomie de leur voiture.
"Bien que le changement ait débuté, ces chiffres montrent qu'il faudra un bon encadrement des Belges, tant sur le plan de la politique que de l'infrastructure ou du conseil", estime Leen Teunen, Directrice Marketing&Change Retail&Private Banking chez BNP Paribas Fortis. Reste bien entendu à voir si ces intentions se traduiront dans les faits par des actes d'achat.