La N-VA veut que Bruxelles-National devienne un aéroport flamand. "Dans ce cas, on interdira le survol de Bruxelles", réagit un député bruxellois
"Pourquoi est-ce que toutes les conséquences des décisions fédérales sur l'aéroport de Zaventem telles que les nuisances sonores, le trafic et l'aménagement du territoire sont à la charge de la Flandre ?", s'interrogent les députés N-VA Theo Francken, Bert Wollants et Sander Loones. Il faut que cela change". Les trois élus nationalistes flamands plaident pour une régionalisation de Brussels Airport. Du côté de Bruxelles, on réagit."Dans la foulée, on pourrait pleinement régionaliser la compétence des nuisances sonores et interdire le survol de Bruxelles", explique le député bruxellois Marc-Jean Ghyssels (PS).
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Publié le 16-06-2022 à 12h05 - Mis à jour le 16-06-2022 à 18h59
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Voici une proposition qui risque d'en interpeller plus d'un : la N-VA veut régionaliser Brussels Airport. Pour rappel, bien que situé sur le territoire flamand, l'aéroport national de Bruxelles relève de la compétence du gouvernement fédéral. "C'est absurde", selon les députés de la N-VA Theo Francken, Sander Loones et Bert Wollants, qui ont soumis un projet de loi visant à régionaliser l'aéroport. Ces derniers considèrent que Brussels Airport doit devenir un aéroport entièrement flamand. "Zaventem mérite une politique dynamique et notre gouvernement fédéral ne peut pas la lui donner", expliquent les trois élus nationalistes flamands.
La N-VA reconnaît pourtant que l'aéroport national "joue un rôle important pour l'économie flamande et l'emploi de ses habitants".
“Mais depuis la régionalisation de tous les autres aéroports des territoires flamands et wallons, comme ceux d’Anvers, de Charleroi et d’Ostende, il est surtout confronté à une inégalité de traitement”.
D'après les trois députés, la Flandre subit les nuisances sonores des avions et les problèmes de mobilité liés à la présence de Brussels Airport sur son territoire. "Nous ne pouvons plus accepter que le fédéral décide et que la Flandre en paie le prix."
“Aucune ambition”
Les élus du parti nationaliste flamand reprochent ainsi au gouvernement De Croo de ne montrer "aucune ambition" pour renforcer la position de l'aéroport. "Dans l'accord de coalition, il n'y a même qu'un petit paragraphe sur l'aéroport de Zaventem, spécifiquement sur la pollution sonore. Pourtant, l'aéroport est responsable de la plus grande partie des six milliards d'euros et des 60 000 employés à temps plein que le secteur de l'aviation apporte à notre économie ", insistent les députés qui déplorent "la mauvaise interconnexion ferroviaire et le manque de policiers" au sein de l'aéroport…
"Pour couronner le tout, de sales jeux politiques se jouent pour la présidence du conseil d'administration de Brussels Airport, alors que la Vivaldi se targue d'une nouvelle culture politique'", renchérit Theo Francken.
Selon Sander Loones, la régionalisation de Brussels Airport ne nécessiterait pas de modification de la Constitution de notre pays. "C'est un pouvoir que nous pouvons transférer via une loi spéciale. Alors qu'est-ce qu'on attend ?", conclut-il.
“Interdire le survol de Bruxelles”
Du côté de Bruxelles, on n'attend rien et on bondit. "Est-ce une nouvelle provocation de la N-VA ou existe-t-il une véritable intention derrière cette proposition, s'interroge le député bruxellois Marc-Jean Ghyssels (PS). La Flandre a une belle localisation économique car elle bénéficie de l'aura de Bruxelles et cela ne plaît pas à la N-VA. Ce n'est pas pour rien qu'on nomme cet aéroport Bruxelles-National, car la capitale belge est plus connue à l'étranger que la Flandre".
L'élu socialiste pose aussi la question de la faisabilité du projet de la N-VA. "Il faudra négocier des compensations au niveau fédéral." Mais à toute chose malheur est bon, selon lui. "Dans la foulée, on pourrait pleinement régionaliser la compétence des nuisances sonores et interdire le survol de Bruxelles. Ce serait alors le problème des nouveaux concessionnaires de l'aéroport de savoir où ils font passer les avions, mais ce ne serait plus au-dessus de Bruxelles". Et l'élu bruxellois de conclure : "Un moment, les nationalistes flamands doivent aussi comprendre que leurs revendications jusqu'au-boutistes n'ont pas beaucoup de sens".