Mark Zuckerberg, l'étudiant prodige qui a peu à peu perdu de son aura
Dans notre série "Les étudiants qui ont marqué l'Histoire", nous allons vous raconter comment des hommes et des femmes sont devenus célèbres et ont impacté l'histoire alors qu'ils étaient encore étudiants. Pour ce septième et avant-dernier numéro, "La Libre Etudiant" s'est intéressée au fondateur de Facebook.
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Publié le 19-08-2022 à 11h54 - Mis à jour le 19-08-2022 à 12h28
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Longtemps considéré comme un petit génie, malgré les différences procédures judiciaires qui ont émaillé la naissance de Facebook, Mark Zuckerberg a aujourd'hui perdu de son aura. L'un des hommes les plus riches du monde, avec une fortune personnelle estimée à 128 milliards de dollars, a agacé les médias américains à plusieurs reprises. Devenu la bête noire d'une partie de la population, le jeune entrepreneur n'a jamais eu qu'un seul rêve : connecter les gens. Pour le meilleur et pour le pire.
Un "geek"
Mark Zuckerberg est né le 14 mai 1984 à White Plains dans l'Etat de New-York. A priori, rien ne prédestinait ce fils d'une psychiatre et d'un dentiste à devenir l'un des PDG les plus influents de la planète.
Lorsqu'il était jeune, le discret Mark Zuckerberg a découvert le monde de l'informatique presque par hasard. Il y a pris goût et s'est mis à coder des programmes dont plusieurs ont eu du succès. "Il est encore au lycée quand Microsoft et AOL proposent de lui acheter une de ses créations, un programme permettant de deviner les souhaits d'écoute musicale, du style du système "Genius" lancé par Apple pour sa boutique en ligne iTunes", peut-on lire dans un portrait de l'AFP. Mais le jeune homme refuse la proposition et rentre à Harvard (Etats-Unis) afin de décrocher un diplôme en informatique. C'est durant son cursus universitaire que naîtra Facebook, longtemps resté le réseau social le plus populaire du monde !
La naissance de Facebook
En 2003, l'étudiant adepte des sweatshirts fait la connaissance des frères Winklevoss, Cameron et Tyler, ainsi que de leur ami Divya Narendra. Ces derniers lui demandent de les aider à finaliser un projet sur lequel ils travaillent depuis longtemps : HarvardConnection. Il s'agit d'un réseau social ayant pour but de connecter les étudiants et étudiantes d'Harvard entre eux. Zuckerberg, alors en deuxième année, accepte. Un accord oral est conclu. Mais, plutôt que de travailler sur HarvardConnection comme il le leur avait promis, Mark Zuckerberg en profite pour travailler sur un projet personnel similaire qu'il appellera TheFacebook.com. En février 2004, Zuckerberg lance son propre réseau social et coiffe les trois autres au poteau. Les frères Winklevoss et Divya Narendra apprennent la nouvelle via le journal de l'école. En mai de la même année, ils ripostent et lancent leur réseau. Malheureusement pour eux, leur version - qui finira par s'appeler ConnectU- ne connaîtra jamais le succès.
Mark Zuckerberg retourne dans sa chambre étudiante à Harvard.
Affirmant s'être fait voler leur idée, les jumeaux et leur associé lanceront des poursuites judiciaires en 2004 contre leur ancien allié. Le film "The Social Network", bien qu'en partie fictionnel, donne une idée des batailles judiciaires autour de la naissance de Facebook. En 2008, un accord à l'amiable mettra fin aux poursuites, contre la somme de 65 millions de dollars. Si cela paraît bien peu à côté de la fortune actuelle de Zuckerberg, notons tout de même que les frères Winklevoss sont eux aussi devenus multimilliardaires en étant les premiers à parier sur le bitcoin.
Précisons que ce ne sera pas la seule bataille judiciaire à laquelle sera confronté Facebook à ses débuts. En effet, Eduardo Saverin, le co-fondateur de Facebook, a passé un arrangement avec l'entreprise après avoir été évincé de l'aventure dans laquelle il avait investi. Pour qualifier tous ces incidents, Zuckerberg parlera "d'erreurs de jeunesse". Il faut dire qu'à la base, Facebook n'était censé être qu'un jeu entre étudiants. Aucun d'entre eux n'avait estimé tenir entre ses mains la poule aux oeufs d'or. Mais,de campus en campus, le réseau social s'est peu à peu étendu au reste du monde.
Un étudiant discret
Malgré toutes ces histoires, Zuckerberg a toujours été très discret sur sa vie, évitant d'intervenir dans les médias. On sait finalement peu de choses sur sa vie d'étudiant, mis à part qu'il a appartenu à la fraternité Alpha Epsilon Pi, qu'il a occupé la chambre H33 à Harvard et qu'il a rencontré sa femme, la pédiatre Priscilla Chan, sur les bancs de l'université.
Durant son cursus, il s'est aussi rendu coupable de plusieurs piratages. Il a notamment piraté le réseau d'Harvard pour récupérer les photos des étudiantes et permettre aux autres de les noter. Suite à une remontrance du président de l'université lui-même, il a été contraint de fermer son site. Selon Business Insider, ce piratage n'aurait pas été le dernier mené par Zuckerberg puisqu'il aurait aussi, au début de Facebook, utilisé les données confidentielles des utilisateurs pour pirater leur boite mail privée. Les utilisateurs visés étaient surtout des journalistes du Harvard Crimson qui enquêtaient sur la naissance de l'entreprise.
Une image ternie par les scandales
D'autres scandales viendront également ternir l'image de Zuckerberg et de son entreprise. Depuis les campagnes d'influence menées pendant la présidentielle américaine de 2016, en passant par le scandale Cambridge Analytica accusée d'avoir aspiré les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs pour promouvoir Trump ou le Brexit, jusqu'au message d'une lanceuse d'alerte qui accuse Facebook de faire primer "le profit sur la sûreté". Zuckerberg et son entreprise sont mis à mal par les médias américains. Les algorithmes opaques posent question, la modération est parfois jugée insuffisante et le modèle économique autour des données personnelles décrié. Connecter les gens via un réseau d'une telle ampleur entraîne forcément des dérives avec lesquelles Facebook n'arrive pas toujours à composer au mieux.
Depuis quelques années, Facebook ne cesse de perdre du terrain chez les jeunes, qui lui préfèrent Snapchat, Instagram et TikTok. Pour se réinventer, Zuckerberg n'est toutefois jamais à court d'idées. Il s'attelle actuellement à la construction de son "Graal" personnel, un métaverse où les frontières entre réel et virtuel se confondront définitivement. De quoi servir son idéal qui a toujours été de connecter le monde entier.