La start-up belge Merchery se donne les moyens d’accomplir son rêve américain
La plateforme, spécialisée dans les cadeaux d’entreprise personnalisés, vient de réaliser sa première levée de fonds. De quoi accompagner la forte croissance de l’activité, le lancement aux États-Unis et le développement de la solution technologique.
Publié le 06-02-2023 à 07h40 - Mis à jour le 06-02-2023 à 19h54
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Tout est allé très vite pour Merchery et ses deux jeunes fondateurs, Simon Polet et Benoît Fortpied. Fondée au printemps 2020 alors que la crise sanitaire s’enracinait en Belgique et dans le reste du monde, Merchery s’est donné pour mission de dépoussiérer le marché des cadeaux d’entreprise et des objets promotionnels, ce qu’on nomme souvent par le terme de goodies. Un marché colossal évalué à 125 milliards de dollars.
Simon Polet et Benoît Fortpied, sensibles à la cause environnementale et à un développement plus durable, ont l’idée de transformer un marché de goodies caractérisé par des gadgets filant rapidement à la poubelle. Leur ligne de conduite : qualité, utilité et durabilité. “On propose des articles fabriqués à partir de matériaux durables et que les gens ont envie de garder. Aujourd’hui, notre catalogue européen comprend 304 produits”, indique Simon Polet. Textile, fournitures de bureau, nourriture, accessoires, objets de décoration… Pour chaque produit sélectionné, la start-up bruxelloise vérifie s’il répond à une série de normes de qualité et de durabilité. En fonction du choix du client, Merchery propose de personnaliser le ou les articles commandés (logo, slogan, coloris…).
Des références et de la croissance
Le succès est d’emblée au rendez-vous. Dès 2020, Merchery engrange un chiffre d’affaires de 600 000 euros. Un an plus tard, il grimpe à 1,6 million. Plusieurs grandes marques, séduites par le modèle et les valeurs de la start-up, font appel à Merchery : Dior, Netflix, Spotify, WeTranfer, BCG, Accenture, Deliveroo, Uber, Caudalie, Umicore, RTBF, Nestlé… Fin 2021, l’équipe atteint une douzaine de collaborateurs.
“Pour 2023, on vise au moins 7 millions d’euros de chiffre d'affaires”.
”Si je ne devais retenir qu’un seul fait de 2022, explique Simon Polet à La Libre, c’est le nombre de personnes qui bossent aujourd’hui pour Merchery. En quelques mois, on est passé à 26 personnes. Tout est allé très vite et il a fallu se réorganiser en permanence.” Merchery a terminé autour de 3,4 millions. “Pour 2023, on vise au moins 7 millions d’euros.” Outre le doublement de son effectif, Merchery s’est préparé, en 2022, à se lancer aux États-Unis. Depuis quelques semaines, deux collaboratrices de la start-up ont été envoyées à New York pour développer la plateforme américaine de Merchery. “On pense qu’on a un coup à jouer aux États-Unis. On se trouve face à un gros marché, avec un potentiel important en matière d’acquisition de nouveaux clients, mais aussi de gros défis”, analyse Simon Polet.
Une première levée de fonds
Ce rêve américain, auquel les deux fondateurs de Merchery n’auront pas résisté longtemps, a remis en question le choix de l’autofinancement des activités. “Pour Benoît et moi, la situation idéale était de ne jamais devoir lever des fonds. Mais quand votre effectif grandit aussi rapidement et que vous ne voulez pas faire de concessions sur votre ambition de passer à l’échelle supérieure, l’autofinancement limite votre marge de manœuvre. On était arrivés à un moment où il devenait nécessaire, pour avoir les moyens de nos ambitions, de lever des fonds.” Simon Polet et Benoît Fortpied, qui ont bouclé une augmentation de capital d’1 million d’euros, ont veillé à s’adresser à des “investisseurs intéressés par notre projet, qui sont aussi de bons entrepreneurs et qui peuvent nous apporter une valeur ajoutée”. Dans le tour de table, on retrouve ainsi des personnalités comme Quentin Nickmans (cofondateur d’eFounders), Matthieu Vaxelaire (partner chez eFounders), Olivier Verdin (cofondateur et CEO d’Apptweak), Michael Vandenhooft (cofondateur de Newpharma), Olivier Pailhès (CEO d’Aircall), Charles-Antoine Bodson (fondateur de TheSkateroom), Nicolas Debray (cofondateur de Hakacia), Antoine d'Ydewalle (4Ventures), …
“Dans les cinq ans, on aimerait que Merchery atteigne au moins les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.”
Cette première levée de fonds va servir essentiellement à atteindre deux objectifs : d’une part, le renforcement de l’équipe américaine de Merchery pour accélérer l’acquisition de clients sur le marché américain ; d’autre part, le développement de la technologie. “Notre objectif, pour l’été 2023, est d’avoir un site 'self-service' avec un outil de personnalisation mis à la disposition du client. Il pourra lui-même concevoir ce qu’il veut, déterminer le prix, gérer son stock. On va devenir une boîte software et non plus seulement une boîte de vente en ligne de produits personnalisés”, souligne Simon Polet. Avec l’ambition de grandir aussi vite que possible. “Dans les cinq ans, on aimerait que Merchery atteigne au moins les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.”