La lutte contre les opioïdes aux États-Unis, une opportunité business pour la pharma liégeoise Hyloris
L’entreprise publie ses résultats et se veut confiante pour la commercialisation de ses produits en développement.
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Publié le 15-03-2023 à 19h47 - Mis à jour le 16-03-2023 à 09h32
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”Cette activité représente 26 % du marché pharma global mais est injustement méconnue !”, lance Stijn Van Rompay, CEO d’Hyloris, en parlant de la spécialité que se forge l’entreprise, à savoir la reformulation ou nouvelle indication thérapeutique de molécules ou traitements qui ne sont plus protégés par un brevet.
En clair, c’est ce qui permet de proposer de nouveaux traitements, en adaptant des molécules déjà développées par le passé tout en conservant la validation de sécurité des différentes agences de contrôles. C’est ce qui permet par exemple de répondre à la demande en termes de traitements cardiovasculaires, d’antidouleurs non-opioïdes, etc. Hyloris peut ainsi réduire les frais de recherche et développement (R&D) par rapport à une pharma “classique” et bénéficier de brevets sur les traitements modifiés d’une durée de 11,5 années. Le nom de l’entreprise, qui publie justement ses résultats annuels, est d’ailleurs une référence à cette spécialité à haut rendement et faible risque (High Yield, LOw RISk).
Une alternative aux opioïdes ?
Du côté des marchés prioritaires visés par l’entreprise, on retrouve les États-Unis. “C’est là où le retour sur investissement est le plus élevé, où il y a le plus d’opportunités, et où l’on peut vendre les produits à un tarif plus intéressant”, avance sans détour Stijn Van Rompay, même s’il avance vouloir être présent sur tous les marchés. “Il y a une grande lutte contre les opioïdes, il y a 100 000 personnes qui sont mortes à cause des opioïdes (107 000 en 2021, un triste record, dont une grande partie à cause du Fentanyl, NdlR). On peut éviter que les gens tombent là-dedans”, avance-t-il également, confiant.
”Au cours d’une année exceptionnellement difficile pour les marchés financiers et le secteur de la santé, nous avons levé avec succès 15 millions d’euros et annoncé un produit candidat ciblant la rhinite idiopathique ainsi qu’un produit candidat ciblant l’hypophosphatémie”, glisse-t-il. L’objectif est de détenir un portefeuille de 30 produits d'ici 2025. Les marchés saluaient ces chiffres à l'ouverture ce jeudi, l'action s'appréciant de 3,06 % à 12,80 euros.
Une future rentabilité rapide ?
Du côté du chiffre d’affaires, Hyloris enregistre 3 millions d’euros de recettes en 2022 mais une perte nette de 10,77 millions d’euros, en raison des dépenses en R&D. Néanmoins, le CEO l’affirme, les dépenses en R&D sont rationalisées et largement moins élevées que dans les pharma “classiques”, qu’il explique par le type d’activité ainsi que sa forte expérience depuis près de deux décennies dans le secteur. “De plus, nous n’avons aucunes dettes financières et un cash flow de 43 millions d’euros”, précise-t-il.
”À la fin de l’année, tous les prêts d’actionnaires ont été remboursés, ce qui a permis à la société de se libérer de toute dette financière au 31 décembre 2022. Les mêmes actionnaires ont exprimé leur volonté conditionnelle de soutenir la société par un nouveau prêt d’actionnaire à l’avenir, si nécessaire”, précise d’ailleurs la société dans un communiqué.
”Notre objectif est de devenir leader mondial dans cette activité, notre stratégie est fructueuse et unique”, renchérit-il. Hyloris, cotée à la Bourse de Bruxelles depuis 2020, vise espère désormais une autorisation de marché pour le Maxigesic IV aux États-Unis au deuxième semestre cette année. Un anti-douleur, justement, déjà autorisé en Italie, en Norvège, aux Pays-Bas, en Finlande, à Singapour et à Hong Kong.