Impact de la suppression de l’ISF, chômage, dette publique… Quel est le bilan du quinquennat Macron ?
Le chômage a diminué, en partie grâce à la relance et au durcissement de l'accès à celui-ci. Mais qu'en est-il des dépenses publiques et de la balance commerciale française ?
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- Publié le 08-04-2022 à 14h12
- Mis à jour le 08-04-2022 à 14h48
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Gilets jaunes, pandémie mondiale, guerre en Europe… Les chocs, internes ou externes, ont été nombreux lors du quinquennat du président français Emmanuel Macron. Dresser un bilan économique juste avant le premier tour des élections présidentielles, qui se déroule ce dimanche 10 avril, est donc délicat et complexe. En particulier lorsque les débats idéologiques font rage et que les mesures défendues par les candidats apportent des solutions très variées. Mais si l’on se limite aux quelques chiffres disponibles, quel constat peut-on tirer ?
Niveau chômage, la France est passée à un taux de 9,5 % à la fin du mandat de François Hollande à 7,4 % au quatrième trimestre de 2021. Pour la tranche des 15-24 ans, il est même passé de 21,5 % en 2020 à actuellement 15,9 %, si l’on se contente du dernier trimestre 2022 particulièrement bas. La relance post-Covid a permis d’effacer statistiquement le bond observable à la suite du premier confinement. Le "quoi qu’il en coûte" aura probablement aidé. Notons tout de même que les conditions d’ouverture des droits au chômage ont été durcies. Depuis la dernière mesure prise en décembre, il faut désormais avoir travaillé au moins six mois au lieu de quatre avant d’y prétendre. Ce qui, selon l’assurance chômage elle-même, retarde donc l’accès à plusieurs centaines de milliers de personnes.
À propos du "quoi qu’il en coûte" et des baisses d’impôts sur lesquelles le Président a d’ailleurs fortement insisté lors de son meeting du 2 avril, quel est l’impact sur l’état des finances de la France ?
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La crise, mais pas uniquement…
Entre 2017 et 2021, la dette est donc passée de 100 à 112,9 % du PIB. La crise Covid étant passée par là. Néanmoins, de 2017 à 2019, le Président français n’avait pas réussi à réduire significativement les dépenses comme annoncé lors de sa première campagne. La dette publique, selon la méthodologie du traité de Maastricht, est quant à elle passée de 98,1 % du PIB en 2019 à 102,6 % en 2020 et enfin à 112,9 % en 2021, atteignant 2 648 milliards d’euros.
La suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) au profit d’un impôt sur la fortune immobilière n’a pour sa part pas incité davantage à investir dans les entreprises françaises, comme le mentionne un rapport commandé justement par le gouvernement. Le coût de la réforme est, par contre, évalué à 1,5 milliard d’euros. Celle-ci aurait néanmoins permis de réduire l’exil fiscal et favoriser le versement de dividendes.
Enfin, en ce qui concerne la balance commerciale française, soit la différence entre biens et services importés et exportés, le déficit s’est creusé et est passé de 62,8 milliards d’euros en 2018 à 84,7 milliards en 2021. Mais là encore, la crise du Covid (qui a favorisé les pays asiatiques exportateurs lors de la reprise) et le début de l’explosion des coûts de l’énergie importée (hydrocarbures) ont un rôle indéniable dans ce constat. Quoi qu’il en soit… le défi à relever est de taille.
-> Plus d'informations sur le bilan des années Macron à retrouver dans notre dossier spécial.