Montant de l'amende imposée à Novartis : "Cela montre à quel point le secteur pharmaceutique est puissant en Belgique"

L'organisation des consommateurs estime que le montant de l'amende est trop faible.

La Libre Eco
 Le siège social de Novartis en Belgique, à Vilvorde.
Le siège social de Novartis en Belgique, à Vilvorde. ©BELGA

L'Autorité belge de la concurrence (ABC) a annoncé mardi infliger une amende de 2,78 millions d’euros à Novartis pour abus de position dominante. Elle répond ainsi à la plainte déposée par Test Achats fin 2014 contre la firme pharmaceutique qui "a délibérément présenté sous un mauvais jour la sécurité de l'Avastin, le médicament le moins cher, afin d'empocher davantage de bénéfices avec le Lucentis, plus coûteux", rappelle l'organisation des consommateurs.

Si cette décision représente "une victoire" pour Test Achats, elle a "un arrière-goût amer", peut-on lire dans les pages du Laatste Nieuws. Le montant de l'amende semble être 137 fois moins élevé dans notre pays qu'en France, où la firme a commis des infractions similaires. "Nous nous attendions à une amende beaucoup plus élevée", déplore ainsi Test Achats, qui s'interroge sur "la clémence" avec laquelle a agi l'Autorité de la concurrence.

Novartis reçoit une amende de près de 3 millions d'euros pour abus de position dominante

Cette dernière se défend en expliquant que "nos amendes sont déterminées en partie sur la base du chiffre d'affaires du médicament sur le marché. Et notre marché est plus petit que celui de la France ou de l'Italie". Elle évoque également des "circonstances atténuantes" car le gouvernement lui-même a contribué à semer la confusion sur la sécurité de l'Avastin. "En Belgique, l'agence des médicaments AFMPS a souligné pendant beaucoup plus longtemps que dans d'autres pays que l'utilisation de l'Avastin pour la cécité liée à l'âge n'était pas sûre." Concernant Roche, qui produit l'Avastin et qui a complètement échappé à une amende, l'ABC rappelle que "l'enquête ne concernait que l'abus de position dominante et pas sur la conspiration".

"Nous ne pouvons pas nous débarrasser de l'impression que le secteur pharmaceutique est épargné. Cela montre une fois de plus à quel point ce secteur est puissant en Belgique", déplore Martine Van Hecke, spécialiste en médecine chez Test Achats. "Ils fournissent de nombreux emplois et cela semble leur conférer une certaine protection à tous les niveaux. C'est dommage, car si nous ne sévissons pas contre ce type de pratique éthique, nous continuerons à perdre beaucoup d'argent avec des médicaments beaucoup trop chers pendant des années."

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