Les deux premiers avions électriques "belges" ont décollé depuis Liège : “On veut être au top des technologies durables"
La compagnie belge ASL a inauguré son terminal affaires à l’aéroport de Bierset.
- Publié le 17-12-2021 à 19h23
- Mis à jour le 18-12-2021 à 08h26
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/2HO4S3KLKBHFRH5O3E7QF5KBLU.jpg)
Compte à rebours, musique hollywoodienne et fumée : c'est avec un show à l'américaine que la compagnie belge ASL Group a dévoilé ses deux nouvelles pépites. Derrière les rideaux, on retrouve deux "Pipistrels" Velis Electro, des avions électriques biplaces qui sont "les seuls certifiés au monde". C'est la première fois que de tels engins sont sur le territoire belge. Ils sont désormais la propriété de la jeune compagnie belge, spécialisée dans les voyages d'affaires. Cette dernière les utilise pour son école de pilotage.
"Ce n'est encore que le début, explique Philippe Bodson, le patron d'ASL Group. Et je dois avouer que c'est encore un peu compliqué car ces avions ne peuvent voler qu'une heure. Ce n'est pas un avion avec lequel vous pouvez aller jusqu'à la Côte d'Azur, par exemple. Cela limite évidemment les destinations, mais on peut entraîner nos pilotes aux manœuvres de base, comme celle de faire des 'touch and go' (NdlR, le fait de poser un avion et de décoller directement après) sur la piste de l'aéroport."
Des vols électriques réguliers d’ici 5 ans ?
Chacun de ses bijoux technologiques a coûté près de 200 000 euros à l'entreprise belge. "Pour un petit avion dont l'utilisation est limitée, c'est assez cher. On fera le calcul d'ici cinq ans pour voir si c'était un bon investissement ou pas", insiste M. Bodson.
Pour ASL Group, ces achats ne sont pas "seulement" une question d'image. "On veut être au top des technologies durables et on multipliera les partenariats allant dans ce sens dans les prochaines années, développe le patron. Je suis convaincu que dans cinq ans, on aura des avions 100 % électriques qui pourront parcourir 500 kilomètres avec une dizaine de passagers à bord. Et ce seront des vols sûrs car les exigences de certification sont très hautes en matière de sécurité".
Ce vendredi était un grand jour pour ASL, puisque le groupe a officiellement inauguré son terminal pour aviation d’affaires, en bordure des pistes de Liège-Bierset. L’investissement, sept millions d’euros, est important avec, à la clef, la création directe d’une dizaine d’emplois.
La compagnie limbourgeoise entend développer des vols privés depuis l’aéroport liégeois, par exemple pour transporter des équipes de foot, mais aussi des vols privatisés vers des grands événements, comme le Mipim, le marché international des professionnels de l’immobilier à Cannes. ASL n’exclut également pas de faire partir l’un de ses vols réguliers vers Ibiza (Espagne) ou Innsbruck (Autriche) depuis Bierset.
Une clientèle du sud de Bruxelles
"Nous opérons déjà depuis sept aéroports belges et néerlandais, mais Liège sera certainement l'un de nos centres les plus importants", prévoit M. Bodson. On doit être proches de nos clients. Liège est un aéroport très intéressant car il est ouvert 24h sur 24, sept jours sur sept. Cette flexibilité est indispensable pour nos vols médicaux". La compagnie belge a ainsi basé deux LearJets entièrement médicalisés en région liégeoise. Ils permettent des rapatriements sanitaires intercontinentaux, pour des blessés ou des malades à travers le monde.
Enfin, le transporteur va développer des opérations de maintenance dans la Principauté. Pour M. Bodson, le vol d'affaires est loin d'être une exclusivité flamande en Belgique. "Il y a un gros potentiel ici à Liège, on peut aussi attirer une clientèle du sud de Bruxelles qui veut éviter les embouteillages de Zaventem. On s'attend également à avoir des passagers provenant de Luxembourg, d'Allemagne ou des Pays-Basé, conclut-il.