BNP Paribas Fortis : "Les exigences de performance énergétique auront un impact de plus en plus marqué sur l'immobilier"
La banque insiste sur l’impact de plus en plus marqué des exigences de performances énergétique.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/3794e68f-5aa0-49a3-b726-bed694fe37b9.png)
- Publié le 15-02-2023 à 17h33
:focal(1275x943:1285x933)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KAJW4N2KOZHNHHEAKPLZT6NIMU.jpg)
Jusqu’il y a quelques années, la localisation était quasiment le seul critère majeur pour la valorisation d’un bien immobilier. Depuis quelques années, l’efficacité énergétique est devenue tout aussi déterminante, voire plus vu les obligations notamment en termes de PEB (certificat énergétique). Pour s’en convaincre, il suffit de relever un chiffre donné ce mercredi par BNP Paribas Fortis à l’occasion de sa conférence de presse sur les crédits hypothécaires.
La différence de valeur est en effet de 84 000 euros entre un bien labellisé A et F (voir infographie). Soucieuse de mettre l’accent sur les objectifs de durabilité, la banque accorde d’ailleurs une réduction de 10 points de base pour le financement de travaux sur la performance énergétique. Et c’est aussi dans ce contexte qu’elle prodigue un certain nombre de conseils sur les solutions en termes de financements. Et cela en rappelant que le montant estimé des investissements nécessaires aux rénovations pour atteindre les objectifs de 2050 atteint 300 milliards d’euros.
Cet accent mis sur la durabilité se traduit aussi dans certains chiffres. Le montant moyen emprunté pour la rénovation a bondi de 17 % pour atteindre 95 000 euros. Une hausse nettement plus marquée que pour l’achat d’un bien (+ 7 % à 235 000 euros). Et 38 % des crédits accordés en 2022 par BNPP Fortis pour la construction et la rénovation étaient “des prêts immobiliers où la durabilité a joué un rôle”.
La formule la plus populaire
Pour ce qui est des crédits hypothécaires, la formule fixe à 20 ans continue à être la “formule plus populaire”. La remontée des taux à leur niveau de 2012 a un impact considérable : Une mensualité de 632 euros permettait d’emprunter 108 000 euros en 2022 pour un taux de 3,65 %. Un an plutôt, la même mensualité permettait d’emprunter 133 200 euros (avec un taux de 1,33 %).

Toujours dans un contexte de remontée des taux, le montant total des crédits hypothécaires contractés en Belgique a certes augmenté de 3 % pour atteindre un montant record de 42,8 milliards d’euros, mais leur nombre (255 000 crédits) s’est tassé de 5 % par rapport à 2021. Chez BNP Paribas Fortis, qui finance une habitation sur 4 en Belgique, la croissance du montant total des crédits hypothécaires contractés (hors refinancement), s’est élevée de 4 % en 2022.
Lors de la conférence de presse, les experts de BNPP Fortis ont souligné que les chiffres montrent que les jeunes ont accès aux crédits hypothécaires, vu une proportion d’emprunteurs de moins de trente ans qui représente un quart du total. “Les jeunes ont emprunté plus sur une plus longue période. Quant au niveau de quotité emprunté, il est de 87 % ce qui répond aux recommandations de la Banque nationale de Belgique”, souligne-t-on chez BNPP Fortis
Nouvelle normalité
En termes de prévisions, BNPP Fortis s’attend à une stabilisation des taux directeurs de la BCE (à 3,25 %). En termes d’inflation, la “nouvelle normalité” sera de 2 à 4 % plutôt que de 0 à 2 %. Comme souligné ci-dessus, l’évolution sur les prix du logement dépendra de l’efficacité énergétique de l’habitation mais les grandes différences sont déjà prises en compte dans le prix d’achat. La banque rejoint l’avis général, exprimé également cette semaine par les notaires, que les exigences de performance énergétique auront un “impact de plus en plus marqué”. Elle mise sur “un léger déclin sur le marché immobilier belge”.