"Les edtech, c’est le futur de l’éducation. S’il y a un domaine où il faut investir, c’est bien l’enseignement"
Pour Philippe Van Ophem, entrepreneur multirécidiviste, "il faut que les élèves sortent des écoles avec une connaissance numérique".
- Publié le 04-09-2022 à 13h59
- Mis à jour le 19-09-2022 à 09h13
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Pour Philippe Van Ophem, entrepreneur multirécidiviste, cofondateur du campus numérique BeCentral à Bruxelles, "le secteur edtech est un domaine compliqué. Il n'y a pas d'argent chez les clients, et, pourtant, s'il y a un domaine où il faut investir, c'est bien l'enseignement." Et d'ajouter que "les edtech, c'est le futur de l'éducation. Il faut une prise de conscience à cet égard. Il faut un plan, des projets, former les enseignants à l'utilisation de ces outils. Il faut que les élèves sortent avec une connaissance numérique. Il ne s'agit pas non plus de remplacer les professeurs, mais de leur donner des outils d'enrichissement de l'enseignement, des outils de coaching, de remédiation ciblée, de numérisation de procédures comme les bulletins."
Philippe Van Ophem explique aussi que les jeunes qui utilisent un smartphone dès leur plus jeune âge sont baptisés digital natives, "mais, en pratique, c'est faux. Lorsqu'ils découvrent un ordinateur, ils ne savent même pas comment taper un chiffre. Or, dans les mots de passe, il y a des chiffres. On fait face dans la réalité à une forme d'illettrisme digital ; ils ne maîtrisent pas l'outil. Et, souvent, ils ne disposent pas d'ordinateurs." L'outil en usage dans les entreprises… Il ne s'agit pas de vaines critiques : Philippe Van Ophem et son associé Daniel Verougstraete ont lancé l'ASBL EducIt qui a pour but de donner les moyens techniques aux élèves et de former les enseignants. Comme nous l'évoquions récemment, l'initiative vise à doter les élèves d'ordinateurs avec une aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) et un apport raisonnable des parents. Le mouvement amorcé par l'ASBL va être repris par la FWB, et l'ASBL va se retirer l'année prochaine. La machine est en route.
Investir dans l'enseignement
Par ailleurs, Philippe Van Ophem qui est aussi investisseur en start-up edtech, le seul sans doute en Belgique à viser ce type de projets, note que ce secteur est peu étoffé dans notre pays. Il a misé sur quelques belles start-up, dont Flowchase qui a développé une application dotée d’une part d’intelligence artificielle, qui aide les étudiants à améliorer leur diction en anglais, ou qui aide les professeurs à mieux développer cette compétence chez leurs élèves. Philippe Van Ophem évoque aussi Easyllabus qui permet aux étudiants de partager leurs connaissances à l’aide de podcasts. Le site belge Wirenotes permet le partage de notes de cours et est financé par de la publicité ciblée.
À l’international, on voit que des projets peuvent cartonner, à l’image de la plateforme de cours particuliers GoStudent qui met en relation profs et élèves. C’est sans doute la plus grande edtech d’Europe avec plus de 1 500 employés.