Airbus Ventures et OVHcloud font leur entrée au capital de la société wallonne Aerospacelab
Aerospacelab, jeune entreprise wallonne qui développe et fabrique des micro-satellites, a bouclé une levée de fonds de 40 millions d'euros. Airbus Ventures et Octave Klaba (OVHcloud) font partie des nouveaux investisseurs.
- Publié le 16-02-2022 à 14h43
- Mis à jour le 16-02-2022 à 18h38
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C’est depuis Toulouse, capitale européenne de l’industrie aéronautique et spatiale, que Benoît Deper a annoncé la nouvelle, mercredi. Aerospacelab, la start-up que cet ingénieur civil de l’UCLouvain a créée en 2018 à Mont-Saint-Guibert, a bouclé une levée de fonds de 40 millions d’euros. M. Deper, entrepreneur de 35 ans, avait été invité par l’Agence spatiale européenne (ESA) à prendre la parole lors d’un sommet informel des 27 ministres en charge de la politique spatiale, dont le secrétaire d’État belge Thomas Dermine.
Si l'annonce s'est faite depuis la "ville rose", c'est aussi en raison de l'identité de l'un des fonds d'investissement ayant participé à ce tour de table de série B. Il s'agit d'Airbus Ventures, fonds de capital-risque du géant aéronautique et spatial français. "Aerospacelab a immédiatement suscité notre intérêt, explique Mat Costes,associé chez Airbus Ventures.Ils sont positionnés de manière unique pour fournir des renseignements géospatiaux aux entreprises privées et aux gouvernements".
Pour Benoît Deper, l’arrivée d’Airbus Ventures à bord de la pépite wallonne va lui ouvrir des portes au sein d’une industrie cadenassée par quelques gros acteurs (Airbus, Thales, OHB), tout en lui assurant une autonomie d’action.
Une première usine à Louvain-la-Neuve
Aerospacelab, qui emploie déjà 110 personnes (la scale-up prévoit d'atteindre la barre des 500 collaborateurs d'ici 2025), développe et fabrique des micro-satellites low cost et à hautes performances. Un premier prototype de 20 kg a été lancé l'an dernier avec succès. La prochaine étape sera de mettre en orbite un satellite d'une plus grande taille (de l'ordre de 150 kg). Le lancement devrait avoir lieu d'ici la fin de l'année. Aerospacelab passera, ensuite, à la phase commerciale de son activité.
"L'objectif, pour les deux années à venir, est de poursuivre le développement de notre technologie et de produire une quarantaine de satellites pour des clients privés", indique Benoît Deper. Pour assurer cette production, Aerospacelab finalise l'installation d'une chaîne de production à Louvain-la-Neuve. Toutefois, à l'horizon de 2024, il est question de construire une usine géante de 16 000 m² (dont 10 000 m² pour l'usine) sur un autre site en Wallonie.
L'objectif des futures constellations de ces micro-satellites made in Wallonia est de fournir, à des clients publics ou privés, du contenu en temps réel extrait de données géospatiales. Et ce, pour un large éventail d'applications, allant de la défense et de la sécurité aux applications du secteur civil, notamment l'environnement, l'assurance commerciale et l'intelligence économique.
Octave Klaba et son frère “on board”
Tous les investisseurs qui avaient pris part à la première levée de fonds de 11 millions d'euros (série A), au printemps 2018, ont participé au nouveau tour de table. Il s'agit de BelAero (business angels belges et français), de la SRIW, du fonds XAnge et de CMNE Innov&thic (Crédit mutuel nord Europe). Depuis sa création, Aerospacelab a levé un total de 60 millions d'euros.
Outre Airbus, quatre autres investisseurs font leur entrée au capital : Sambrinvest, Noshaq, BNP Paribas Private Equity et Octave Klaba. Ce dernier est le fondateur d’OVHcloud, une entreprise française devenue le leader européen des infrastructures “cloud”. Il entre au capital en compagnie de son frère Miroslaw. Pour Aerospacelab, qui va avoir des besoins de plus en plus importants en matière d’infrastructures de stockage de données, ce partenariat avec OVHcloud est stratégique.
"Ce tour de table vient confirmer notre capacité à avoir un effet concret sur l'écosystème spatial et à gagner des opportunités encore plus grandes sur les marchés européens et mondiaux", se félicite encore Benoît Deper. Les capitaux serviront à augmenter la capacité de production de satellites, à déployer plusieurs constellations de satellites de surveillance de la Terre, à mettre en œuvre des capacités d'analyse de données géospatiales et à recruter.