Guerre des talents : le défi d’être "attractif et cohérent" tout en maîtrisant les coûts liés aux salaires
Pour Maud Larochette, à la tête de N-Side, si la pression sur les salaires est effective, la question des valeurs est primordiale.
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Publié le 11-01-2022 à 08h00 - Mis à jour le 11-01-2022 à 08h01
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"Il faut de la cohérence. Rien ne sert d'afficher de belles valeurs sur son site internet si derrière, ça ne suit pas." Maud Larochette, CEO ad interim et responsable RH et financière de N-Side, se veut franche et directe lorsqu'elle nous parle de la "guerre des talents" à laquelle se livrent de nombreuses entreprises, dont la sienne. Cette dernière, une scale-up active dans les techniques d'optimisation des processus industriels dans le secteur énergétique et pharmaceutique, cherche d'ailleurs à recruter 60 personnes dans les dix prochains mois, dont des ingénieurs, des profils IT, des analystes et autres.
Les priorités ?
Selon Maud Larochette, la question des valeurs est donc devenue incontournable. Si la notion est souvent mise en avant par les entreprises, les missions d'optimisation énergétique et de recherche de N-Side s'y prêtent plus facilement. D'ailleurs, c'est non sans fierté que la dirigeante met en avant les labels décrochés par N-Side, dont le Great Place to Work ainsi que la certification B Corp , qui récompense les entreprises qui répondent à " des exigences strictes en matière sociétale ou environnementale, reconnues pour leur effet bénéfique sur le monde, tout en étant rentable ".
Si N-Side n’a pas de concurrent direct identifié en Belgique sur le fond de son activité, ça ne l’empêche pas d’être dans la compétition avec d’autres pour sa recherche de personnel, que ce soit pour attirer les jeunes talents qui sortent de formation tout comme pour leur recherche de profils plus expérimentés.
N-Side, active aux États-Unis et en Belgique, ne souffre par contre pas du turn-over , soit du départ précoce des employés, assure Maud Larochette. Cette dernière estime par ailleurs que la Belgique, contrairement à ce qu'on peut entendre parfois, est une " bonne terre d'accueil " et est assez attractive. " Je viens moi-même de France ", glisse-t-elle.
La question du coût salarial
Qui dit guerre des talents dit aussi potentielle hausse des coûts de main-d'œuvre. Maud Larochette reconnaît que chez N-Side, le personnel représente 80 % des coûts. " Il y a une augmentation des coûts qu'il faut gérer, c'est un défi au niveau de la marge. Il faut donc pouvoir démontrer la valeur de ce qu'on apporte à nos clients, afin que l'on puisse continuer à être profitable", glisse-t-elle. "Donc quand on voit l'inflation en Belgique, on doit augmenter nos salaires. Ce n'est pas qu'une histoire d'argent mais ça ne doit pas être un facteur pour ne pas rejoindre N-Side ", précise-t-elle. Par ailleurs, N-Side met un budget de 1 000 euros par employé par an pour développer leurs compétences en continu. " Le feedback est indispensable ", ajoute-t-elle. L'entreprise vise même les 400 employés dans les prochaines années et passer de 20… à 100 millions de chiffre d'affaires d'ici 2025.