Fiat, Jeep, Hyundai... Est-ce le retour des "désimmatriculations tactiques" chez certains constructeurs ?
Toutes les marques y ont recours, certains bien plus que d’autres
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/9ebfc707-2a00-47c9-bd7b-34a252d84686.png)
Publié le 07-02-2023 à 18h43
:focal(2259x1513:2269x1503)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CCCFU2R245FTZBDTKIGVVRFXNQ.jpg)
Les chiffres définitifs des immatriculations pour l’année 2022 sont tombés voilà quelques jours et ne chamboulent pas vraiment les statistiques publiées début janvier par Febiac, la Fédération belge de l’Automobile et du Cycle. Ce sont finalement 359 999 voitures qui ont été immatriculées, contre 366 303 précédemment, soit une baisse de 7 421 unités.
Le Top 10 est inchangé. BMW, Volkswagen et Mercedes restent les marques les plus populaires dans ce classement, avec toutefois quelques changements à la marge. BMW a immatriculé dans les faits 212 voitures en moins sur un total de 38 011, Volkswagen 205 de moins sur 32 061 et Mercedes 182 de moins sur 29 283.
Vendue dans le mois
Comment expliquer cette différence ? Les données les plus récentes sont des chiffres nets, soit le total des immatriculations moins les véhicules radiés dans les 30 jours qui ont suivi leur première mise en circulation. “Il s’agit de véhicules que notre réseau doit immatriculer puisque des clients vont les essayer dans le cadre du processus d’achat ou les utiliser comme voiture de remplacement”, remarque Karl Schuybroeck, porte-parole pour les marques Renault et Dacia, qui ont respectivement désimmatriculé 156 voitures sur 18 687 et 245 sur 15 652 l’an dernier. “Parfois, une partie de ces véhicules est revendue endéans le mois parce qu’une opportunité se présente. C’est ainsi qu’ils figurent donc parmi les véhicules désimmatriculés.”
”Une voiture acquise par un particulier ou une entreprise, qui dans les 30 jours après son immatriculation subit un accident qui débouche sur une perte totale et provoque la radiation du véhicule, entre également dans cette catégorie des désimmatriculations”, précise encore Christophe Dubon, porte-parole de Febiac.
Il y a toutefois quelques chiffres qui interpellent. Les statistiques de Febiac permettent de dégager 303 désimmatriculations sur un total de 1 590 véhicules chez Jeep, soit presque autant que les 335 de la marque Peugeot du même groupe Stellantis, cette fois sur un chiffre global de 28 805 véhicules. Cela fait donc un véhicule sur 5 chez Jeep. Ce n’est pas triste, non plus, chez Fiat, avec 1 151 désimmatriculations sur 5 823 voitures immatriculées en 2022 selon les chiffres bruts de début janvier. Là encore, cela fait un sur cinq, contre cinq… sur mille chez Kia.
Désimmatriculation tactique ?
Ces chiffres interpellants font furieusement penser à une pratique d’antan, qui consistait de la part d’importateurs à gonfler leurs ventes avant d’opérer tout aussi rapidement des “désimmatriculations tactiques”. Voilà cinq ans, Hyundai, Fiat et Renault avaient dominé ce classement, qui avait d’ailleurs coûté la première place des immatriculations de la marque au losange au profit de Volkswagen. Tiens, justement, le constructeur sud-coréen est toujours présent et affiche 942 désimmatriculations, selon les données de Febiac, soit quelque 8 % du total de ses voitures immatriculées (11 049).
Hyundai déclare s’étonner de ces données. “Nous ne souhaitons pas commenter ces chiffres”, réagit Didier Blokland, directeur de la communication chez Stellantis, pour les données concernant Jeep et Fiat. Soit. Pour certaines marques (Ford, Tesla ou encore Volvo), c’est une poignée de désimmatriculations tout au plus. “L’ensemble de nos voitures sont vendues à des clients finaux”, commente René Aerts, porte-parole du constructeur suédois.
Au-delà des chiffres des uns et des autres, que deviennent ces voitures rapidement retirées de la circulation ? “Si le véhicule n’est pas radié à la suite d’un accident, il est vendu comme voiture d’occasion à un tarif préférentiel. Soit en Belgique, soit à l’étranger”, conclut Christophe Dubon.