Le torchon brûle entre Engie et la Belgique : le groupe français envisage des recours en justice
Il s’oppose, notamment, à la hausse du montant des provisions nucléaires en Belgique.
Publié le 20-12-2022 à 09h09 - Mis à jour le 20-12-2022 à 10h24
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Le groupe français Engie a publié deux communiqués de presse ce matin. L’un concerne les provisions nucléaires en Belgique, l’autre concerne la taxe sur les surprofits dans plusieurs pays européens, dont la Belgique.
Commençons par les provisions nucléaires. Tous les trois ans, la Commission des Provisions Nucléaires (CPN) réévalue le montant que doit provisionner Engie, via ses filiales Electrabel et Synatom, pour démanteler les centrales et gérer les déchets nucléaires. Le dernier calcul de la CPN aboutit à une hausse de 2,9 milliards du montant à charge de Synatom.
”Engie considère que les augmentations proposées par la CPN sont excessives”, fait savoir le groupe français. Sa filiale Electrabel “soumettra une proposition adaptée afin d’ouvrir des discussions qui devraient aboutir au plus tard fin mars 2023”. “Engie et ses filiales évalueront ensuite l’opportunité de soumettre un recours auprès de la Cour des marchés, dans les 30 jours”, continue le communiqué.
Et les surprofits
Par ailleurs, Engie a chiffré le coût de la future taxe sur les surprofits dans plusieurs pays.
Le groupe français estime que ces mesures auront des répercussions sur son EBIT comprises entre 0,7 et 0,9 milliard d’euros en 2022 et entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros en 2023. “La majeure partie de l’augmentation annuelle étant liée aux activités nucléaires en France et en Belgique”, précise le groupe français.
"Engie se réserve la possibilité de contester les taxes qui, selon son avis, ne respecteraient pas le cadre légal existant et introduiraient une discrimination injustifiée entre opérateurs ou technologies, notamment en Belgique et en Italie", ajoute le communiqué.
Au cours d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers, l'un des dirigeants du groupe Engie a également abordé les négociations avec l'Etat concernant la prolongation de la durée d'exploitation de Doel 4 et Tihange 3. Si des progrès ont été faits, il reste des obstacles à franchir. Ce dirigeant ne peut d'ailleurs pas confirmer si la date limite du 31 décembre sera respectée.