Ring Twice facilite le "rendre service" : "Le plus demandé, c’est le montage de meubles Ikea, une chose qu’on n’avait pas envisagée au départ"
La plateforme met en relation des prestataires de services, particuliers ou non, et des personnes qui recherchent une aide.
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Publié le 30-04-2022 à 20h59
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Pouvoir trouver facilement près de chez soi des personnes prêtes à rendre service moyennant rémunération : tel est l'objectif de Ring Twice, première plateforme d'économie collaborative agréée en Belgique. Lancée il y a huit ans sous le nom de Listminut, la plateforme est d'abord un projet de fin d'études de quatre étudiants de l'UCLouvain. "Nous nous sommes inspirés d'un concept américain", raconte Jonathan Schockaert, l'un des fondateurs et aujourd'hui CEO de Ring Twice. "Nous nous sommes dit que cela pourrait être intéressant de l'adapter à la Belgique où ce type de plateforme n'existait pas." Leur mémoire sur le sujet est présenté en 2012 et la plateforme lancée en 2013.
Rémunération
Le concept est bien accueilli. Mais nécessite quelques ajustements, au niveau juridique notamment. "Il y avait une zone grise concernant la rémunération des prestataires particuliers. En 2016, avec d'autres acteurs de l'économie collaborative, nous avons rencontré Alexander De Croo, en charge alors du digital. Il souhaitait mettre en place un cadre spécifique pour cette nouvelle économie."
Ce sera fait avec une loi spécifique encadrant l'économie collaborative. Les prestataires peuvent désormais toucher un revenu (plafonné à 6 540 euros pour 2022) sans pour autant devoir s'installer comme indépendant ou prendre un numéro de TVA. Un impôt de 10,7 % est prélevé directement par la plateforme, qui centralise tous les paiements, et les verse directement aux contributions. "Ce système permet à des particuliers de tester leurs services, de voir s'il y a un marché potentiel, avant d'éventuellement s'installer comme professionnel. De plus en plus de personnes sautent le pas. En 2021, une centaine de personnes sont devenues ainsi indépendantes", note Jonathan Schockaert, qui constate néanmoins que la plupart des prestataires font le choix de rester en particuliers. Il s'agit, par exemple, d'employés, d'étudiants ou même de pensionnés qui ont envie d'arrondir leurs fins de mois en mettant leurs talents à la disposition d'autres : jardinage, bricolage, cours de langues…
400 000 utilisateurs
Quelque 400 000 utilisateurs et 3 600 prestataires sont repris sur la plateforme. Tous les mois, plus de 15 000 services sont demandés. En huit ans, Ring Twice c'est 144 000 rencontres, 45 000 meubles déménagés, 3 000 murs repeints ; 319 kilomètres de haies taillées ou encore 5 500 animaux chouchoutés. "Le service le plus demandé, c'est le montage de meubles Ikea, une chose qu'on n'avait pas envisagée en démarrant notre projet", sourit Jonathan Stockaert. Un tiers des demandes touche au bricolage. Le jardinage est très apprécié pour l'instant car très saisonnier.
Sur la plateforme se côtoient des particuliers et des professionnels. "Ces derniers représentent 20 % des prestataires. Ils sont, eux, taxés de façon classique. L'avantage pour les prestataires, c'est qu'il n'y a aucune démarche administrative. Nous nous occupons de tout. Pour un professionnel, cela lui permet de se focaliser sur une seule chose : l'expérience client. Un bon plombier n'est pas nécessairement un bon gestionnaire ou un bon administratif." La plateforme se rémunère, elle, grâce à un abonnement payé par les clients. Pour travailler avec des prestataires, il faut être membre, pour un prix entre 7,5 et 15 euros par mois selon que l'abonnement est pour un mois ou plusieurs mois.
Un nouveau nom
La plateforme a fonctionné jusqu'en octobre 2021, sous le nom de Listminut. "Cela donnait un peu une image de service ponctuel. Avec Ring Twice, nous voulons donner l'idée d'une relation sur le long terme. Sonne deux fois et je saurai que c'est toi : ce petit signe de confiance entre deux personnes est évoqué par ce nouveau nom", souligne Jonathan Stockaert. Dans le même esprit, la plateforme se veut locale. Les prestataires proposés se trouvent dans un rayon de cinq kilomètres du demandeur. "C'est une question de facilité et d'efficacité mais aussi de confiance. On constate qu'on fait plus facilement confiance à quelqu'un qui est proche."